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...de parfois si nos électeurs nous en parlent. Oui, parce que les Français ne sont heureusement pas uniquement préoccupés de questions matérielles, aussi importantes et urgentes soient-elles. Nos concitoyens comprennent bien que cette question n'est pas résolue d'avance et que la réponse n'est pas acquise. Nous sommes dans un monde ouvert qui pose naturellement de nouvelle manière la question de l'identité nationale. Oui, Jean-François Copé l'a rappelé, notre pays vit, subit des fissures et des menaces. Oui et c'est heureux nos concitoyens demandent que le débat soit permanent et exigent des réponses. Je pense, en effet, que le plus grand nombre d'entre eux ressent, vit, exprime, exige que l'identité nationale soit un lien social et non un self-service où chacun viendrait chercher sa réponse et...
Oui, le monde bouge et nos valeurs sont offertes au monde. Elles doivent l'être de manière active à l'Europe. Lorsque nous sommes convaincus que certains éléments de notre identité française sont une force, nous voulons que l'Europe fasse avec nous un bout du chemin. Ce monde que nous voulons construire, ce monde nous éveille aussi constamment, et c'est cela le mouvement de l'identité nationale. Elle n'est pas gelée, elle n'est pas figée. En même temps, elle est forte, elle est riche. C'est l'identité nationale pour un monde meilleur. (Applaudissements sur les bancs des gr...
...t à mes parents que je resterai ici, ils ont été tristes. Quand je suis devenue Française, leurs sentiments n'ont pas changé et ils sont devenus fiers de ce que la France avait fait de moi et de ce que je pouvais y faire. Que peut-on inférer de ces quelques propos personnels et de ces sentiments sans doute vécus par des centaines de milliers d'étrangers devenus Français ? Selon moi, parler de l'identité nationale comme de quelque chose d'objectif et d'immuable qu'on pourrait « valoriser », comme le dit le site du ministère, c'est impossible. Se retenir de dire que cette vision est inepte reviendrait à se sentir coupable. Mais de quoi ? D'être français ? Ça non ! D'oublier l'humanité à la Française ? Certainement, et ce serait une entorse à notre propre culture et ça, parce que je suis française...
Monsieur le ministre, tout a été dit sur votre manoeuvre préélectorale autour de l'identité nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
... vouloir briller, monsieur le ministre, on finit par se brûler les ailes. À l'époque, j'avais fait partie de ceux que vos propos avaient choqués lorsque qualifiiez Nicolas Sarkozy de « néo-conservateur américain à passeport français ». Aujourd'hui aussi, vous devriez mieux choisir vos mots ; l'intitulé même de votre ministère est pour nous une provocation. Que les choses soient bien claires : l'identité, nous sommes prêts à en discuter, mais ce qui nous étonne, c'est votre obsession à parler d'identité nationale en reléguant au second plan la République et ses valeurs : liberté, égalité, fraternité.
La réaffirmation de la place de la République dans notre identité ne vient qu'à la trente-sixième page. Et encore n'arrive-t-il pas à citer la devise ! Auriez-vous un problème avec la liberté ? Sans doute. Avec l'égalité ?
Assurément. Avec la fraternité ? Ce n'est malheureusement même pas la peine d'en parler. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Contrairement à vous, nous ne réduisons pas la question de l'identité à la question de l'identité nationale. Par ailleurs, nous refusons un débat déclenché artificiellement d'en haut, organisé sur ordre par les préfets. La réflexion sur l'identité, qui est d'abord, pour nous, une réflexion personnelle de chacun, cette réflexion-là est permanente. Qui aurait imaginé un jour qu'elle serait commandée, imposée même, par l'État et le Gouvernement ? Qu'aurions-nous dit s...
Tous ces exemples sont autant d'offenses à l'identité française, à l'identité de notre nation et de notre République, à cette identité ouverte et vivante à laquelle nous sommes, comme une très grande majorité de Français, attachés. La question de l'identité est complexe. C'est cette complexité qui fait sa richesse. C'est cette richesse qui fait la force de la France. En réduisant la question à une manoeuvre politicienne préélectorale, vous appauvri...
