…qu'il est urgent d'aller plus loin et de financer, sans aggravation de la dette, le fonds d'investissement social, en particulier en faveur des jeunes.
S'agissant, d'abord, du diagnostic et des solutions face à la crise, le Gouvernement a présenté trois mesures fortes et justes.
Premièrement, il entend privilégier l'emploi et l'investissement. Nous partageons cette orientation.
Deuxièmement, il a pris de très bonnes mesures, qui vont très vite montrer leur efficacité, en faveur de l'accession sociale à la propriété et de l'investissement.
Troisièmement, il a mis en oeuvre une disposition extrêmement importante : le financement exceptionnel, à 75 %, c'est-à-dire à 90 % du salaire net, de l'indemnisation du chômage partiel, afin que ce ne soient pas les ouvriers qui fassent les frais de la crise et afin de conserver le capital humain.
Reste, dans la situation d'aujourd'hui, le problème des jeunes. On sait que 120 000 d'entre eux sortent du système scolaire sans qualification, et il faut reconnaître que la situation est difficile pour les jeunes qui veulent aujourd'hui entrer dans la vie professionnelle.
Pourquoi cette proposition ? Parce que je pense que le fonds d'investissement social, qui est d'ailleurs défendu par la CFDT, est une réponse à une crise sérieuse. Il doit être orienté vers les jeunes.
La question est celle-ci : doit-il conduire à aggraver encore la dette ? À cet égard, je souscris totalement aux propos du Premier ministre quand il a dit que nous avions atteint les limites en matière de dépenses publiques et de déficits. Par contre, je pense que ce fonds pourrait être, dans la situation exceptionnelle d'aujourd'hui, financé par une contribution exceptionnelle. En effet un signal et un symbole forts sont nécessaires. Instaurer un partage des efforts en faveur des jeunes, dans une période exceptionnelle me paraît un combat juste.
Cela est d'autant plus nécessaire que les bonus et les rémunérations excessives, choquantes dans cette période de crise, ne peuvent pas être compris. Je dis donc : attention, chers collègues, la crise développe un profond sentiment d'injustice. Ceux qui sont victimes de la crise – je pense aux salariés et aux ouvriers de l'industrie – estiment que les bonus et les rémunérations choquantes continuent.
Je rappelle que nous ne sommes pas isolés. L'Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni prennent ou vont prendre des mesures équivalentes,…