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L'ordre du jour appelle, en application de l'article 35 alinéa 3 de la Constitution, le débat et le vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en Afghanistan. La parole est à M. le Premier ministre.
...arades tombés avant eux, à leurs familles frappées par le deuil. Puissions-nous, dans nos échanges comme dans nos désaccords, être dignes de leur bravoure et de leur esprit de sacrifice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP et NC et sur divers bancs du groupe GDR.) À travers eux, c'est le dévouement et le professionnalisme de l'ensemble de nos forces armées que je veux saluer. En Afghanistan mais aussi en Bosnie, en Côte d'Ivoire, sur tous les théâtres d'intervention militaire où elles sont appelées, elles s'acquittent remarquablement de leur mission de maintien de la paix dans des circonstances toujours difficiles et avec des moyens trop souvent précaires. Ces hommes et ces femmes méritent le respect de toute la nation. Ils défendent notre sécurité. Nous leur devons protection. (App...
Ce n'est ni la vocation de cette intervention, ni la conception de la France, ni l'intérêt de l'Afghanistan.
Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée. Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. Plus de deux cents soldats ont été tués depuis le début de l'année. Des centaines d'autres ont été blessées. Le plus grave est le retournement progressif de la population afghane. Accueillies comme des libérate...
...infléchir une stratégie qui échoue. J'entends le Président de la République et M. le Premier ministre vient de le confirmer par des chiffres parler d'un effort supplémentaire, de l'envoi de nouveaux renforts matériels et humains. C'est oublier les avertissements de l'ancien chef d'état-major de la coalition, le général McNeill, des militaires russes bien placés pour connaître les pièges de l'Afghanistan ou encore de nos amis britanniques. Si l'on veut gagner la guerre en Afghanistan et nous devons dire cette vérité à nos concitoyens ce ne sont pas quelques centaines d'hommes de plus qu'il nous faut sur le terrain mais une armée dix fois plus importante : on parle de 200 000 hommes rompus aux techniques de contre guérilla, immergés dans la population civile, préparés à un combat long et meurt...
La solution durable en Afghanistan ne sera pas militaire : elle sera politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Dans cet Orient compliqué, trop de simplismes
entre la démocratie et le terrorisme ; simplisme du Président de la République qui s'est aligné sur cette vision en oubliant ce qui constitue notre autonomie de décision stratégique et militaire ; simplisme d'assimiler ce que nous faisons en Afghanistan au combat contre la barbarie nazie. Non, il n'y a pas dans ce débat les libérateurs et les « munichois », les durs et les angéliques !
Cette vision manichéenne est non seulement inepte, mais elle est aussi inadaptée à un pays comme l'Afghanistan aux frontières incertaines, morcelé par ses traditions tribales, gangrené par la misère et le trafic de l'opium, sans tradition étatique ou démocratique. Alors non ! Ce n'est pas en diabolisant l'ennemi que nous allons le mettre en déroute, mais et telle est notre position en changeant de stratégie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Là est notre plus grande divergence avec le Président de la République et la réponse qu'il nous a adressée. En écartant toute idée de calendrier, en refusant de reconsidérer la mission, en affirmant que « nous resterons aussi longtemps que nécessaire en Afghanistan », il donne comme seul horizon aux Français la poursuite d'une stratégie qui échoue. Eh bien, ce n'est plus possible. Nous ne pouvons pas dire oui à une fin de non recevoir. Nous ne pouvons plus accepter d'avancer, les yeux bandés, dans un conflit sans fin. Dans le même esprit, il faut rompre avec le concept dangereux de la guerre des civilisations qui fait tant de mal en Afghanistan, en Irak et...
...tique avec une partie d'entre eux. Le régime du président Karzaï a besoin d'une base politique et ethnique beaucoup plus large qui permette de détacher le gros des troupes pachtounes d'Al-Qaïda. Là doit résider notre objectif central : assécher la base du terrorisme et éviter qu'il contamine d'autres pays. En effet et c'est le dernier terme de mon propos il n'y aura pas de stabilisation de l'Afghanistan sans une clarification avec le Pakistan. On ne peut plus accepter que l'allié principal des États-Unis dans cette région continue d'équiper et d'armer ceux qui combattent les troupes alliées en Afghanistan. Je sais les efforts qu'ont consentis les autorités pakistanaises pour y remédier ; je connais les difficultés intérieures auxquelles elles ont à faire face l'attentat d'hier nous le rappelle...
La reconquête de la confiance de la population afghane par un véritable plan de développement. L'isolement d'Al-Qaïda par l'ouverture d'un dialogue politique. L'association de tous les pays concernés par la stabilisation de l'Afghanistan et par le terrorisme.
La clarification de l'attitude du Pakistan. Nous demandons que la France conditionne sa participation dans la coalition en Afghanistan à ce changement de stratégie ; qu'elle engage le débat avec nos alliés. Si nous acceptons une escalade sans fin de la guerre, si nous continuons de nous enliser dans une logique purement militaire qui échoue, alors soyons sûrs que, tôt ou tard, nous serons forcés de plier bagage, moins à cause des talibans que de nos opinions publiques. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Soit nous change...
