Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, madame la garde des sceaux, monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, mes chers collègues, en 1958, ils n'étaient pas nombreux, les dirigeants de la gauche non communiste qui s'opposaient à l'adoption de la Constitution de la Ve République. Ils s'appelaient Pierre Mendès-France, Jean Baylet – eh oui ! –, Maurice Bourgès-Maunoury, ou encore François Mitterrand.
Ils refusaient, de façon courageuse et isolée, la nouvelle loi fondamentale car ils la regardaient, non seulement comme une ratification du 13-Mai, mais comme sa consolidation, par le déséquilibre patent des pouvoirs au profit de l'exécutif.