Vous faites le mauvais choix pour de mauvaises raisons. Comment pouvez-vous justifier ce choix ?
Peut-être est-ce possible au sein de cette enceinte grâce à la rhétorique qui vous caractérise et en vous appuyant sur l'autorité que vous confère la présidence d'un groupe politique, mais devant les Français ? Comment leur faire accepter l'idée qu'il serait juste de reverser 200 000 à 300 000 euros à une personne dont le patrimoine s'élève à 15 millions d'euros ? Comment expliquer à un Français que ses impôts doivent servir à financer ce genre de remboursement dans le contexte économique actuel ? C'est cela la question qui vous est posée. Personne ne vous demande de vous renier.
En dépit de leurs convictions fortes en la matière, M. Couanau et quelques autres membres de la majorité ne renient en rien leur attachement à votre majorité. Ils ne font que dire que votre choix n'est pas explicable, qu'il n'est pas justifiable, d'autant que vous le faites pour de mauvaises raisons.
Souffrirait-on plus lorsqu'on dispose de hauts revenus ? Serait-il aujourd'hui plus difficile de gagner de l'argent en France ? Les statistiques montrent qu'entre 1998 et 2005, le pouvoir d'achat moyen des Français a augmenté de 4 %, mais de 20 % pour 1 % des Français les plus riches et de 40 % pour les 0,01 Français les plus riches. Telle est la réalité.
Que l'on s'en réjouisse en période de croissance, on peut le comprendre, mais, en période de crise, lorsque des centaines de milliers de Français expriment leur angoisse – pas un choix politique ou partisan, simplement leur angoisse –, il est difficilement compréhensible que vous refusiez à toute force les mains tendues pour faire évoluer la situation et le consensus qui pourrait advenir au sein de notre hémicycle.
Vous avez, monsieur Copé, choisi comme activité complémentaire le barreau et non une chaire d'économie. Cela se comprend quand on vous entend formuler l'équation selon laquelle : « taxer les riches, c'est faire payer les pauvres ». (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Comment pouvez-vous soutenir une telle affirmation et donner votre nom à un tel axiome, comme, en son temps, Guizot avec son « Enrichissez-vous » ?