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La guerre est un échec sur toute la ligne, sauf pour le Pentagone qui a installé plusieurs bases militaires en Asie centrale, qui se sert de l'Afghanistan comme camp d'entraînement pour ses troupes et qui met en place une nouvelle OTAN redéployée stratégiquement hors des frontières de l'Europe, dans le cadre de sa doctrine de guerre préventive. Mes chers collègues, nous devons prendre la mesure de l'alignement atlantiste du Président de la République. Sur le plan politique, le retour dans le giron de l'OTAN représente une grave rupture avec la pol...
Parce que nous voulons donner un coup d'arrêt à cette politique dangereuse pour l'Afghanistan et les Afghans, pour la France et les Français, pour l'Europe et le monde, nous voterons clairement non à la poursuite de l'intervention française en Afghanistan, non à l'occupation et non à cette sale guerre. En notre âme et conscience et devant le pays, nous demandons le retrait des troupes françaises d'Afghanistan.
Monsieur le Président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous vivons aujourd'hui un moment important, et c'est avec gravité que le Nouveau Centre aborde ce débat devant les Français, débat qui vise à décider de l'opportunité et de la nécessité de poursuivre ou non une opération extérieure, celle menée actuellement en Afghanistan. La réforme constitutionnelle voulue par le Président de la République nous donne une responsabilité nouvelle et nous devons l'aborder avec un grand sens de responsabilité. Mesdames, messieurs les députés du groupe SRC, en quittant l'hémicycle alors que notre débat concerne l'engagement de nos hommes et l'affirmation de notre soutien, quelle image vous donnez à la France ! (Applaudissements sur...
...qui est la nôtre devant les Français ! (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.) C'est de la paix qu'il s'agit, monsieur le Premier ministre, et vous avez exprimé d'emblée les enjeux de la sécurité et de la place de la France dans le monde. Il s'agit aussi du destin d'hommes et de femmes qui livrent un combat difficile au nom de la France, dans le cadre d'un mandat international en Afghanistan. Monsieur Mamère, il y a une grande différence entre nous parce que le Nouveau Centre considère que ce combat qu'ils mènent au nom de la France c'est notre combat ! (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.) Désormais, c'est au Parlement, représentant la nation française, que se prendront les grandes décisions concernant notre pays. C'est aussi un moment...
Sur le plan militaire, les hommes de la force internationale d'assistance à la sécurité, à mesure qu'ils étendent leur contrôle sur de nouvelles régions d'Afghanistan, se voient opposer une résistance sans commune mesure avec celle de 2001. En avançant dans des zones considérées comme des bastions talibans, les soldats de la force internationale et ceux de l'armée nationale afghane sont confrontés, sur ce terrain difficile, à des insurgés qu'on ne peut plus résumer à des bandes de fondamentalistes religieux. Certains sont devenus des vétérans qui ont déjà l'e...
.... Cela étant monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, nous entendons, depuis quelques jours, des témoignages, non pas sur la formation des hommes mais sur leurs équipements. Pourriez-vous nous donner des indications précises pour mettre un terme à cette désinformation que nous avons encore entendue très longuement ce matin sur les ondes ? Par ailleurs, notre présence en Afghanistan ne revêt pas qu'une dimension militaire. Elle est un véritable défi que la communauté internationale se doit de relever dans un pays qui a basculé, dans les années 80, dans le chaos. Il s'agit de construire avec les Afghans, de solidifier sur les bases les plus démocratiques, un État moderne. Vous l'avez rappelé, monsieur le Premier ministre, il s'agit tout simplement de permettre aux Afghans de ...
