Il convient d'éviter la grève grâce à la politique qu'on mène avant d'y apporter une réponse dans le cadre d'une loi qui, en quelque sorte, l'institutionnalise. En effet, le dépôt de ce texte en urgence est l'aveu de l'échec de votre politique, tant sur le plan des postes d'enseignant – vous annoncez la perte de 13 500 nouveaux postes pour l'éducation nationale, même s'il est vrai que le primaire connaît une légère augmentation, insuffisante pour répondre à la vague démographique –, que sur le plan de la capacité de l'école à porter chaque enfant au plus haut de lui-même et à lui faire comprendre la complexité du monde dans lequel il vivra. Nous reviendrons du reste au cours de l'examen des amendements sur la modification des programmes dans l'enseignement primaire sans évaluation préalable des programmes précédents.
Vous devez craindre des réactions fortes à votre politique dès la rentrée pour que vous imposiez l'urgence sur un projet de loi tellement mal ficelé que toutes les associations de maires vous en demandent au moins le report, quand ce n'est pas la suppression.
De fait, votre projet de loi est inapplicable et dangereux. C'est du reste son caractère inapplicable qui vous oblige à l'imposer aux communes par la loi. En janvier dernier, vous ne parliez que du volontariat. Il a été un échec, puisque seules 2 000 communes sur les 36 000 que compte la France ont répondu à votre appel à organiser volontairement ce service minimum. Vous avez imputé cet échec – M. Lefebvre l'a rappelé – à la volonté des maires de gauche de « saboter » votre idée. Vous l'aviez vous-même affirmé dans une réponse à une question d'actualité.