… avait souhaité mettre un terme aux lacunes de la IVe République en assurant une meilleure stabilité de l'exécutif par le renforcement de l'unité gouvernementale. Certes, le chef de l'État se situait alors au-dessus des partis et ne se confondait pas avec le chef du Gouvernement, le premier fixant les orientations de long terme qui déterminent le destin de la nation, et le second élaborant les moyens de gestion de la société en conséquence.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui : les fonctions de chef de l'État se confondent désormais avec celles de Premier ministre et, du même coup, avec celles de leader de la majorité parlementaire. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que le chef de l'État devenu chef de parti soit si préoccupé du sort des siens. La dénaturation de l'esprit des institutions de la Ve République, tel que le consacrait la Constitution de 1958 jusqu'en juillet dernier, est consommée.