...e nous sommes dans ce moment de grande gravité devant une décision qui engage chacune et chacun d'entre nous. C'est justement parce que nous ne voulons pas que nos soldats meurent pour rien que nous demandons que la nation redéfinisse la mission que nous leur confions. C'est là notre responsabilité et c'est là notre devoir. Nous ne voterons pas contre la poursuite de l'engagement de la France en Afghanistan, nous voterons contre une conception politique et militaire qui conduit à l'impasse. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche se lèvent et applaudissent longuement. Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, chers collègues, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine s'associe à son tour à l'hommage qui a été rendu par M. le président aux dix soldats morts en Afghanistan.
...avec quelle désinvolture il a entraîné notre pays dans une politique contraire à ses intérêts ? Souvenez-vous : cela ne se passait ici devant notre assemblée mais devant la Chambre des Communes britannique, à l'époque de Tony Blair que l'on surnommait le « caniche de Bush ». Bafouant la représentation nationale, le Président de la République avait annoncé l'envoi de 700 soldats supplémentaires en Afghanistan, venant s'ajouter aux quelque 2 000 militaires français des forces spéciales déjà présents sur place. Ce faisant, il a à la fois rompu la tradition républicaine et trahi la parole qu'il avait donnée, le 16 avril 2007, en pleine campagne électorale : « La présence des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. Le Président de la République c'était Jacques Chirac a pr...
...montagne de Briançon. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 3 octobre, la 27e brigade d'infanterie de montagne de Grenoble y est formée. Or qu'avez-vous décidé dans le Livre blanc de la défense, monsieur le ministre de la défense ? De fermer ce centre ! Qu'allez-vous donc faire de ceux qui, demain, seront appelés à venir renforcer les troupes françaises en Afghanistan ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Dans un rapport, le lieutenant-colonel Benoît Desmeulles constatait en mai dernier les manques dans le domaine de la connaissance des missions d'infanterie et dans les procédures de convoi qui nécessitent des compétences particulières et surtout maîtrisées. Durant l'embuscade du 18 août, même les gilets pare-balles manquaient, nous dit-o...
...iendrez. Or, en l'état, cette guerre est perdue, parce que ses objectifs et sa stratégie sont faux et parce qu'ils nous conduisent vers un désastre programmé comme en Irak. Il est donc temps de procéder à un bilan. Nous devons créer au plus vite une commission d'enquête parlementaire qui aura pour objet de faire le point sur les conditions dans lesquelles la France applique le mandat de l'ONU en Afghanistan, sur les buts de guerre, les méthodes, les moyens utilisés et les coûts mais aussi sur les conditions dans lesquelles les dix soldats français ont péri le 18 août. Nous devons la vérité aux familles et aux Français, de plus en plus hostiles à cette aventure meurtrière. Ce bilan est d'autant plus urgent que le Président de la République nous invite une fois de plus à lui signer un chèque en blanc...
... vigueur de la lutte globale contre le terrorisme. Depuis le 11 septembre, pourquoi serions-nous condamnés à choisir entre la vengeance et l'impunité quand Bush choisit et la vengeance et l'impunité ? En effet, l'opération de police internationale décidée par l'ONU contre Al-Qaïda, dans le contexte de légitime défense, n'a jamais été menée à son terme. La reconstruction économique et sociale de l'Afghanistan en est à son degré zéro. Malgré toutes les promesses de financement, l'aide au développement d'un État afghan souverain s'est perdue dans les vallées tenues par les seigneurs de guerre. Les États-Unis et les forces de l'ISAF apparaissent comme des occupants, sans plan de reconstruction et d'aide susceptible d'améliorer le sort des populations. L'accès à la santé, à l'eau ou à l'électricité, la l...
...métans contre Hindous, tribus contre tribus, castes contre castes », comme l'écrivait Marx en 1842 à propos des méthodes des officiers britanniques pour imposer leur suprématie, on empêche, aujourd'hui comme hier, l'existence d'un État afghan viable. Les Anglais ont été défaits, mais ils ont laissé une frontière de 1 500 kilomètres, la ligne Durand, du nom de l'officier qui a durablement séparé l'Afghanistan de l'Empire des Indes, puis du Pakistan. C'est cette frontière coloniale, par laquelle les tribus pachtounes ont été divisées, qui fournit aujourd'hui une base arrière inexpugnable aux talibans et à Al-Qaïda pour déstabiliser le Pakistan. Les récentes interventions répétées des forces américaines dans ces zones font redouter une extension du conflit qui entraînera la coalition internationale, et...
...pavot. Il faut réexaminer le mandat et mettre un terme à cette hypocrisie qui déconsidère l'ONU. La reconstruction de l'État afghan est devenue un leurre, le maintien de la paix un mirage, et l'ONU la grande dupe. Le terrorisme ne se combat pas par la guerre mais par la politique, par la justice et par le droit, par la lutte contre la corruption, la coopération policière et le renseignement. En Afghanistan, toute stratégie acceptable ne peut passer que par la rupture avec la doctrine Bush, selon trois axes. Premièrement, la relance du dialogue politique et la négociation entre les forces liées à l'actuel gouvernement et les insurgés, connus sous le nom générique de talibans. Ce vocable cache en réalité une coalition de forces diverses dont une grande partie n'est pas liée politiquement à Ben Lade...