Je serai bref, monsieur le président.
Il y a beaucoup d'hypocrisie dans ce que je viens d'entendre. Il est évident que, lorsqu'une autorité pose des questions à un journaliste, de son point de vue, elle a toujours un intérêt à le faire ! (Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Dire qu'on ne peut exiger la divulgation des sources que par des nécessités d'intérêt général signifie que, si une question « sans intérêt » lui était posée, un journaliste aurait le droit de se taire. Mais quelle autorité poserait une question « sans intérêt » ? Elle justifiera toujours son questionnement par l'intérêt, c'est-à-dire l'intérêt général, puisque toute autorité est censée l'incarner !
Votre texte est donc hypocrite, et je crois que les amendements proposés clarifieraient les choses une fois pour toutes. À nous maintenant de choisir entre les deux ou, éventuellement, de modifier à la marge une rédaction. Nous sommes au pied du mur : voulons-nous vraiment défendre le principe de la protection des sources des journalistes ou non ? Cessez d'utiliser des prétextes pour en fait tout remettre en cause !