Je soutiens naturellement l'amendement n° 766 . La réponse du Gouvernement ne nous satisfait pas. En effet, dans cette affaire, le service public de l'audiovisuel est victime d'une double peine.
D'une part, on l'a dit, la publicité y est reléguée entre six et vingt heures, ce qui en fait une sorte de publicité résiduelle par rapport au cadeau offert à l'audiovisuel privé.
En outre, elle viendra ainsi polluer les programmes du matin, au moment où les enfants regardent la télévision. Mme Filippetti a fort justement rappelé en fin d'après-midi que les enfants passent en moyenne deux heures à deux heures et demie devant la télévision – non pas le soir à vingt heures, mais le matin, avant d'aller à l'école. Ils fourniront donc un public captif aux publicités que le service public de l'audiovisuel pourra présenter à cette heure, faisant d'eux de futurs consommateurs susceptibles d'inciter leurs parents à consommer davantage encore.
Enfin, ces publicités seront autant de sources de frustration pour les familles qui sont aujourd'hui en très grande difficulté.
D'autre part, avoir le culot, car il n'y a pas d'autre mot, de continuer à taxer la publicité sur le service public, reconnaissez que c'est, en creux – pour employer un langage à la mode que l'on retrouve dans les journaux du matin et du soir –, offrir au privé une part un peu plus grosse du gâteau ! Le service public est donc très lourdement pénalisé.
Je n'enfilerai pas mon maillot de marin pour tenter de faire des distinctions…