Tout en défendant leurs propres amendements – de même que le RDSE au nom duquel je m'exprime aujourd'hui –, les radicaux de gauche ont participé, de manière loyale, constructive et pragmatique aux travaux des deux assemblées sur cette réforme. Et ils ont exprimé cet intérêt lors de chacun des votes, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat, en précisant que leur abstention était une position ouverte et attentive.
Nous voici aujourd'hui à l'heure du bilan de ce travail. Et, je le dis sans plus d'ambages, les radicaux de gauche, dans leur grande majorité – ainsi que les autres membres du RDSE –, vont approuver la réforme qui nous est proposée. (Applaudissements sur de nombreux bancs. – « Quel courage ! » et exclamations sur de nombreux autres bancs.)
Et puisque la polémique s'est installée, sans trop de spontanéité, d'ailleurs, autour de notre position, je veux dire ici, dans la solennité du Congrès, en pesant chacun de mes mots, mais avec la plus grande fermeté, que nul n'est autorisé, si ce n'est nos électeurs, à juger le choix des radicaux, un choix dicté par nos convictions, un choix libre, opéré en conscience et à mille lieues des spéculations que certains ont cru pouvoir nous prêter. (Applaudissements sur de nombreux bancs. – Exclamations sur de nombreux autres bancs.)
Je n'ai donc pas, mes chers collègues, à justifier la position prise par les radicaux. Je veux cependant l'expliquer, en fonction des valeurs constitutives du radicalisme.
D'abord, nous sommes républicains. Et nous regardons comme un progrès tout ce qui rééquilibre les institutions au profit des citoyens et de leurs représentants. Il en va ainsi du respect du pluralisme politique, du droit d'initiative législative des citoyens, du droit de réponse de l'opposition au Président de la République, des nombreuses améliorations du travail parlementaire, qu'il s'agisse de la procédure législative ou des pouvoirs de contrôle et d'investigation des deux assemblées.
Bien loin de nous satisfaire totalement, ces différentes avancées contribuent indiscutablement à une plus large respiration de notre démocratie.