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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 19 mars 2009 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2009 — Rappel au règlement, amendement 70

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Notre collègue Gérard Bapt n'a pas tort de vous mettre en garde contre votre refus des constater les évidences : il risque de discréditer un Parlement au sein duquel, pourtant, tout devrait être débattu et tout devrait être décidé.

À propos des 35 heures, monsieur le ministre, il faut, je crois, éviter les phrases telles que : « Vous n'avez pas à nous donner de leçons sur… » Personne n'a à donner de leçons sur quoi que ce soit à quiconque, pas plus vous à nous en matière d'emploi, que nous à vous sur d'autres sujets. C'est d'autant plus vrai que, lors de la législature précédente, un rapport de la DARES, rédigé par vos amis et rendu public sous l'autorité de François Fillon, alors ministre des affaires sociales, reconnaissait que la mise en oeuvre des 35 heures dans la période incriminée avait directement été à l'origine de la création de 400 000 emplois. Êtes-vous certains, mes chers collègues, que, par les temps qui courent, le pays ait les moyens de se priver d'une création nette de 400 000 emplois ?

Chacun connaît la situation de l'emploi : nous constatons, jour après jour, mois après mois, dans chacune de nos circonscriptions, les ravages que font les licenciements et le chômage. En la matière, plutôt que de s'envoyer à la figure des vérités supposées évidentes, nous devrions, les uns et les autres, faire preuve d'un tout petit peu plus de réalisme et admettre que, si certaines mesures peuvent se défendre dans une conjoncture économique donnée, tel votre dispositif sur les heures supplémentaires en cas de croissance forte, elles peuvent être totalement inadaptées en cas de stagnation ou de récession. Or nous sommes en récession. La loi de finances rectificative prévoit, pour cette année, une croissance négative de 1,5 %. Tout laisse penser – et le ministre le sait forcément, puisque certains d'entre nous ont eu vent de cette information – que nous nous reverrons rapidement pour un nouveau collectif budgétaire, car la récession que nous allons connaître ne sera pas de 1,5 % : elle sera bien plus grave.

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