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...és dans cette ville ont servi ces derniers mois en Afghanistan et ont payé un lourd tribut à ces combats. Nous nous sommes rencontrés, monsieur le ministre, lors de cérémonies bien tristes. Je sais le prix que les soldats et leurs familles paient pour cet engagement, et le lien entre l'armée et la nation, qui est un lien essentiel en République, mérite que la responsabilité des élus à l'égard des militaires ne soit pas affaire de politique policitienne et de polémique. (Rires sur les bancs du groupe UMP. Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Ma troisième remarque sera pour dire que ce débat vient à la fois trop tard et trop tôt. Nous le réclamons depuis des mois. Nous n'avons pas parlé de l'Afghanistan depuis septembre 2008. Combien de choses ont changé là-bas entre-temps ? J'en dirai ...
Moi, je voudrais employer le mot d'échec. Certes, il y a eu un succès, monsieur le ministre, vous l'avez rappelé, de la coalition internationale qui a renversé le régime taliban, ce régime barbare. Ce n'était pas une mince affaire et ce n'est pas un mince succès. Nous devons le saluer. Mais cela date de 2001. Depuis 2001, c'est l'enlisement, l'impasse, l'échec militaire, quoi qu'on en dise, puisque le président Obama considère qu'il faut changer de stratégie, parce que la sécurité n'est pas assurée en Afghanistan. L'échec politique avec une élection présidentielle faite de fraudes massives et d'absence de deuxième tour. L'échec moral avec cette corruption qui se répand tous azimuts et cette culture de pavot que l'on n'arrive pas à éradiquer. L'échec de l'aide ci...
...dent de la République : « Nos troupes n'ont pas vocation à rester », mais elles y restent. Ou qui disait, il y a six mois : « Nous n'enverrons pas un soldat de plus en Afghanistan ! » On verra ! Je voudrais surtout parler d'un camouflet, car la révision stratégique à laquelle nous venons d'assister, décidée unilatéralement par le président Obama, a-t-elle associé les responsables politiques et militaires français ? Vous le savez tous : non ! Alors que nous sommes rentrés, dans le commandement intégré de l'OTAN, il y a quelques mois, en disant : « Maintenant, nous aurons des garanties, nous serons associés aux révisions stratégiques. »
...u'il importe au contraire de renverser la tendance pour parler de la paix et créer les conditions de la paix. Nous proposons et demandons qu'une feuille de route nouvelle soit donnée à la coalition, une feuille de route dont on connaît les termes. Ils font l'objet d'un consensus : d'abord l'afghanisation des forces de sécurité ce qui , accordez-le, monsieur le ministre, est plus facile pour les militaires que pour la police , la lutte contre la corruption le président Karzaï ne donne pas en ce moment de signes extrêmement favorables , la lutte contre la drogue et la culture de pavot, la lutte pour l'éducation, notamment des jeunes filles, le développement rural. Des choses simples sur lesquelles nous demandons que soient fixés des objectifs chiffrés, précis, et que l'on fasse le point de la p...
Tel est du reste le sens de la décision de renforcer notre présence militaire sur place prise par le Président de la République début 2008. Nicolas Sarkozy a d'emblée indiqué qu'il s'agissait à ses yeux du prix à payer pour convaincre nos alliés, et en premier lieu les Américains, de modifier radicalement leur stratégie. (Rires sur les bancs du groupe GDR et sur quelques bancs du groupe SRC.) Saluons donc la lucidité et le rôle d'éclaireur du Président de la République (M...
...es bancs du groupe SRC.) De fait, le commandement américain, qu'il s'agisse du général Petraeus ou du général McChrystal, ne cesse de faire référence à nos choix et à ce que font nos soldats, dans des conditions si difficiles, en Kapissa et en Surobi ; je tiens à leur rendre moi aussi hommage. Mes chers collègues, je rappelle que le président Obama a déclaré qu'il n'était pas possible de gagner militairement, que ces renforts étaient provisoires, visaient à donner une chance à la paix et s'accompagnaient d'une refonte totale de la politique de reconstruction et de développement, et des choix militaires. Il s'agit en particulier de renoncer aux frappes aveugles qui ne cessent de susciter des vocations de talibans.
