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Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, qu'est-ce que l'identité ? Si l'on en croit le dictionnaire, c'est un caractère permanent
et fondamental d'un individu ou d'un groupe. Qu'est-ce que la nation ? Le même dictionnaire indique qu'il s'agit d'une communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire, qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique. Qu'est-ce donc que l'identité nationale ? Cette synthèse : c'est le caractère permanent et fondamental d'une communauté installée sur un territoire sa géographie et qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique. Il n'y a donc rien de particulièrement indigne à poser la question de l'identité nationale.
S'interroger sur l'identité nationale revient tout simplement à poser la question suivante : qu'est-ce qu'être Français en 2009 ? Il faut donc saluer l'initiative du Président de la République, qui a osé ouvrir un débat simple sur une question qui intéresse tous les Français
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, M. Luca vient de dire qu'il n'y avait rien d'indigne à poser la question de l'identité ; mais ce qui est indigne, c'est de l'instrumentaliser. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Vous refusez la repentance, monsieur Luca ; mais reconnaissez au moins la colonisation et le crime de l'esclavage.
L'offensive relancée par l'équipe gouvernementale sur l'identité nationale s'inscrit dans une logique politique dont la ficelle est un peu grosse. Il s'agit évidemment de maintenir l'épicentre du débat électoral sur des perspectives nationales sécuritaires, au détriment d'une autre question bien plus structurante, mais qui vous est beaucoup moins favorable électoralement : celle de savoir si la richesse nationale est équitablement partagée. (Approbations sur p...
Tel est bien l'usage du fameux thème du communautarisme, devenu bizarrement omniprésent au moment même où s'opérait la conversion française au néolibéralisme. Comme toujours, la posture nationaliste sert à échapper aux attendus de la question sociale chère à Jaurès, au prix d'une xénophobie et d'une discrimination galopantes. Bref, annoncer que l'on décrétera l'identité nationale et définir quelque chose d'aussi subjectif relève en réalité d'une formidable prétention qui en dit long sur la conception bien restrictive que vous avez de la société contemporaine. La France d'aujourd'hui, monsieur le ministre, plonge ses racines dans toutes les régions d'Europe, d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Amérique, des Caraïbes et d'Océanie.
...a richesse. La France telle que vous la concevez, monsieur le ministre, me paraît hors du temps, un peu comme l'homme africain dans l'idéologie coloniale, décrit de manière pour le moins inopportune par le Président de la République à Dakar. En raison du poids de son héritage colonial et de son statut ancien de pays d'immigration, la France, moins que tout autre pays, ne saurait être réduite à l'identité étriquée que vous tentez de nous imposer. Ce pays correspond bien plus sûrement à un vaste espace d'affiliations multiples, plurielles et en interdépendance constante. La nation n'est donc pas une éternité mais le produit d'un métissage sans cesse renouvelé entre une multitude d'intérêts et d'appartenances sociales, culturelles et politiques qui ne s'excluent pas les unes les autres. Dans l'espa...
...rticuliers, approfondissement et coexistence de tous les particuliers. » Il est temps de rejeter le vieil assimilationnisme ethnocentrique hérité de la Troisième République ; il est temps de penser l'universalité dans la diversité. Le même Aimé Césaire nous mettait en garde : « Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » Et il nous invite, au contraire, à une « identité non pas archaïsante dévoreuse de soi-même, mais dévorante du monde, c'est-à-dire faisant main basse sur tout le présent pour mieux réévaluer le passé et, plus encore, pour préparer le futur ». (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l'expression « identité nationale » date des années 1980. Elle désigne le sentiment, ressenti par une personne, de faire partie d'une nation. C'est aussi l'ensemble des points communs aux individus d'une même nation et formant un ensemble d'habitus socialisant. Sociologiquement et historiquement, l'identité nationale d'une personne est une intériorisation de repères identitaires, due à une présence quotidienne de point...
...de respect du corps humain qui n'empêche pas la recherche, d'interdiction du travail des enfants et de liberté de pensée. C'est ce pays où le libre penseur et le croyant peuvent cohabiter sur des fondations judéo-chrétiennes qui respectent l'individu et permettent cette liberté de pensée et de parole dont, ici, nous bénéficions tous aujourd'hui. C'est cela, et plus encore, la France. C'est cette identité qui nous oblige à donner chaque jour le meilleur de nous-mêmes. Nous devons extirper de nos rangs la haine de nous-mêmes, la repentance permanente, la culpabilité enseignée, pour retrouver que l'on soit noir ou clair de peau, et quel que soit l'endroit où l'on est né la fierté nationale, qui s'est forgée dans les tranchées. Corses, Bretons, Basques, originaires d'Extrême-Orient ou d'Afrique o...
