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Interventions sur "enseignant"

51 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Grosperrin, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

...ducation, mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons aujourd'hui n'a qu'un but : modifier trois articles du code de l'éducation qui, dans leur rédaction actuelle, confient la formation des maîtres aux instituts universitaires de formation des maîtres, alors que la réforme dite de la mastérisation a donné cette mission aux universités. Dans le modèle antérieur de formation, les enseignants étaient recrutés au niveau de la licence ou de la maîtrise pour les agrégés. Pendant leur stage probatoire, ils effectuaient une année de formation en alternance entre les établissements et les IUFM où ils étaient initiés, pendant les deux tiers de leur service, à la pratique de l'enseignement. La réforme a allongé et unifié la formation des maîtres. Les professeurs des écoles et les professeur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot, présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Monsieur le président, monsieur le ministre,mes chers collègues, grâce à notre rapporteur Jacques Grosperrin, nous revenons aujourd'hui sur unsujet qui nous passionne et qui a donné lieu à des débats nourris en commission : la réforme de la mastérisation pour le recrutement des enseignants. La proposition de loi qui est soumise à notre assemblée est en elle-même de portée très limitée. Ainsi que l'a rappelé le rapporteur, il s'agit de tirer les conséquences de la mastérisation en consacrant le caractère universitaire de la formation des maîtres. Au passage, le rôle des IUFM est conforté, contrairement à ce que peuvent laisser croire les affirmations péremptoires de certains qui v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

...État et modifier le code de l'éducation. Il ne s'agit pas, comme le prétend Jacques Grosperrin, d'un simple « toilettage technique » destiné à satisfaire le Conseil d'État et à rassurer les acteurs de la mastérisation. Sur ce dernier point, la manoeuvre a échoué : depuis l'annonce de la proposition de loi, un concert de protestations s'est élevé, rassemblant associations d'étudiants, syndicats d'enseignants, directeurs d'IUFM, et même Jean-Michel Jolion, auteur du rapport sur la formation initiale des enseignants, qui a soupiré : « C'est un OVNI dont on aurait pu se passer. » Les mesures proposées ne relèvent pas d'un quelconque ajustement technique ; elles sont loin d'être insignifiantes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Le ministre Chatel n'a pas eu de mots assez durs pour en parler, et ils ne sont plus mentionnés dans la nouvelle rédaction de l'article L. 625-1. Or, dissoudre les IUFM, c'est perdre des compétences. Est-ce vraiment le but recherché ? Nous n'avons aucune objection contre l'élévation du niveau de connaissances des futurs enseignants, bien au contraire. Mais nous sommes opposés à cette mastérisation fourre-tout qui obsédait tant le ministre Darcos. La Cour des comptes le dénonce aujourd'hui même : les enseignants stagiaires sont désormais affectés immédiatement en établissement scolaire, avec une obligation de service à temps complet, sans la moindre formation pédagogique, ou si peu. Cette réforme a provoqué de graves dysfo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Elle n'existe pas ! Elle existe d'autant moins que le lifting se poursuit à l'article L. 932-3 avec le gommage du quatrième alinéa qui mentionnait l'obligation de formation pour les enseignants de la filière technologique. Le mode antérieur de recrutement et de formation a été démantelé sans considérer ses aspects positifs et ses nombreux avantages. Pourtant, quoique vous en pensiez, monsieur le ministre, les IUFM ont fait leurs preuves. En tant qu'écoles intégrées à l'université, ils ont démontré leur capacité à mettre en place des masters de grande qualité malgré le cadre imposé, so...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

La compréhension des situations de réussite et d'échec des élèves nécessite une véritable expertise. Cette proposition de loi est néfaste pour les valeurs qui fondent notre service public d'enseignement. La formation des maîtres est un enjeu national car définir la manière de former les enseignants, c'est déterminer les formes que prendront l'éducation et l'instruction des jeunes générations pendant les quarante années qui viennent. Une réforme est nécessaire mais elle doit conduire à améliorer la préparation des enseignants et non à la réduire pour de pures raisons d'économies budgétaires.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