...tenance à la communauté nationale, bien qu'elle ait revêtu un temps le visage hideux de la Terreur (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC), a été préféré à la tentation autonomiste. Mieux même, c'est le département vengé qui donnera à la France Clemenceau et de Lattre, et le plus grand nombre de tués par habitants pendant la Première Guerre mondiale. Cet attachement chèrement acquis à l'identité nationale, nous ne pouvons accepter d'en voir aujourd'hui l'objet caricaturé ou tourné en dérision, assimilé de manière irresponsable à une intolérance culturelle ou à une xénophobie d'État. Face à ces menaces, l'identité nationale reste pour nous un combat, qui doit s'ordonner aujourd'hui autour de trois priorités : un combat contre le délitement de la langue commune, un combat contre l'oubli de...
Le combat pour l'identité nationale nous fixe un véritable devoir de résistance linguistique. Dans l'ordre des urgences, la fourniture des repères historiques communs vient aussitôt après l'apprentissage de la langue commune. Il faut donner très tôt à nos enfants les clés de compréhension de leur environnement culturel et le sens de la profondeur historique sans la rétrécir. Il faut leur transmettre la longue mémoire de ...
...me Guigou ne fasse sa loi « le geste d'adhésion volontaire à la nation. « Les trois principes de la commission Marceau Long, loin d'être dépassés, sont d'une brûlante actualité. « Le premier était que la politique de la nationalité devait jouer un rôle décisif dans le processus d'intégration, même si elle ne suffit pas à le garantir. « Le deuxième était qu'il devait y avoir corrélation entre identité française » c'est-à-dire identité nationale « et intégration, la seconde ayant plus de chances de réussir quand la conscience de la première est forte. « Le troisième était que les étrangers qui souhaitent s'intégrer doivent adhérer volontairement aux valeurs nationales, conformément au principe français selon lequel la nation est constituée par le libre consentement des individus. « Telle ...
le 26 novembre 1997, qui s'exprimait au nom de mon groupe d'alors. Je l'ai applaudi. Je n'ai pas changé. Et je tiens le même discours, monsieur le ministre, pour soutenir votre initiative de créer ce débat sur l'identité nationale ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Mes chers collègues, après avoir entendu les orateurs précédents, en particulier M. de Rugy, je veux souligner l'importance de la cohésion sociale, fondement de notre pacte républicain. N'est-ce pas notre majorité qui a fait une loi de cohésion sociale ?
...e, changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945 ; c'est dire que nos pères se sont battus pour rester ou redevenir français. Mais pour le prouver, nous avons dû, jusqu'à la fin des années 1960, pour remplir toutes sortes de formalités, présenter les certificats de réintégration de nos parents dans la nationalité française. Alors pour moi, héritier de cette histoire, qu'évoque la notion d'identité nationale ? Pour moi l'identité nationale, c'est, comme l'a écrit le général de Gaulle, « une certaine idée de la France » ; cela évoque un ensemble de symboles et de valeurs : tout d'abord, une langue commune, le français ce qui n'exclut en rien mon attachement à mon dialecte alsacien ; ensuite, notre devise « Liberté, Égalité, Fraternité », un ensemble de valeurs humanistes fondées sur les ...
Mes chers collègues, au moment où nous abordons ensemble la question de l'identité nationale, nous sondons le temps long de l'histoire, celui qui forge le discours que les peuples du monde ont appris à aimer de la France. À la manière d'un long et vieux fleuve, notre pays transporte des alluvions qui sédimentent une culture avec ses lignes de force, ses contradictions et ses questions restées sans réponse. Aujourd'hui, monsieur le ministre, vous demandez à la France de vous di...
