Le recours aux heures supplémentaires pourrait-il ne pas favoriser la reprise, comme on l'a entendu dire ? Je pense au contraire qu'au moment de la reprise, nous aurons besoin d'une grande flexibilité. Aux premiers signes de reprise, les entreprises hésiteront avant d'embaucher : c'est toujours comme ça, la défiance est grande au sortir d'une période difficile. Tout système permettant d'accélérer en minimisant les risques sera le bienvenu. Le fait que les heures supplémentaires coûtent moins cher permettra d'absorber une augmentation de production et de commandes dans des conditions acceptables pour l'entreprise. C'est donc plutôt favorable à la reprise.
D'autre part, il faut savoir que la défiscalisation des heures supplémentaires est un avantage direct pour les salariés, et non pour les patrons. Le salarié est incité à accepter des heures supplémentaires quand une offre lui est faite. L'heure supplémentaire, rappelons-le, coûte, en termes de salaires, 20 ou 25 % de plus au patron.
Le dispositif permet donc bien d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés, et je ne peux que trouver étonnant le combat que vous menez depuis quinze ou dix-huit mois contre les heures supplémentaires, car elles sont favorables à la reprise, à la croissance et au pouvoir d'achat.