Je ne peux d'abord m'empêcher de souligner l'extraordinaire opposition entre l'intervention du rapporteur et celle de la ministre.
Face à ces amendements, émanant de tous les bancs, le rapporteur répond que la question de la qualité des soins doit être traité très clairement sous l'autorité du directeur et en aucun cas ailleurs, et nous appelle, au nom de l'unité de la direction de l'hôpital, à rejeter ces amendements.
Immédiatement après, Mme la ministre nous dit en substance : « Mais enfin, vous n'y pensez pas ! C'est une affaire purement médicale. Elle ne saurait être traitée par le conseil de surveillance. »
À voir s'opposer des points de vue apparemment si difficilement conciliables, on pourrait en venir à douter de la bonne foi des deux intervenants, mais ce n'est pas le cas. Je crois plutôt qu'il y a complémentarité dans la dialectique : le rapporteur nous livre la réalité brute, tandis que la ministre soigne le discours, l'apparence des choses.
Chacun l'a bien compris, nombre de parlementaires de tous bancs considèrent cette question comme fondamentale. Il est temps de donner la place qu'il mérite au problème de la qualité et de la sécurité des soins – je le dis sans exagération, avec un minimum de gravité. Il ne paraît pas aberrant, même avec la faiblesse des pouvoirs qui sont les siens, que le conseil de surveillance soit amené à s'interroger et à être, d'une certaine façon, devant l'opinion publique et les patients concernés, un organe qui porte la voix des patients sur ces sujets.