...e du régime instauré par les talibans. Pour reprendre d'ailleurs l'expression de Lionel Jospin, il s'agit de mettre un terme à la tyrannie à laquelle le peuple afghan avait été condamné. Vous souvenez-vous des scènes de lapidation publique dont les maîtres de Kaboul avaient fait un spectacle et les mutilations dont ils avaient fait l'expression de leur justice ? Voilà l'enjeu de notre présence en Afghanistan. Nous avons fondé notre République sur des valeurs universelles sur lesquelles, tous ici, nous nous retrouvons. Nous avons fait de ces valeurs le sens de notre engagement en Afghanistan. Ce sont des valeurs de liberté, de justice, de respect mutuel, de démocratie que nous souhaitons pour le monde. Ce sont pour ces valeurs que nos soldats sont tombés. Ces valeurs sont précisément les cibles des t...
...tiellement à financer les terroristes, le pouvoir des seigneurs de la guerre locaux, la corruption des agents de l'État. Et que dire des conséquences de la consommation ! Enfin, il faudra stabiliser la région, notamment en permettant au Pakistan, puissance régionale, de mieux faire respecter son intégrité territoriale. La France et la communauté internationale ont beaucoup de défis à relever en Afghanistan. Je souhaite que la représentation nationale soit régulièrement informée sur les conditions du déroulement de notre intervention. Le Nouveau Centre considère que la décision d'intervenir en Afghanistan en 2001 ne doit pas être remise en cause. Nous réaffirmons clairement cette position aujourd'hui. Elle doit être un signal fort donné à nos troupes et un message clair adressé aux talibans : nous n...
..c'est d'abord à nos soldats engagés en Afghanistan aux côtés des forces afghanes et de nos alliés que je veux penser en votre nom. C'est aux vingt-quatre fils de France qui sont morts dans ce pays depuis le début de notre engagement en 2001 que je veux rendre hommage. C'est aux combattants blessés que je veux exprimer tout notre soutien et notre compassion. Je veux le dire ici, avant toute chose, en participant à ce débat aujourd'hui, car chacun...
Comme je veux dire, au nom de l'ensemble des députés UMP, notre reconnaissance à nos 12 500 soldats engagés dans des opérations extérieures, en Afghanistan ou ailleurs. Nous sommes fiers d'eux et de notre armée professionnelle, au service de la nation, soumise à l'autorité politique. A l'origine de toute action militaire, il y a une décision politique. Si certains l'oublient, la fête nationale nous rappelle tous les ans ce lien indissociable entre notre armée, le peuple français et ses représentants.
...art de cette responsabilité. Avec l'article 35 de la Constitution, nous pouvons autoriser ou refuser la prolongation d'une opération militaire à l'étranger au-delà de quatre mois. Cette co-responsabilité, qui prend effet pour la première fois aujourd'hui, est un changement historique. Que personne ne le minimise : de notre choix cet après-midi va dépendre la poursuite de l'engagement français en Afghanistan. Peu importe l'incohérence de ceux qui, en septembre, se félicitent de pouvoir décider d'un sujet aussi crucial alors qu'en juillet ils ont tout fait pour que cette nouvelle prérogative ne voie jamais le jour. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC - Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Peu importent les outrances de ceux qui osaient dire que la réforme des institut...
...responsabilité ? Sera-t-elle instrumentalisée à des fins politiciennes ? Je ne veux même pas l'imaginer. Nous, députés de l'UMP, avons décidé d'assumer cette responsabilité. C'est pourquoi, pour éclairer nos consciences et former notre jugement, nous avons beaucoup consulté, auditionné, lu et écouté, à droite et à gauche, sans aucun préjugé. Certains d'entre nous se sont rendus sur le terrain, en Afghanistan, et, pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, nous avons fait intervenir le chef d'état-major des armées dans une réunion de notre groupe parlementaire. À huis clos, il nous a parlé très librement. De tels échanges sont désormais indispensables à l'exercice de notre mission. Je veux exprimer ici ma conviction profonde. Bien sûr, la France n'a pas vocation à rester éternellement...
En conscience, notre groupe exprime son soutien total au Président de la République et au Gouvernement qui nous demandent la poursuite de l'effort engagé. Je regrette que certains l'aient oublié, mais, si l'engagement des troupes françaises en Afghanistan est aussi vital, c'est parce qu'il relève d'abord et avant tout de la sécurité nationale.
