J'avoue être perplexe. Si l'on a déjà entendu parler de l'effondrement cumulatif de la demande, il ne faut pas oublier de signaler qu'en France ce phénomène est bien moins prononcé qu'ailleurs. Et il y a sans doute des raisons à cela.
J'ai entendu que les mesures étaient insuffisantes en matière de pouvoir d'achat. Mais à quoi sert le RSA sinon, sur le levier de la demande, à favoriser le pouvoir d'achat ?
J'ai entendu également que les mesures étaient insuffisantes en matière d'emploi. Mais les statistiques du mois de décembre dernier que tout le monde a pu voir montrent que l'industrie automobile française se porte mieux que celles des autres pays d'Europe. Notre industrie automobile représente 10 % des actifs qui, je pense, ont beaucoup apprécié les premiers effets immédiats de la prime à la casse.
Par ailleurs, cette prime à la casse a, sur le long terme, un impact non négligeable en ce qui concerne l'environnement. Elle s'inscrit donc dans l'urgence tout en gardant la ligne tracée sur le long terme.
Que sont les mesures prises en faveur du logement sinon, là encore, une incitation puissante à l'emploi à travers le soutien de la filière ? Je rappelle simplement que la construction de 100 000 logements permet de sauvegarder 170 000 emplois. Cela mérite d'être pris en considération et même d'être salué.
On a évoqué la crise de 1929 et les réponses qui ont alors été apportées. La question de nouvelles régulations s'est en effet bien posée. Mais nous sommes en 2009, et le monde a changé.
La relation entre finances et économie s'est considérablement dégradée au détriment de l'économie réelle mais les régulations que vous appelez sont-elles nationales, européennes, ou mondiales ? La crise est-elle nationale ou internationale ? De toute évidence, la crise est mondiale et c'est pour cela qu'elle appelle des régulations à l'échelle du monde. Il nous semble qu'en cela, la présidence française de l'Union européenne a très clairement répondu et c'est bien dans ce cadre et surtout dans ce cadre que s'inscrit ce projet de loi.
Dans une Europe diverse, certains pays avaient une dette publique faible mais une dette privée très forte. On a évoqué la relance en Espagne, en oubliant de signaler que la crise du logement dans ce pays n'avait rien à voir avec la situation française. Nous avons précisément évité tous les abus auxquels se sont livrés les Espagnols en matière de construction et vous savez que nos banques ont été infiniment plus prudentes.