Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, mon intervention concernera plus particulièrement le Fonds stratégique d'investissement, ce fonds souverain constituant le seul dispositif nouveau créé par un plan qui n'a de réalité que conjoncturelle.
Ce fonds devrait être doté de 20 milliards d'euros – dont 14 en actifs et, pour qu'il se mette rapidement au travail, 6 en numéraire – apportés à parité par la Caisse des dépôts et par l'État, qui versent 10 milliards chacun. Depuis longtemps, les socialistes sont favorables à ce que les fonds publics participent au financement de l'économie. À titre personnel, si je siège à la commission de surveillance de la Caisse des dépôts, c'est parce que je considère que, même dans des économies où le marché domine, un tel outil est indispensable, ne serait-ce que pour faire du benchmarking par rapport au secteur privé. Dans les années 1997-2000, nous avons fixé à 12 % le retour sur fonds propres à la Caisse des dépôts : à cette époque, toute la place disait que ceux qui, dans la sphère financière, étaient à moins de 20 % étaient mauvais. C'est bien là, et nulle part ailleurs, qu'il faut chercher l'origine de la crise : dans le rendement sur fonds propres et dans l'exigence d'avoir des retours rapides. Tout le reste découle de cela.