...tal, qui est allé jusqu'à ajouter : « Soit on met 450 000 hommes à disposition, soit on s'en va ! » En effet, la stratégie menée en Afghanistan s'est révélée à la fois inefficace, contre-productive et inconséquente. Le constat est accablant : la situation s'est globalement détériorée, l'insurrection à laquelle la coalition est confrontée résiste et s'accroît. Au terme de huit années d'occupation militaire, les victimes civiles se comptent par milliers et le quotidien est synonyme d'insécurité pour les citoyens afghans. L'Afghanistan constitue toujours un foyer de violence ; loin d'être anéantis, les talibans ont renforcé leur capacité de résistance et les forces militaires présentes sur place, y compris les forces françaises, s'épuisent à les poursuivre. Les bombardements aériens tuant civils, fe...
...cept d'ingérence humanitaire que vous êtes ne se doit-il pas d'intervenir ? Pour construire la paix en Afghanistan et ailleurs, il importe que la communauté internationale soit crédible. Aussi faut-il d'urgence cesser l'application à deux vitesses des résolutions des Nations unies, que ce soit pour les Palestiniens ou les Sahraouis. La France est grande dans le monde, non lorsqu'elle fournit des militaires, mais lorsqu'elle a le courage politique de défendre ses valeurs fondamentales. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)
...légitimité qui étaient celles de la coalition en Afghanistan aux yeux de l'opinion publique internationale, bien sûr, mais également aux yeux des Afghans eux-mêmes. Au lendemain des dramatiques attentats du World Trade Center, c'est pourtant bien sur le fondement de l'article 52 de la Charte des Nations unies que le Conseil de sécurité a reconnu aux États-Unis le droit d'entreprendre des actions militaires de légitime défense contre les auteurs de ces attaques. C'est sur le fondement du droit à la légitime défense que Jacques Chirac et Lionel Jospin décidèrent alors, dans un esprit de consensus, d'engager la France aux côtés de ses alliés.
Pour le coût d'un soldat de la coalition déployé, c'est une dizaine de soldats ou policiers afghans payés. C'est à ce prix également que nous pourrons faire reculer dans ce pays le cancer de la corruption. Plus largement, il importe de garder à l'esprit que la solution ne saurait être exclusivement militaire. Ne méconnaissons pas non plus la réalité du bilan de la coalition en Afghanistan : les kilomètres de route et les infrastructures construites ou encore la scolarisation des jeunes filles. En effet, il faut gagner les coeurs, et cela passe par une amélioration des conditions de vie quotidienne des très pauvres populations rurales afghanes. C'est pourquoi, il importe aujourd'hui, en premier lieu,...
Mes chers collègues, la France participe en Afghanistan à une opération complexe dans son volet civil, et périlleuse dans son volet militaire. Avec ses 3 750 soldats déployés sur place, elle assume ses responsabilités vis-à-vis de la communauté internationale. Alors que le théâtre afghan semble enfin avoir retrouvé toute l'attention qu'il méritait, que la date de juillet 2011 fixée par le président Obama fait plus figure de clause de rendez-vous que d'échéancier strict, nous avons désormais moins encore qu'hier le droit d'échouer en A...
À mon tour, je veux souligner combien l'engagement des militaires et des personnels civils français est remarquable et doit être salué. À preuve, les morts et les nombreux blessés parmi les engagés français. Pourtant, le bilan de l'action internationale reste largement insuffisant à ce jour. Bien qu'elle soit incapable de reprendre le pouvoir, l'insurrection multiplie les coups de force et inflige des pertes importantes à la coalition. Les talibans apparaisse...
...n rétrograde de la société. Et même si nous pouvions identifier des responsables talibans susceptibles de négocier, pourrions-nous nous fier à la parole de chefs de guerre qui, comme Hekmatyar, ont changé d'allégeance à chaque nouveau conflit ? La troisième possibilité, c'est l'éradication de l'insurrection par l'envoi massif de troupes occidentales. Mais, en Afghanistan comme ailleurs, le tout militaire ne vaut pas mieux que le pacifisme naïf. L'insurrection afghane ne peut être vaincue par le seul usage de la force. Les racines de l'insurrection contraignent si profondément la population qu'une guerre totale contre les insurgés reviendrait à prendre en otage tout le peuple afghan. La quatrième option, que défend la France, vise à mener une approche simultanée sur trois fronts.
