…mais je vous conseille de ne pas abuser de la pratique qui consiste à réécrire une partie du projet, ce qui fait tomber un certain nombre d'amendements. S'il y a une pratique qui entraîne de la crispation, c'est bien celle-là, et, finalement, on perd plus de temps qu'on ne pense en gagner. C'est un conseil d'ami, mais vous en faites bien entendu ce qui vous semble bon.
J'en viens au fond. Un certain nombre de syndicalistes nous avaient expliqué qu'il faudrait tout de même pouvoir produire. C'est une vraie question. Quelle est notre vision du service public ? A-t-on uniquement des acheteurs et des diffuseurs ou a-t-on des gens qui gardent une force de frappe de production ? Quel est le rapport de force entre diffuseurs publics et producteurs ? En fin de projet, nous avons un tas d'amendements qui, de manière un peu impressionniste, changent un peu les lignes par rapport aux décrets Tasca. C'est une question extrêmement grave. Est-on, oui ou non, décidé à changer les lignes ? Je rappelle qu'il n'y aura pas de média global si l'on ne donne pas aux diffuseurs une meilleure maîtrise des émissions et des films qu'ils auront contribué à financer.
Où en est-on, madame la ministre, sur cette importante question de la modification des rapports entre éditeurs et producteurs ? Êtes-vous en mesure de nous faire une synthèse qui puisse nous rassurer ? Quelques petites touches ont été apportées en commission, mais il nous manque une image d'ensemble. C'est la raison pour laquelle j'avais accepté de déposer l'amendement du mouvement syndical relatif à la production. Si vous pouviez nous éclairer sur ce point, nous vous écouterions avec plaisir.