...ue ont ainsi été passées au laminoir des discours successifs du chef de l'État. Jusqu'à lui, nul républicain ne s'était aventuré à revisiter la laïcité, valeur fondatrice de la République, et tous ceux qui avaient exercé la plus haute responsabilité de l'État avaient conscience de ce lien intime et indestructible qui unit la République à la laïcité au point d'en faire un élément essentiel de son identité. La laïcité fut en effet l'aboutissement d'un combat sans merci, qui synthétisait l'aspiration de la République à voir se réaliser les trois ambitions de sa devise : la liberté, l'égalité et la fraternité. La laïcité désirait que chaque citoyen pût trouver dans l'indifférence de l'éducation à l'égard des croyances et des religions un chemin pour le libre exercice de sa conscience. Elle fut ainsi...
...ancipation des hommes désireux d'acquérir leurs libertés et leurs droits contre toutes les formes d'obscurantisme. En fait, en s'attaquant à la laïcité sous prétexte de vouloir en inventer une autre, plus positive ce qui laisse supposer que celle d'avant les discours de Nicolas Sarkozy était négative , c'est la politique qu'on atteint, la politique et la République dans ses fondements, c'est l'identité de la France qu'on détruit dans ses principes les plus intangibles.
...ceux qui les incarnent. Alors que Jaurès, déjà, préconisait que l'émancipation laïque et la résolution de la question sociale marchent ensemble dans la société et dans la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Oubliant que la laïcité porte en elle l'espérance de l'affranchissement de l'homme par le dépassement de tous les dogmatismes, votre gouvernement réduit le débat sur l'identité de la France à celui de notre relation à l'étranger, stigmatisé au sommet d'un minaret, avec tous les égarements nauséabonds que cela autorise. Comment, avec un tel discours, éviter que la morale religieuse qui distingue jusqu'à enfermer les êtres dans le communautarisme, ne se substitue dans chaque conscience à la morale républicaine qui rassemble ? Comment éviter, dès lors, que des jeunes, cher...
...onne dont ils partagent les valeurs et les contradictions. Il y a ceux aussi qui ne sont pas nés en France mais qui ont choisi d'en être les citoyens parce qu'ils se reconnaissent en elle. Puis, il y a ceux qui, bien qu'ils en aient la nationalité, ont du mal à se sentir français, faute de le vouloir avec suffisamment de force ou de trouver dans notre pays les conditions de leur intégration. L'identité de la France actuelle est faite de ces composantes diverses que doit au moins réunir la volonté de vivre ensemble et de partager un destin commun, si nous voulons que se prolonge l'aventure d'une civilisation commencée il y a plus de mille ans. La France est née de l'adhésion des tribus gauloises aux forces éducatrices de Rome. Elle est née de l'adoption par ces tribus d'une culture étrangère, l...
...m'interroge. Cette France que j'aime peut-elle rester elle-même au milieu des influences puissantes et diverses qui l'assaillent ? Cette interrogation est au coeur de l'action politique, s'il est vrai que la spécificité de la politique est d'assurer la pérennité du groupe au sein duquel elle s'exerce. Poser la question ne signifie pas faire un arrêt sur image en postulant la fin de l'histoire. L'identité est par nature évolutive. Pour être vivante, elle doit s'adapter aux changements du monde qui l'entoure. Dès lors, il s'agit de savoir ce que nous voulons préserver d'essentiel pour assumer la permanence de notre identité. Plus précisément, il s'agit de savoir ce nous acceptons de changer dans notre modèle et, au contraire, ce que nous voulons approfondir. J'évoquerai très rapidement certains p...
Pour terminer, je dirai que les humains sont des êtres sociables. Ils ont toujours ressenti le besoin de faire partie d'un groupe, sinon de plusieurs. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous vivons des sentiments d'appartenance multiples et sommes riches d'identités plurielles. Parmi celles-ci, l'identité nationale est politiquement la plus puissante et la plus nécessaire, car si nous ne pouvons pas dire de quelle nation nous sommes les citoyens, il nous sera demandé de nous définir par notre race ou notre religion. Pardonnez-moi cette référence mais, de toutes les attitudes envisageables, celle de l'empereur Hadrien, au deuxième siècle de notre ère, m'a t...