Monsieur le ministre, mes chers collègues, l'année qui commence va être difficile. La crise fait déjà ressentir ses premiers effets : le nombre de chômeurs augmente à un rythme inquiétant. Face à la violence de cette crise, le Gouvernement a agi rapidement. C'était nécessaire et nous ne pouvons que l'en féliciter.
Toutefois, cette rapidité pourrait, si nous n'y prenions garde, ajouter à l'incertitude de demain. Nous avançons vite, très vite, tant en ce qui concerne le travail sur les textes que la portée des mesures qu'ils contiennent. Je salue votre souplesse et votre réactivité, mais nous examinons le troisième collectif budgétaire en quelques mois. Comment faire que le travail qui, des auditions devant la commission, vient très vite dans l'hémicycle pour être voté par les parlementaires, soit correctement fait ? Il y a là matière à réflexion.
Cette très grande rapidité ne sert pas toujours la lisibilité de mesures que l'avenir, aujourd'hui incertain, pourrait bien malmener. C'est pour cette raison que nous avons demandé la création d'une mission chargée d'accompagner la mise en oeuvre du plan de relance en suivant précisément l'évolution des mesures prises, l'état d'avancement de leur réalisation et, surtout, les effets produits. Étant donné l'importance des moyens et la gravité du moment, cela semble bien normal.
On nous a malheureusement répondu qu'il s'agissait de l'une des missions de chacune des commissions concernées. Il nous semble pourtant évident qu'étant donné le caractère exceptionnel et surtout transversal de ce plan de relance, une mesure exceptionnelle de suivi devait s'imposer.