Je vais essayer de ne pas être trop long.
M. Méhaignerie n'en sera pas étonné : je suis d'accord avec son diagnostic. Ce n'est d'ailleurs pas d'aujourd'hui. Il a été président de la commission des finances ; je l'ai été. Actuellement, c'est Didier Migaud. Nous avons tous constaté, les uns après les autres – nous n'étions pas les premiers, Sully l'avait déjà fait, Colbert aussi –, que, dans ce pays, il y a trop de fiscalité indirecte, pas assez de fiscalité directe et que la proportionnalité de la fiscalité directe ne permet pas de dire qu'elle est juste.
Alors que ce constat a toujours été, pourquoi n'a-t-on pas réussi à régler la question ? La réponse est simple : c'est qu'entre la théorie et le constat, il y a la politique, la réalité, les rapports de force, les intérêts contradictoires.
Oui, je le répète, le constat de M. Méhaignerie est juste ! Dire, comme il l'a fait, que, dans la situation où nous sommes il faut donner des signaux à l'opinion publique ne paraît pas tout à fait inopportun, si bien que je regrette de l'avoir apostrophé tout à l'heure. (Sourires.)
Au demeurant, monsieur Méhaignerie, je ne sais pas si vous le savez, mais je vous informe que vous avez eu du renfort ce matin en la personne d'un ancien Premier ministre RPR qui n'est autre que M. Alain Juppé. Selon lui si on n'arrive pas à rétablir un climat de confiance dans notre pays, on ne s'en sortira pas. « L'économie, c'est très peu de science, c'est à 80 % de la psychologie et de la confiance. » Pour une fois, je suis aussi d'accord avec M. Juppé. Quelle journée ! (Sourires.)