Il est néanmoins essentiel d'aller plus loin.
C'est paradoxalement mon amendement de repli qui vient en discussion d'abord, amendement auquel la commission s'était déclarée favorable. Je tenais néanmoins à évoquer mon amendement initial, car notre pays a besoin d'« action positive », même s'il est d'usage de faire peur avec cette expression, que l'on prétend inspirée du modèle américain. Or l'action positive est possible en France, puisqu'une directive européenne de 2000 nous donne tous les moyens de la mettre en oeuvre.
L'amendement n° 772 vise donc à ce que la programmation reflète la diversité ethnoculturelle de la société française, et que France Télévisions engage une action adaptée pour cela. Dans le même esprit, je défendrai un autre amendement sur les effectifs. S'agissant des programmes, puisque l'on nous reproche souvent de vouloir des quotas, la question est, plutôt que le nombre, celle des rôles offerts aux personnes issues de la diversité et de l'image que l'on en donne. Trop souvent, ces personnes sont cantonnées dans certains rôles : il convient de faire un effort, tant le poids des images est lourd dans notre société. Pour que la télévision remplisse sa mission éducative, les fictions et les programmes doivent donc offrir aux intéressés des rôles qui mettent en avant leur capacité à réussir.
Avant de conclure, je veux rappeler un exemple qui m'est cher, celui de Sciences po, que peu d'hommes politiques soutenaient dans son initiative, qui avait fait scandale, en faveur d'une action ou d'une discrimination positive – que l'on peut appeler autrement si les mots heurtent les oreilles. Il est temps de suivre cette voie, par exemple dans les écoles de journalisme : je vous l'avais dit, madame la ministre, lorsque vous étiez venue au club parlementaire sur l'avenir de l'audiovisuel et des médias. Pouvoirs publics et parlementaires doivent s'engager avec force pour que cette évolution se traduise dans les faits.