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...sée d'une juxtaposition de zones industrielles, de pôles économiques forts et d'une agriculture toujours présente, mais l'étalement urbain dévore toujours plus d'espaces disponibles, en l'absence de garde-fous identifiés, et ce du fait de votre refus de valider le nouveau schéma directeur d'aménagement de l'Île-de-France. L'Île-de-France bénéficie d'un réseau de transports publics vital pour les habitants comme pour les entreprises ; mais, faute d'investissements suffisants pendant les années où l'État était seul maître à bord, celui-ci est vieillissant et demande des efforts importants dans les quinze années à venir pour obtenir un maillage fin de l'ensemble du territoire francilien, permettant de désenclaver certaines zones de la petite couronne et de développer des parties plus excentrées de l...
...nouveaux dans les quinze prochaines années. Quelles conséquences de cette croissance hors norme de l'Île-de-France pour les autres régions françaises ? Quelle serait la corrélation entre cette forte augmentation de la population active, si elle se réalisait, et la population totale de la région ? Validez-vous ou non ces études sérieuses qui vont jusqu'à évoquer une Île-de-France à 13,5 millions d'habitants en 2020 comme seule possibilité d'atteindre cette augmentation du nombre d'emplois que vous proposez ? De tout cela, vous ne dites rien. De même, d'où viendrait cette nouvelle main-d'oeuvre ? Des autres régions françaises ? D'un apport de main-d'oeuvre étrangère ? Où seraient logés les nouveaux Franciliens ? Rien n'est précisé, là non plus, dans votre projet. C'est notre première objection de f...
...té fiscale. Dans un monde marqué par la crise financière, l'urgence climatique et la nécessité d'autres modes de production et de consommation, le présent projet de loi apparaît, en effet, en complet décalage. Au sein d'une des agglomérations les plus riches de la planète, les poches de grande misère économique, sociale et culturelle côtoient des pôles d'extrême richesse. Les revenus moyens des habitants de certaines villes, comme Clichy-sous-Bois, sont en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 6 000 euros, alors qu'à l'ouest de l'agglomération, les Neuilléens perçoivent des revenus moyens quatre fois supérieurs. Je ne peux me résigner à ce que subsistent des injustices aussi criantes qui touchent tous les aspects de la vie sociale, économique et culturelle. Peut-on se résoudre à ce qu'il y...
...t, le retour de l'État ne peut pas constituer en soi une politique, et ce d'autant plus que les temps ont changé et que les collectivités ont pris des responsabilités. L'articulation entre une nécessaire ambition nationale et une non moins incontournable mobilisation au niveau local pour la mise en oeuvre du Grand Paris passe par un projet pertinent, cohérent et répondant vraiment aux besoins des habitants. Ce n'est qu'à cette condition que l'État pourra légitimement intervenir et dépenser autant d'argent public. Je ne doute pas de votre sincérité, mais ce n'est malheureusement pas le cas de votre projet du Grand Paris. S'il survit, il risque de se transformer en immense gâchis, et ce pour trois raisons fondamentales. Tout d'abord, votre Grand Paris n'est pas à la bonne échelle, celle du territoir...
Il est, en effet, impératif d'éviter une hypertrophie de la métropole parisienne, trop peuplée, congestionnée et polluée, donc invivable. Ce n'est pas en concentrant toujours plus d'habitants au coeur de l'agglomération
...oins s'en font sentir dans vingt ans. Dans cette hypothèse, il va de soi que votre métro automatique perdrait de son intérêt, et c'est ma troisième et dernière critique au projet de Grand Paris. En l'état des difficultés et des enjeux auxquels est confrontée la région capitale, le « grand huit » est une absurdité financière aux modalités des plus contestables car il ne répond ni aux besoins des habitants, ni à ceux des entreprises. Ce projet à 21 milliards d'euros, qui ne pourra pas être réceptionné avant dix ou vingt ans, vise à mettre en relation des pôles qui ne sont pas les plus mal lotis en transports en commun quand on regarde ce qui se passe en grande couronne, alors même que vous oubliez les axes les plus surchargés qui permettent aux salariés d'aller vers ces pôles. Comment pouvez-vous...
Les finances de notre pays ne permettront pas de faire les deux. Ces habitants, monsieur le secrétaire d'État, qui ne viennent pas de Shanghai ou New York, voudraient tout simplement pouvoir aller travailler dans de bonnes conditions. Ceux de la ligne D, qui passe par ma ville, ne trouvent pas de travail parce que, sur leur CV, il est écrit « ligne D ». Eux qui habitent Montereau, Corbeil, Évry, Rambouillet, Cergy et autres voudraient que l'État fasse son travail avec les ...