...e primaire est devenu la variable d'ajustement : 5 700 postes seront supprimés à la rentrée 2012 et 1 500 classes fermées quand 4 900 élèves supplémentaires sont attendus. Alors que 20 % des élèves sont en difficulté en CM2, vous supprimez progressivement les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, les RASED, dont le travail auprès des enfants en difficulté est plébiscité par tous, enseignants et parents d'élèves. Le ministre de l'éducation nationale appelle cela la « sédentarisation », un artifice de vocabulaire qui ne trompe personne. Vous prônez les uns et les autres la personnalisation de l'enseignement et vous sacrifiez l'outil le plus efficace pour lutter contre les inégalités !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Je pourrais mais je ne le ferai pas. Ce serait fastidieux et ces questions ont été très souvent abordées sur ces bancs hélas ! sans amener de réponses satisfaisantes. L'argument principal réside dans l'augmentation des rémunérations des enseignants. C'est le remède miracle qui va permettre de pallier l'absence de formation pratique, d'affronter les classes surchargées et de susciter des vocations. À cet égard, les résultats aux CAPES externes de juillet 2011 sont édifiants : 574 admis pour 950 postes offerts en mathématiques, 658 admis pour 790 postes en anglais, 77 admis pour 185 postes en lettres classiques, soit à peu près 1 000 postes ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Vous oubliez un peu facilement, chers collègues, que l'école de la République n'est pas une multinationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR.) Malheureusement, ce sont les enseignants qui en subissent les conséquences et nos enfants qui, par ricochet, paieront les pots cassés ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

La réalité, c'est la précarisation du statut des enseignants. Désormais, le recours à des non-titulaires, contractuels ou vacataires, pour faire face aux manques structurels d'enseignants est devenu systématique. Alors que l'on dépasse les 60 000 suppressions de postes entre 2007 et 2011, le nombre de contractuels a bondi de 25 % sur la même période. Vous assumez d'ailleurs pleinement cette politique, monsieur le ministre, en mettant en scène des job dat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Hélène Amiable :

...urgence et quasiment sans concertation, j'y reviendrai, a pour but de conforter cette réforme et même d'aller au-delà. Là où nous attendions un grand chantier qui aurait apporté un peu d'espoir à la crise que rencontre actuellement l'école et aux inégalités de plus en plus grandes qu'elle génère, on nous propose la dissolution des missions des IUFM, une possible privatisation de la formation des enseignants, l'abrogation de la formation initiale et continue des maîtres et la suppression de l'alternance pour les stagiaires. À deux mois et demi de l'élection présidentielle, l'UMP est en fait à la manoeuvre pour liquider définitivement la formation des enseignants !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

Je n'arrive pas à comprendre cette opposition frontale contre un texte qui, finalement, est simplement technique et qui ne devrait pas poser de problème. En effet il s'agit d'abord de donner une meilleure formation aux enseignants en imposant, Mme Faure l'a évoqué, la mastérisation, c'est-à-dire deux années de plus. Je crois que tout le monde peut être d'accord sur une telle mesure. L'Université n'est-elle pas capable de former des élites et des enseignants ? Je trouve que c'est une remise en cause de l'Université. Je suis moi-même enseignant, mais je vous avoue qu'à l'époque, je n'ai pas fait l'école normale. En n'ayant ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

Je ne comprends pas cette remise en cause de l'Université. Souvent, on oppose les grandes écoles et l'Université. Pour une fois qu'on veut donner à l'Université la possibilité de former des enseignants ! Quel drame y a-t-il là ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Hélène Amiable :

