Il s'agit donc toujours de l'article 3 et de ce qui reste, pour nous, un scandale. Vous voulez suspendre, pendant une durée pouvant atteindre un an, l'accès à internet pour délit de contrefaçon ; c'est votre choix. Cette sanction sera appliquée par un juge ; cela, c'est grâce à nous, puisque cela découle de la décision du Conseil constitutionnel qu'a entraînée notre recours.
Quoi qu'il en soit, imposer à l'internaute de continuer à payer son abonnement, sans aucune prestation en contrepartie, est pour nous intolérable. Vous bouleversez les fondamentaux du code de la consommation et de la relation contractuelle entre un abonné et son fournisseur d'accès à internet. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous voulez modifier un article du code de la consommation. À un moment où les évolutions de la société nous amènent à prendre plus que jamais en compte le mouvement consumériste, vous avancez une nouvelle fois à contre-courant.
Sachant que les internautes ne pourront souscrire un nouvel abonnement auprès d'un autre fournisseur et que tous n'ont pas la chance d'être dans la situation du ministre de la culture qui nous a dit en commission avoir deux abonnements, nous souhaiterions que l'abonné suspendu ne soit plus obliger de payer son abonnement et qu'il puisse – nous sommes prêts pour cela à sous-amender nos amendements – résilier son abonnement sans frais. Ce serait, si j'ose dire, le « minimum syndical ».