...a suppression de la taxe professionnelle et la réforme des collectivités territoriales, ce texte sur le Grand Paris marque, par son caractère autoritaire, un recul de plusieurs dizaines d'années. Élue des Hauts-de-Seine, dans la circonscription de Suresnes et de Nanterre, dont j'ai été maire pendant plus de seize ans, je tiens à dire à cette tribune ce qu'a coûté aux villes concernées et à leurs habitants la mise en oeuvre des méthodes que vous préconisez dans votre texte. Pendant des années, l'EPAD, technocratique et centralisateur, a géré les territoires de La Défense d'autorité et sans projet précis si ce n'est celui de dégager des espaces au service des grands groupes et de la finance. Ainsi, dès le périmètre fixé sur les trois communes de Nanterre, Courbevoie et Puteaux, nous avons assisté...
... Berlin, la commune de Paris n'a pas agrandi ses limites depuis 1860. Par conséquent, il existe un décalage flagrant entre le Paris politique et la réalité géographique, économique et humaine de la métropole. Avec une superficie de 105 kilomètres carrés, Paris est petite. Londres est, par exemple, quinze fois plus étendue. En revanche, en 2008, l'Île-de-France concentrait plus de 11,7 millions d'habitants, soit une densité de population de 974 habitants au kilomètre carré, l'une des plus élevées au monde. Nous avons donc un défi économique, un défi social, un défi de renommée internationale à relever. Ce n'est pas un défi qui se résume uniquement à un métro automatique ultramoderne ni à une architecture créée et conceptualisée par les plus grands. C'est un défi très ambitieux, très audacieux et ...
...de dicter sa loi aux représentants du peuple. Ainsi, ce texte pourrait ne faire l'objet que d'une seule lecture, alors que nous déplorons déjà le fait qu'il n'ait pas donné lieu à un débat plus large avec les principaux intéressés : les élus et les populations. Monsieur le secrétaire d'État, nous l'avons néanmoins examiné sérieusement et jaugé à l'aune des territoires dont nous représentons les habitants. Dans un premier temps, nous avons voulu croire qu'il était incomplet. Il s'annonce comme portant sur le Grand Paris, et ne s'attache qu'à la création d'un réseau de transport. Nous l'avons cru élaboré trop vite, sans consultation en amont des principaux intéressés que sont les élus territoriaux ce qui expliquait peut-être le peu de place qui leur était accordée en matière de gouvernance du p...
...e façade : les pôles en question sont unidimensionnels et unifonctionnels, et votre maillage fait fi de l'échelle de proximité. Ce n'est pas la conception de la « polycentralité » que nous défendons. Ce « grand huit » l'alpha et l'oméga de ce projet de développement économique n'est pas destiné à être la colonne vertébrale d'un réseau diversifié de transports, capable de servir à la fois les habitants, l'emploi et le développement économique, ce qui aurait pu se travailler avec les collectivités locales à tous les échelons. Votre concept requiert un tel niveau d'engagement financier qu'il aspire toutes les ressources jusqu'en 2025. Ainsi, aucun projet complémentaire ne pourra sans doute être envisagé. La création de la Société du Grand Paris comme outil global de ce projet amène à aborder la...
...ant reculer les inégalités. Tout miser sur neuf pôles d'affaires correspond à une logique économique restrictive. Les pôles concentrent et captent sans vraiment rayonner, sans redistribuer : c'est là accentuer une géographie des ghettos et entériner les inégalités urbaines et sociales. En effet, les marges de ces pôles sont souvent des territoires négligés qui regardent passer la croissance. Les habitants de ces zones grises savent bien que côtoyer la richesse ne signifie pas devenir riche. Que dire, alors, aux habitants qu'on laissera sur le quai du métro, à ceux qui regarderont passer les trains ? Que la richesse est à portée de rame, à deux stations de boucle ? Privilégier les secteurs économiques à forte valeur financière et intellectuelle n'a de sens que si l'on s'attache à renforcer les fil...
À cette énumération, on peut encore ajouter Saint-Maurice ou Charenton-le-Pont. Vous êtes en train de réinventer ce ventre mou que nous avions commencé à surmonter grâce à la pugnacité des élus, à leur imagination, à leur écoute des besoins des habitants et à leur vision de l'avenir de leurs concitoyens et de la région capitale. Ce projet concerne la métropole parisienne, mais il néglige bien des villes proches de Paris. Qu'adviendra-t-il des pôles tertiaires de Montreuil-Bagnolet et de Montreuil-Fontenay, qui ne sont pas du tout évoqués dans vos travaux ? Il est pourtant beaucoup plus difficile de développer des activités dans cette partie de ...