Avec moins de 80 000 soldats opérationnels et à peine 68 000 policiers, l'Afghanistan ne peut faire face aux menaces qui pèsent sur sa sécurité. Nous devons donc aider à la montée en puissance des forces de sécurité afghanes, avec un objectif, à terme, d'environ 200 000 à 250 000 personnels, police et armée confondues. Enfin, nos efforts militaires doivent s'accompagner d'un sursaut majeur en faveur du développement. Dominée par le trafic du pavot et de l'opium qui en est tiré, l'économie afghane n'offre aucune perspective d'avenir à sa jeunesse, qui se trouve d'autant plus réceptive aux discours des talibans qu'ils offrent des salaires bien supérieurs à ceux proposés pour les activités légales. Une fois posés les trois grands principes d...
Notre approche intégrée du conflit afghan, qui vise à associer action civile et militaire, fait désormais l'unanimité. À l'heure actuelle, les systèmes politique et judiciaire ne fonctionnent pas correctement et la gouvernance est encore trop souvent un slogan. Or, tant que les réformes institutionnelles ne seront pas davantage mises en oeuvre, les besoins en termes de santé, d'éducation et de développement économique ne pourront être que partiellement remplis. À cet égard, le déroul...
...fonctionnant convenablement. Si ces réformes ne sont pas mises en oeuvre, notre aide n'aura pas les résultats escomptés. Trop souvent, les sommes versées par les donateurs ne bénéficient pas au peuple. L'État afghan doit devenir un État fiable et efficace pour assumer son propre développement. Les actions civiles que nous menons en Afghanistan sont au moins aussi importantes que notre engagement militaire, parce qu'elles agissent sur les conditions de vie de la population.
...urrait ne pas être aussi noir qu'il y paraît. L'armée pakistanaise semble avoir admis que la menace terroriste était au moins aussi importante que les différends avec l'Inde et mène un combat courageux, depuis le début de cette année, dans la vallée de Swat et au Waziristan. Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la situation en Afghanistan est critique. Sur le plan militaire, notre position est claire : nous ferons tout pour aider à la montée en puissance des forces de sécurité afghanes. Nos troupes ont d'ailleurs parfaitement intégré cet objectif et font tout ce qui est en leur pouvoir pour valoriser l'armée afghane auprès de la population. Nous devons accompagner cette stratégie, la seule valable à mes yeux, d'efforts au moins équivalents pour le développement du ...
...s avons aujourd'hui et d'en remercier le Premier Ministre. Le fait d'avoir une telle discussion, un an après celle du 22 septembre 2008, sur notre présence en Afghanistan est en soi positif En effet, ce débat est l'occasion pour le Gouvernement de confirmer les objectifs de notre engagement et pour la représentation nationale de montrer sa solidarité avec nos alliés mais aussi notre soutien à nos militaires, que nous avons envoyés dans ce pays si difficile. Avant de poursuivre, je voudrais m'adresser à Jean Glavany et à Jean-Paul Lecoq. Monsieur Glavany, vous avez évoqué les événements d'aujourd'hui, mais je vous rappelle qu'en 2001, vous souteniez le Gouvernement qui a envoyé des militaires en Afghanistan.
Je voudrais, en préalable, rendre hommage à tous nos militaires que l'on a envoyés en Afghanistan. Ces gens ont des convictions, ils se sont engagés au service de notre pays. Trente-six d'entre eux y ont versé leur sang pour défendre l'honneur de la patrie. Nous devons leur rendre hommage. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
...de la sécurité que la coalition pourra transférer aux autorités afghanes l'entière responsabilité de la sécurité en Afghanistan. Ce transfert représentera une victoire pour la coalition. Quand je parle de victoire, je veux parler de victoire politique par la création de conditions de stabilité suffisantes pour engager un processus pacifique en Afghanistan. Je ne pense pas à une victoire purement militaire qui, nous le savons tous, n'est ni possible ni suffisante. Faut-il changer de stratégie ? Un peu plus d'un an après notre débat du 22 septembre 2008 sur l'Afghanistan, nous sommes en droit - et avons même le devoir - de nous interroger sur les objectifs de la présence française. On ne peut pas dire, comme le fait le Parti socialiste, que les objectifs initiaux aient été dévoyés. Notre politiqu...