À mes yeux, l'enjeu n'est pas ici le sort ultime du débat que nous avons sur le règlement. Je défends la capacité qui est la mienne, et que je revendique, de pouvoir en permanence, dans les débats futurs, faire entendre dans cet hémicycle la voix de la représentation nationale, que j'incarne, même seul, et que nous bonifions quand nous sommes tous ensemble.
Le fond du débat, ce n'est pas le règlement en soi, c'est la faculté que nous aurons demain de débattre sur les enjeux territoriaux, sur le budget de l'État, sur des lois d'éthique, comme on vient de nous le rappeler, sur l'ensemble du travail législatif. C'est pourquoi nous défendons nos arguments avec force.
Vous prenez le pari de capter la capacité de l'Assemblée à débattre, ce qui est inacceptable. C'est pour cela que, d'une certaine manière, ce débat est encore plus grave que celui sur le rétablissement de la République : vous prenez le risque qu'on ne puisse plus la défendre.
Monsieur le président, je suis un homme du verbe. La plupart du temps, je suis obligé de m'en excuser, car je suis plus long et peut-être moins pertinent qu'il ne faudrait. Mais c'est grâce à la connivence que la présidence entretient avec chacun d'entre nous que nous pouvons dire, au terme d'un débat, que nous avons fait notre travail.
Hier, j'écoutais Mme la ministre du logement et deux de nos collègues, Marc-Philippe Daubresse et Gérard Hamel, commenter la mise en place du plan national de rénovation des quartiers. Qu'est-ce que c'est qu'un élu de la nation ? C'est quelqu'un qui peut combattre un dispositif législatif durant tout un débat, et qui, le lendemain du jour où le projet de loi est devenu la loi de tous, va écouter de quelle manière on l'applique, pour continuer de discuter de sa signification avec le ministre comme avec les collègues parlementaires qui l'ont soutenu et qui sont chargés de missions particulières. C'est cela, la République. C'est cela, le travail parlementaire.
Mais, lorsque nous débattions de ce texte – et on peut dire cela de tous ceux dont nous avons débattu –, nous n'avons pas voulu renoncer à la moindre possibilité de nous exprimer.
Monsieur le président, je ne voudrais pas que vous pensiez que je querelle la présidence de l'Assemblée comme je l'ai fait l'autre jour, peut-être maladroitement.
Le 22/09/2009 à 22:42, brigetoun (reraitée) a dit :
pertinence extrême
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