Cet amendement de dernière minute, présenté comme technique, ne l'est évidemment pas. Il ne modifiera pas, s'agissant du directoire, les dispositions de ce texte lourd de conséquences et dont nous contestons profondément la philosophie. Il traduit surtout l'embarras du Gouvernement face aux préoccupations des personnels soignants.
Vous prétendez défendre l'hôpital public, madame la ministre ; je suis sensible à ces déclarations et aimerais pouvoir les croire. Mais deux exemples les démentent. L'Assistance publique – Hôpitaux de Marseille s'est en effet vu attribuer 9 millions d'euros pour la modernisation de ses systèmes informatiques, pendant que le nouvel hôpital privé Euroméditerranée, issu de la fusion de deux cliniques, recevait 54 millions d'euros, soit la plus importante enveloppe de la région.
La presse, cette semaine, a rapporté un autre exemple : une clinique privée de l'Isère a obtenu une autorisation de scanner délivrée par vos soins, alors que l'hôpital le plus proche, qui pratique trente fois plus d'examens nécessitant ce type d'appareil, ne se voit pas offrir la même possibilité. Cerise sur le gâteau, l'autorisation a été donnée contre l'avis de l'ARH. Voilà comment le Gouvernement défend les hôpitaux privés. Je le répète, je suis sensible à vos propos, mais je ne peux pas les croire, car les faits sont têtus.
De même, madame la ministre, vous prétendez que vous ne fermez pas les hôpitaux publics. Si le député-maire d'Ivry était là, il bondirait : vous venez encore de fermer une maternité dans sa ville.