... n'auront plus qu'un droit de préemption subsidiaire ? Est-ce que ces communes devront renoncer à construire des écoles parce que la Société du Grand Paris préfère jouer sur la spéculation foncière ? Et que dire, monsieur le secrétaire d'État, de votre projet concernant Saclay ? Certes, vous avez prévu des méthodes expéditives pour arriver à vos fins, mais, si vous consentiez à discuter avec les habitants de cette partie de l'Île-de-France, avec les chercheurs et les savants qui y travaillent, il n'est pas douteux que nous progresserions. Vous avez donc beaucoup de monde à écouter : les gens dont je viens de parler, et les membres de votre majorité qui ont formulé des propositions. Écoutez-les et ainsi, en renonçant à la procédure d'urgence, nous aurons un débat d'une plus grande qualité, de nat...
... les intervenants de cette longue discussion générale sont maires ou ont exercé ce mandat. On pourrait en conclure que nous débitons simplement la litanie interminable des revendications que nous portons pour nos territoires ; je pense exactement l'inverse, et, à mon avis, c'est le coeur de notre débat. Personne mieux que les maires ne connaît la réalité de leurs villes, les aspirations de leurs habitants et les exigences d'un aménagement du territoire équilibré. C'est d'ailleurs pourquoi, je le fais observer sans ironie à mes collègues de gauche, j'ai toujours été favorable au cumul des mandats. Imaginons un instant un débat comme celui de ce soir sans l'expérience des maires ! Il serait totalement abstrait, dénué de toute substance.
À mon tour, maire d'une ville de 80 000 habitants, Saint-Maur-des-Fossés, sur la boucle de la Marne, comptant quatre gares sur la ligne du RER A, dans un cadre privilégié, je voudrais exprimer les aspirations et les inquiétudes d'un maire. Tout d'abord, l'espoir : le Grand Paris, chantier ambitieux et magnifique ouvert par le Président de la République, a suscité énormément d'attentes sur tous les bancs. Aucun maire ne peut être contre l'idée ...
... même temps qu'une innovation juridique majeure. Je pense que de cette innovation peuvent sortir le meilleur et le pire. Le meilleur serait un dialogue équilibré entre les maires et l'État, dans lequel les maires auraient le dernier mot sur l'urbanisation de leurs territoires. Ils disposent en effet de la confiance de leurs populations et savent mieux que personne ce qui est supportable pour les habitants et ce qui ne l'est pas. Cependant, tel qu'est formulé le projet et sous réserve d'une évolution au cours de nos débats, à la faveur de l'adoption d'amendements substantiels, c'est l'inverse qui va se produire : les maires vont négocier avec un pistolet sur la tempe !
...n parisienne. Cette fois, ce projet de loi jette les bases d'un réseau de transport d'avenir. Le métro automatique va dessiner l'épine dorsale du développement économique et résidentiel. Autour de cette double boucle, la vie va s'organiser avec les projets urbains qui changeront le visage d'une région pour la rendre attractive, moderne, puissante, écologique. Travailler sur le bien-être de ses habitants sera possible avec ce réseau de transport qui devrait relier tous les pôles d'excellence et créer des gares autour desquelles vont s'agréger activités, logements et loisirs. Les différents projets des architectes de renommée internationale pourront, avec l'audace et le talent qui les caractérisent, transformer notre environnement à l'image des grandes villes, des grandes métropoles comme Londre...
...u'il a défini un périmètre de zone d'aménagement différé mordant largement sur les hectares de terres agricoles à préserver. Monsieur le secrétaire d'État, nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins. Le pôle scientifique à échelle mondiale, aménagé dans un cadre de vie durable que peut devenir le plateau de Saclay, ne pourra se faire sans l'adhésion de tous, et tout particulièrement de ses habitants ou de leurs représentants. Rappelez-vous que le schéma directeur de 1965 prévoyait la construction d'un pôle scientifique et d'une ville nouvelle sur le plateau de Saclay ! Faute d'avoir mis chacun à sa place, d'avoir respecté les élus, les associations et les habitants, rien n'a été fait.
...pelait hier Annick Lepetit. Aujourd'hui, il vous faut infléchir profondément votre projet, en acceptant ce que vous proposent les élus, à savoir un co-pilotage du projet sur un périmètre plus restreint. Si vous vous obstinez à créer un monstre technocratique plaqué sur la réalité, nous constaterons ensemble dans quelques années, que rien n'a avancé, malheureusement pour les besoins du pays et des habitants de la Région Île-de-France. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)