37 interventions trouvées.
où nous subissons tous les inconvénients d'un engagement de poids dans les structures de l'Alliance sans en avoir aucun avantage. Prenons l'exemple de l'Afghanistan : 3 400 de nos soldats sont engagés dans cette mission, sur le terrain. Nous avons même le commandement de la région de Kaboul. Pourtant, ne participant pas au commandement militaire au niveau stratégique, la France n'est pas associée à la préparation de décisions essentielles destinées à assurer le succès de l'opération. Qui peut ...
À l'école, on nous présentait presque cet événement comme la naissance de l'indépendance nationale. Nous finissions d'ailleurs par apprendre, par un raccourci, que la France était sortie de l'OTAN. La vérité est que nous ne l'avons jamais quittée. En effet, dès 1967, nous avons entamé une longue marche pour affirmer davantage notre participation à l'Alliance. Je vous invite à lire l'ouvrage de Pierre Lellouche (Exclamations ironiques sur les bancs des groupes SRC et GDR), très documenté, qui montre très justement ce qu'il en est de l'histoire des relations entre la France et l'OTAN. Ainsi, dans l'intérêt de la France, François Mitterrand puis Jacques Chirac ont travaillé à un rapprochement progressif. Si Jacques Chirac avait finalement refusé que la...
...est l'Europe, une Europe politique, axe d'un monde multipolaire. Ainsi, sommes-nous d'autant plus fondés à considérer la défense européenne sous commandement de l'OTAN comme une dangereuse illusion, basée sur une sorte de troc diplomatique : la France reprend toute sa place au sein de l'OTAN, à condition qu'elle occupe des postes de responsabilité à la mesure de sa contribution militaire et que l'Alliance atlantique prenne davantage en compte le poids et l'influence de l'Union européenne. Sauf que le déséquilibre est si important que ce troc est mort-né. Ce qui creuse concrètement un fossé, ce sont les moyens militaires des États-Unis et ceux du reste du monde : ils représentent 45 % des dépenses mondiales, soit 596 milliards de dollars, contre 296 milliards de dollars pour l'Europe occidentale. À...
...ou non, en intégrant le commandement militaire de l'OTAN, un risque d'alignement sur les Américains ? Je tiens à rappeler que ce n'est pas un risque. L'Allemagne l'a montré : elle n'a pas hésité à s'opposer, elle aussi, à Washington lors de la guerre en Irak. Nous devons dire aux Français que beaucoup de nos nouveaux voisins européens, parmi l'ancien bloc de l'Est, ont un lien particulier avec l'Alliance. Cette organisation mise en place en 1949 pour protéger l'Europe de l'Ouest de la menace soviétique a été perçue, après l'effondrement de l'URSS, par les anciens pays satellites comme la meilleure des protections. Ces pays ne se sont alors pas privés de nous faire comprendre qu'il n'y aurait pas de défense européenne avec eux sans une clarification de la position française à l'égard de l'OTAN. C...
Je dis non ! Bien au contraire. Réintégrer l'Alliance, c'est la possibilité de faire davantage valoir auprès des Américains notre ambition pour l'Europe de la défense.
Je le dis comme je le pense au nom du groupe Nouveau Centre, le choix d'une plus grande influence de l'OTAN ne remet pas en cause l'indépendance. C'est une logique d'alliance et une volonté de peser dans l'ordre du monde. C'est le bon moment, aujourd'hui, pour prendre cette décision vous l'avez précisé, monsieur le Premier ministre ,une décision qui sera un pas supplémentaire et décisif sur le chemin de la construction d'une Europe de la défense cohérente et efficace. Tous ici, nous devons partager cette même ambition, ce même espoir d'une Europe forte et protectr...
...en qu'est la PESD pour les opérations de maintien de la paix de vaste ampleur que nous menons avec nos partenaires européens. Enfin, le pilier OTAN pour les opérations de crises extérieures qui justifient la participation de nos alliés américains. Le monde est devenu global. La menace n'est plus à nos frontières ou proche de nos frontières. Elle est lointaine et nécessite un renforcement de nos alliances et de nos partenariats les plus stratégiques.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, le Président de la République a souhaité que la France reprenne toute sa place dans l'Alliance atlantique. Après m'être interrogé comme beaucoup sur ces bancs, tant l'OTAN fait partie d'un « marqueur identitaire de la Ve République » selon l'expression de notre collègue Pierre Lellouche, je considère qu'il s'agit de la meilleure position pour que la France puisse prendre, au regard de l'évolution du contexte géostratégique, toute sa place dans le monde. Beaucoup de choses ont été dites s...