... une réponse à la lettre qu'il vous a adressée pour vous faire part de sa consternation d'avoir été exclu de ces auditions. Mais il faut croire que vous vous faites une spécialité d'essayer de vous soustraire à ses critiques, après avoir déjà commis un premier oubli au printemps 2011, lors de la constitution de la mission d'information sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants. « Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre », mettait en garde en son temps le philosophe et chef d'État Thomas Jefferson. Dans un courrier adressé à l'ensemble des députés, la Fédération syndicale unitaire, premier syndicat de la fonction publique, a ainsi dénoncé « une méthode qui tourne le dos au dialogue social », un texte f...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Hélène Amiable :

je ne résiste pas à un ultime argument en vous lisant les propos qu'a tenus en commission notre collègue René Couanau, pas vraiment connu pour sa proximité avec la gauche de l'hémicycle : « Ce que ce texte ne dit pas est plus dangereux que ce qu'il dit. C'est un modèle de non-dit ! On veut cacher le fait qu'il aurait fallu maintenir les 16 000 postes d'enseignants stagiaires pour assurer la formation professionnelle. On les a supprimés et on se contorsionne pour trouver des compensations ! En outre, le Gouvernement voulait tuer les IUFM. Un bon IUFM est un IUFM mort, comme aurait dit le général Custer s'il avait été ministre de l'éducation nationale. Il bouge encore : il garde un petit rôle. Mais tout est fait pour préparer la disparition des anciennes éc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Pérat :

Dans le rapport qu'elle a remis aujourd'hui même, la Cour des comptes est formelle : la réforme de la formation des enseignants est un désastre. La Cour confirme ainsi ce que tous les acteurs de l'éducation dénoncent sans relâche depuis trois ans. Non seulement cette réforme a considérablement dégradé la formation, et donc le niveau des enseignants, mais elle n'a même pas atteint son objectif premier : réaliser des économies budgétaires au détriment de la qualité de l'enseignement. Réforme conduite sans réflexion pédago...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

Mme Amiable a présenté sa vision de l'éducation et de la formation des maîtres, pour conclure que l'université est incapable de former des enseignants.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

Pour ma part, je souscris totalement aux propos de Bernard Debré en commission : on peut être issu de HEC, de Polytechnique, et faire un très bon enseignant. Aussi, je le cite : « Affirmer qu'il n'est point de salut hors des IUFM me paraît pour le moins réducteur. La formation des maîtres peut, comme dans tous les pays du monde, se faire par la pratique ou par l'acquisition de connaissances plus théoriques. J'ajoute que, si nous ouvrons les portes, le recrutement n'en sera que plus facile. » Le débat en commission a eu lieu, et il ne me semble pas j...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

En présentant ses voeux au monde de la connaissance et de la culture le 19 janvier dernier, le chef de l'État a déclaré : « La question de la place des enseignants dans notre société, de leur formation, et de leur rémunération, est centrale. Pas pour ce gouvernement, pas pour la droite, pas pour la gauche, pas pour la majorité ou l'opposition : elle est centrale. » Mes chers collègues, le rôle des enseignants est fondamental dans un pays, car ils assurent la transmission des savoirs aux générations futures. Ayant moi-même exercé pendant plus de 35 ans ce ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Binetruy :

...e la seule augmentation des moyens de 80 % depuis 1980 qui n'a pas apporté les résultats escomptés, c'est une réforme qualitative que nous avons choisi de mettre en place. Elle s'est traduite, tout d'abord, par une augmentation de salaire de 157 euros net par mois pour les nouveaux professeurs des écoles et professeurs certifiés et de 259 euros pour les professeurs agrégés. Ainsi les 107 000 enseignants débutants commenceront-ils leur carrière avec un revenu brut mensuel de 2 000 euros à partir de février 2012. La hausse de leur salaire brut aura ainsi été de 18 % en cinq ans. C'est une première mesure concrète, ce n'est pas la seule. En effet, nous avons également choisi de revaloriser le niveau de recrutement des enseignants. Les ministres de l'éducation nationale et de l'enseignement supér...