Il faut que tous les Français le sachent : en Afghanistan, c'est leur protection directe qui est en jeu. En Afghanistan, nous ne sommes pas en état de guerre mais nous faisons la guerre au terrorisme. Il est des moments où il ne faut pas se payer de mots. Le terrorisme, en effet, ce n'est pas un lointain souvenir, c'est une réalité cruelle qui a brisé des vies et qui frappe aveuglément. C'est un poison mortel et une expérience douloureuse, que la Franc...
à stabiliser le pays pour empêcher un retour au pouvoir de la barbarie, objectif que le Premier ministre a parfaitement rappelé et auquel nous adhérons totalement. C'est en effet à la demande expresse du gouvernement afghan que la France est engagée en Afghanistan et, n'en déplaise à la propagande d'Al-Qaïda, ce qui se joue dans ce pays, ce n'est pas le combat de l'islam contre l'occident, mais la lutte des autorités légales afghanes, avec le soutien de la communauté internationale, contre des forces insurgées et brutales. Faut-il d'ailleurs rappeler que les premières victimes des talibans, ce sont évidemment les Afghans eux-mêmes et que les premières vic...
...eler Churchill : lorsqu'on choisit le déshonneur pour s'épargner la guerre, on finit par avoir et le déshonneur et la guerre. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Notre soutien à l'engagement des forces françaises n'est évidemment pas un soutien aveugle. Nous avons bien conscience des difficultés sur place. Depuis la chute des talibans, des progrès majeurs ont été accomplis en Afghanistan mais, depuis un an, on le sait, les progrès marquaient le pas, en ce qui concerne notamment la sécurité, avec la multiplication des attentats, le développement économique, dont les populations locales attendent encore plus de résultats, ou l'effroyable trafic de drogue, fléau inquiétant qu'il convient de combattre avec force. C'est vrai : devant une situation aussi préoccupante, nous devons faire...
vous savez combien nous désirons connaître précisément les choses parce qu'il y va désormais de notre responsabilité de parlementaires de la nation. Par-delà cette attaque, qui ne résume pas la situation de nos forces en Afghanistan, l'enjeu crucial est celui de la stratégie capable de relancer la dynamique de progrès. Cela tombe bien puisque, au sommet de Bucarest, il y a cinq mois, la France a convaincu ses alliés de redessiner la stratégie de la coalition en Afghanistan. C'est du reste à cette redéfinition qu'était conditionné l'envoi de renforts stratégiques. De ce point de vue l'action du Président de la République a ét...
...s socialistes, non pour polémiquer mais simplement dans un souci de clarté. La question qui se pose aujourd'hui n'est ni celle des conditions de notre présence ni celle de la stratégie. Bien sûr, nous avons évoqué ce point avec le Gouvernement, et il était important de le faire. Mais la question qui nous est posée aujourd'hui est celle de savoir si la France doit, oui ou non, se désengager de l'Afghanistan. (« Oui ! » sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.) Or, je ne sais toujours pas ce qu'en pense le groupe socialiste. C'est d'autant plus troublant qu'il va bien falloir que chacun prenne ses responsabilités. Ceux qui sont aujourd'hui dans l'opposition étaient hier dans la majorité et nous avaient alors demandé de voter avec eux pour l'envoi des troupes françaises.
...rançais à éviter les pièges que nous tendent nos ennemis à travers la mise en scène de leurs horreurs. Tout autant que la soif de vengeance haineuse, bannissons le repli dicté par la peur. Gardons en tout temps notre lucidité : nous le devons à nos soldats. Mes chers collègues, à nous aujourd'hui d'assumer notre responsabilité en votant clairement pour la prolongation de la présence française en Afghanistan, Dans ce pays ami, la France refuse le choc des civilisations comme elle refuse de sortir de l'Histoire. Elle prend ses responsabilités, dans l'intérêt de nos concitoyens et de leur sécurité, dans l'intérêt de la paix et de nos valeurs. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)