...symboliquement à ce que les porte-parole du groupe soient Marietta Karamanli, Serge Letchimy et moi-même, c'est-à-dire des Français un peu particuliers. Nous nous demandons ce que vous cherchez avec ce débat. Cherchez-vous à dire que certains Français sont plus respectables que d'autres ? Voulez-vous dire aux étrangers qui viennent travailler dans notre pays qu'ils doivent renoncer à leur propre identité, à leur histoire personnelle ? Permettez-moi d'évoquer ma propre histoire : je suis née en Guadeloupe, j'ai des ancêtres qui sont venus d'Afrique, j'avais une grand-mère indienne, je suis mariée à un Parisien et mon petit-fils nouveau-né est à moitié kabyle. J'ai l'impression que nous sommes une famille française comme beaucoup d'autres. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Ce...
Dans son discours de Latran, le 20 décembre 2007, le Président de la République affirmait que les racines chrétiennes faisaient la valeur de la spiritualité de notre nation. « Arracher la racine, disait-il, c'est affaiblir le ciment de l'identité nationale. » Pour nous, la racine, c'est l'éducation, et je ne comprends pas que ce pays, qui a su apprendre à des milliers d'enfants à travers le monde, avec leurs cheveux crépus ou leurs cheveux frisés, ce poème de Joachim du Bellay : « France, mère des arts, des armes et des lois », ne soit plus capable de l'enseigner aux enfants des banlieues. C'est quand on réduit l'enseignement de l'histoi...
...s groupes SRC et GDR.) La querelle que vous lancez aujourd'hui, à propos des bons et des moins bons Français, ne tient donc pas compte de cette vérité énoncée par Dominique Schnapper : « la société moderne n'est pas formée de groupes juxtaposés aux frontières claires [ ]. Les sociétés modernes sont fondées sur la mobilité des hommes, la pluralité de leurs fidélités et de leurs abandons, de leurs identités [ ]. » Cette pluralité fait la force de notre nation. C'est elle qui lui a permis, hier, de construire un État, et c'est elle qui lui offre, aujourd'hui, la possibilité de construire des passerelles entre la France et le monde entier. Nous n'avons pas intérêt à enfermer qui que ce soit dans une identité réductrice, car c'est la force de la France que nous affaiblirions ainsi. Il existe encore ...
...urs scolaire remarquable et d'avoir aujourd'hui une carrière de premier plan. » Mais comme, fatigué de se heurter au plafond de verre, il avait quitté la France pour Londres, il évoquait aussi, toutefois, sa frustration de voir que l'Angleterre avait su lui donner ce que son pays n'avait pas pu ou voulu lui donner : l'indifférence à la couleur de sa peau. Dès lors, ce n'est pas le repli vers des identités particulières, et parfois exclusives, qui fait échec à la République : c'est l'incapacité, souvent orchestrée, ces dernières années, par la droite, de la République à assumer sa vocation d'intégration, à assurer l'égalité des chances entre tous ses enfants qui ouvre la brèche par laquelle peuvent s'infiltrer l'amertume et l'intégrisme. C'est aujourd'hui en luttant contre les discriminations, do...
Madame la présidente, les médias ont repris en boucle la malheureuse déclaration du maire de Gussainville, localité de mon département, lors du premier débat sur l'identité nationale. Certains en ont alors profité pour critiquer ce débat : il serait malsain, disent-ils, de s'évertuer à demander l'avis de nos concitoyens sur des sujets de société, malsain de leur demander leurs propres convictions. Je ne souscris évidemment pas aux propos de cet élu, que je considère contraires aux valeurs de l'UMP, formation politique dont il se réclamait. En conséquence, j'ai déci...
Je suis persuadé de votre mansuétude Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le débat sur l'identité nationale est lancé, et plutôt bien lancé. Ceux qui en ont peur sont ceux qui le craignent (Exclamations et rires sur les bancs du groupe SRC) ; ce sont ceux qui ne veulent rien, qui ne voient rien ou qui n'ont plus rien à dire. La France a beaucoup évolué, sa population a changé ; il faut être aveugle pour ne pas le voir. Rappelons-le : ce débat est déjà un véritable succès, car il répond à une...
...e prendre cette initiative, avec le soutien du Chef de l'État. Ce débat est l'occasion de répondre à une véritable question qu'il convient de ne pas ignorer : aujourd'hui, qu'est-ce qu'être français ? Cette question ne devrait pas être un sujet de polémiques ou d'affrontements, mais offrir l'occasion d'un véritable engagement pour échanger des idées, partager des témoignages et faire progresser l'identité de notre pays. Vous proposez un débat, quand d'autres, lors de la dernière campagne présidentielle, réclamaient un drapeau dans chaque foyer ; certains l'ont oublié. « L'identité nationale n'est pas un gros mot », indiquait, pour sa part, Nicolas Sarkozy, durant cette même campagne. Il avait raison ! Quand un pays oublie son identité, il va au-devant de bien des déconvenues, avant un douloureux...
Non, six ! Vous l'avez dit tout à l'heure, et tous nos collègues l'ont entendu ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) L'identité de la banlieue, c'est cette identité du double respect, que le Président de la République rappelle aujourd'hui dans Le Monde : respect de ceux qui arrivent et respect de ceux qui accueillent. Une vielle expression yiddish promet qu'on peut être « heureux comme Dieu en France ». Tous ensemble, montrons que nous pouvons être heureux et fiers d'être Français. C'est cela, l'identité de notre pays. ...