Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 17 mars 2009 à 15h00
Débat et vote sur la déclaration du gouvernement relative à la politique étrangère — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Je vous renvoie à la lecture, que j'ai faite, des débats d'avril 1966, mais je n'aurai pas la cruauté de rappeler les énormités qu'ont dites les grands chefs socialistes de l'époque.

S'agissant de l'UMP, j'ai l'honneur de vous dire que oui, quatre fois oui, nous soutiendrons le Gouvernement.

Oui, d'abord, au nom du bon sens et de l'intérêt national.

Voilà quarante ans que, au-delà de la gestuelle et des discours politiques, la France s'est rapprochée de l'OTAN, tous gouvernements confondus. Nous sommes aujourd'hui parmi les tout premiers contributeurs de l'Alliance ; nous nous sommes battus en Bosnie, nous nous sommes battus au Kosovo ; nous sommes aujourd'hui, sous mandat de l'ONU et de l'OTAN, en Afghanistan.

Combien de temps allons-nous continuer à être contributeurs sans être codécisionnaires ? Reprendre pleinement notre place et peser sur les décisions qui engagent la vie de nos soldats et la stratégie de la France est donc une affaire de bon sens et d'intérêt national.

Oui, ensuite, pour l'Europe.

Il s'agit en effet de faire, pour l'intérieur de l'Alliance, ce qu'il a toujours été impossible à la diplomatie française de faire de l'extérieur tout simplement parce que, comme l'a rappelé le Premier Ministre, chaque fois que nous avons essayé de mettre nos partenaires européens devant le choix entre l'union de l'Europe de la défense et l'Alliance atlantique, ils ont refusé de choisir. Mes chers collègues, c'est en prenant pleinement notre place dans l'Alliance que nous construirons l'Europe de la défense.

J'ajoute, car c'est important, que si cette Europe ne progresse pas, c'est d'abord pour des raisons budgétaires. Aujourd'hui, les 500 millions d'Européens des vingt-sept nations de l'Union dépensent 40 % du budget de défense américain, et ne disposent que de 10 % des forces américaines. La vraie question est là.

Quant aux compensations industrielles, monsieur Fabius, regardez donc non pas l'OTAN mais l'article 296 du Traité européen : le domaine de l'armement n'est pas compris dans le marché unique. Le jour où nous ferons le marché unique pour l'armement, nous lutterons à armes égales avec les États-Unis !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion