Madame la ministre, chacun connaît votre attachement à l'humanisation des centres d'hébergement et sa volonté – que nous soutenons – d'en faire des lieux plus accueillants, ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et offrant une chambre par personne, afin que la dignité humaine soit préservée. Je voudrais vous poser une question : quelles vont être les sommes allouées à l'ANAH afin de permettre ce transfert de compétences – vraisemblablement assorti d'un transfert juridique ? Plusieurs montants ont été évoqués, sans que l'on sache auquel se fier. Je crois savoir que vous avez annoncé une somme de 110 millions d'euros. Or l'ANAH avance plutôt le chiffre de 80 millions d'euros avec le plan de relance. Il me paraît pour le moins nécessaire que la représentation nationale soit éclairée sur ce point.
Par ailleurs, plusieurs centres d'hébergement parisiens – si je ne cite que des exemples concernant Paris, c'est parce que je sais que vous les connaissez aussi bien que moi – sont actuellement en cours de rénovation. Pour le centre Emmaüs du boulevard Pereire, dans le 16e arrondissement, le coût estimé sera d'au moins 14 millions d'euros ; pour celui de La Mie de Pain, on parle de 34 millions d'euros. Rien qu'avec ces deux exemples, que vous connaissez comme moi, de rénovations à entreprendre en urgence, on s'aperçoit que les sommes allouées à l'ANAH risquent de se révéler rapidement insuffisantes – d'autant que l'humanisation des centres, que vous appelez de vos voeux, entraînera d'autres frais très importants. Nous aimerions que vous nous donniez quelques précisions à ce sujet, madame la ministre, afin de nous permettre d'y voir plus clair entre les sommes consacrées au plan de relance, celles du budget 2009 et celles qui seront allouées à l'ANAH dans le cadre de ce projet de loi.