Je voudrais maintenant souligner combien les risques que cette décision ferait peser sur la France relèvent du fantasme ou, pire, de l'ignorance. L'opposition nous dit qu'en reprenant toute sa place au sein de l'Alliance, la France hypothéquerait son indépendance.
ce qui aurait été vrai du temps de la guerre froide, mais n'a plus aujourd'hui aucun sens. Sur ce point, l'opposition a une vision dépassée de l'Alliance ; et cela, ce n'est pas une simple présomption ! Mais, connaissant votre archaïsme, cela ne m'étonne pas ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
dont le siège se trouve en Europe et dont les membres sont pour l'essentiel des pays européens. Après avoir mis en doute notre indépendance, l'opposition nous dit aussi qu'en reprenant toute sa place au sein de l'Alliance, la France affaiblirait son identité et sa singularité. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
C'est vous qui le dites ! Ils savent aussi que l'Alliance est intervenue hier en Bosnie, et intervient encore aujourd'hui au Kosovo et en Afghanistan. Permettez-moi de rappeler qu'il s'agit pour l'essentiel de pays musulmans.
la Jordanie ou les Émirats arabes unis sont engagés dans les opérations de l'Alliance. Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
... du Président de la République ne comporte aucun risque pour notre identité, nationale et européenne, car intégration n'est pas synonyme d'assimilation. Je voudrais enfin aborder une dimension supplémentaire, peu évoquée : la dimension militaire de ce choix. Aujourd'hui, nos soldats risquent leur vie en Afghanistan les événements de ce week-end en témoignent aux côtés de leurs camarades de l'Alliance. Pour eux, la distinction entre Alliance atlantique et OTAN a-t-elle un sens ? En a-t-elle encore un pour nous, du reste ? La vérité, la voici : l'OTAN est devenu un outil indispensable qui a permis de développer une véritable communauté militaire fondée sur l'expérience des opérations. Notre réintégration au sein du commandement intégré de l'Alliance ne peut que renforcer ce sentiment et relégi...
Sur l'objectif, enfin et c'est de loin le plus important , vous avez développé l'argumentation en faveur de la réintégration pleine et entière de la France dans le dispositif de l'Alliance. Les partisans de cette décision se font l'écho d'arguments désormais bien connus : notre pays a déjà fait 90 % du chemin qui mène à la réintégration ; nous participons à la force de réaction rapide de l'Alliance ; nous siégeons à nouveau dans toutes les instances de l'OTAN, à l'exception de deux comités ; nous sommes devenus l'un des premiers contributeurs de cette même organisation ; nous avon...
Une fois à l'intérieur de l'Alliance, pourrons-nous effectivement relancer avec nos amis européens la politique européenne de sécurité et de défense ? C'est évidemment l'une des questions essentielles de ce débat. Si les avancées et l'évolution de l'Europe de la défense sont aussi timides, cela est dû à une raison profonde, structurelle, intime même : beaucoup de nos voisins n'en veulent pas. La protection militaire américaine, dan...
... sont-ils abandonnés ? Le Président de la République fait aujourd'hui un pari risqué en liant à une nouvelle dynamique de l'Europe de la défense notre réintégration dans une organisation qui ne connaît plus ses missions. À ce propos, je tiens à souligner que les socialistes sont particulièrement favorables à une Europe de la défense, autant qu'ils sont favorables à une coopération au sein d'une alliance atlantique aux conditions de fonctionnement revisitées et équilibrées entre l'Europe et les États-Unis. Par ailleurs, il est aujourd'hui certain que la crise nous obligera, comme nos partenaires, à réviser à la baisse nos ambitions en matière de défense ce que nous avons démontré dans un rapport récent sur l'exécution de la loi de programmation militaire. De plus, à ce jour, aucun débat n'a ét...
...ce que vous clamez, la réintégration dans le commandement intégré de l'OTAN ne constitue en aucun cas une simple formalité ou une décision technique. Il s'agit d'une décision politique dont la charge symbolique est extrêmement forte. Il s'agit d'une rupture fondamentale dans la politique de la France, puisqu'elle signe la fin de plus de quatre décennies d'une « exception française » au sein de l'Alliance atlantique. Cette rupture est à la fois injustifiée et dangereuse. Elle est injustifiée, tout d'abord, car les arguments avancés par l'exécutif ne convainquent pas. La prétendue influence que la France y gagnerait pour « européaniser » l'Alliance est un argument fallacieux. En fait, vous le savez, la capacité militaire de chacun des États détermine son poids au sein de l'Alliance. Son statut par...
Il en sera ainsi tant que le processus décisionnel de l'Alliance n'aura pas été modifié en profondeur. Or, jusqu'à aujourd'hui, le nouveau président américain n'a donné aucun signe concret d'une volonté inédite de partager les responsabilités de l'Alliance avec des partenaires dont le poids en matière de défense est loin d'être analogue à celui des États-Unis. On a donc peine à imaginer qu'en réintégrant pleinement l'Alliance, la France pourra influencer les ...
Il s'agit d'une vision tournée vers le passé, non vers un avenir pacifié. La France rejoint une organisation qui s'élargit géographiquement, qui multiplie ses missions, sans qu'une réflexion globale ait été menée, et ce dans le but de préserver les intérêts du monde occidental. La France rejoint non pas une alliance qui a vocation à faire face à un ennemi communément craint que vous ne parvenez d'ailleurs pas à nommer , mais un club dont l'ambition est de dicter les règles du monde. À ce jeu-là, la France risque de perdre sa crédibilité, son rayonnement et sa singularité politique aux yeux du monde. Par cette décision, elle affirmera sa banalisation dans le camp occidental. Ce qui est dangereux, c'est la...