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Interventions sur "enseignant"

51 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Boulestin :

...nsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons aujourd'hui, à moins d'un mois de la suspension de la session parlementaire, qui mettra fin à cette législature, est la traduction législative dans le code de l'éducation de la réforme de la formation initiale et du recrutement des enseignants des premier et second degrés, réforme dite de la « mastérisation », mise en oeuvre à compter de la rentrée scolaire 2010-2011. Monsieur le ministre, malgré le refus, au printemps dernier, des députés de l'opposition et d'une partie de votre majorité de valider le rapport Grosperrin qui contenait en germe cette proposition de loi, et en dépit, tant du rapport accablant de Jean-Michel Jolion remi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

Ces questions sont légitimes d'où qu'elles viennent. L'édition du journal Le Monde paru cet après-midi fait état des appréciations de la Cour des comptes sur la réforme de la formation des enseignants, parues dans le rapport annuel que le Premier président de la Cour est venu nous présenter tout à l'heure. Monsieur le ministre, il ne vous a pas échappé que le jugement de la Cour est plutôt assez sévère. J'ai toutefois noté que plusieurs points positifs étaient relevés : .

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

la revalorisation du traitement en début de carrière, l'augmentation des bourses versées aux étudiants, la progression des indemnités versées pour le tutorat. Pour autant de vraies questions se posent, parmi lesquelles celle relative à l'inexpérience des enseignants débutants et des stagiaires. Monsieur le ministre, si nous voulons que nos débats permettent d'améliorer la situation, nous ne pouvons pas éluder ces questions. Madame Faure, vous avez dit être attachée à la réussite des élèves et aux valeurs de l'école de la République. Nous partageons votre sentiment. Aucune partie de l'hémicycle n'a d'ailleurs le monopole de ces préoccupations. Je crois que ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

...aire du Conseil de l'Europe. Certains mots prononcés ont pu être blessants. (« Oh ! »sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Monsieur le ministre, nous débattons ce soir d'un texte relatif à la formation des maîtres. Il n'est pas inutile de rappeler pourquoi il y a eu récemment une réforme en la matière. Tous les rapports concluaient à la nécessité de revoir la formation initiale et continue des enseignants. Nous avons tous à l'esprit ces analyses qui évoquaient la professionnalisation insuffisante, les stages qui n'avaient de stages que le nom, puisqu'ils étaient virtuels, des parcours de formation incohérents. La logique imposait une réforme. Mon groupe parlementaire est solidaire de ce que le Gouvernement a fait en ce domaine au cours de la treizième législature. Ce soir, l'orateur du groupe UM...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

L'esprit de la réforme, consistant à faire en sorte que le master devienne le diplôme nécessaire pour enseigner, devait permettre une meilleure professionnalisation des enseignants, pour une relance de la démocratisation et une revalorisation du métier. Cet objectif ambitieux n'exonère pas le législateur de l'évaluation des réformes qu'il a votées c'est d'ailleurs ainsi que j'ai compris le rapport de la Cour des comptes dont j'ai pris connaissance cet après-midi dans la presse. En conséquence, certaines questions se posent. Fallait-il pour autant renoncer à réformer ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

Le groupe Nouveau Centre ne regrette pas d'avoir voté les réformes proposées. L'opposition n'a pas le même point de vue que nous, mais pour notre part, nous ne lisons pas la proposition de loi qui nous est soumise ce soir comme une attaque contre l'école et la formation des enseignants. Rien dans l'intervention du rapporteur ne pouvait laisser entendre cela. J'écouterai le ministre avec attention, mais je ne pense pas que M. Wauquiez se trouve ce soir au banc du Gouvernement dans un esprit différent de celui qui anime le rapporteur. En prévoyant que la formation des maîtres sera désormais assurée « notamment » par les universités qui, à cette fin, accueillent les étudiants pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

... dispositions entraîneraient de fortes inégalités entre les territoires en matière d'offre de formation vous mesurez vous-même en tant qu'élu. monsieur le ministre, quelles en seraient les conséquences. Au demeurant, vous montrez que vous êtes animé par la même exigence. Par ailleurs, nous sommes favorables à l'élargissement de la mission des IUFM, qui participent à la formation des personnels enseignants et non plus à leur seule formation continue. Cette modification conforte, selon moi, leur place. Nous ne voulons y voir qu'un ajustement technique nécessaire pour pouvoir disposer d'un cadre juridique et réglementaire conforme. Cette proposition de loi n'a pas d'autre objet que celui-ci : tirer les conséquences de l'intégration des IUFM aux universités, puis de la mastérisation du recrutement, q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

Il ne s'agit et nous y veillerons ni de casser le service public de l'éducation ni de remettre en cause la formation de ses personnels. Au Nouveau Centre, nous voyons ce texte comme une amélioration de la formation initiale et continue des enseignants, et nous écouterons attentivement à cet égard, monsieur le ministre, votre intervention. Nous pouvons nous retrouver sur une véritable ambition, la revalorisation du métier d'enseignant. N'oublions pas que les enseignants ont une lourde responsabilité. Au reste, quelles que soient les appréciations que nous portons sur ce texte, il y a unanimité pour leur exprimer notre solidarité.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Hunault :

Or, nous recevons tous dans nos permanences des parents d'élèves et des enseignants qui nous demandent d'être vigilants, car des incertitudes pèsent sur la pérennité de ce dispositif.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

Pourtant, contrairement à ce que vous prétendez, il reste profondément vrai que l'art d'enseigner ne s'improvise pas : il s'apprend. La mastérisation ne suffira jamais à faire d'un étudiant, même savant, un enseignant qui fasse honneur au métier qu'il exerce. La Cour des comptes vient d'ailleurs de nous rendre, aujourd'hui même, un rapport qui permet à l'éditorialiste du Monde de titrer sa une sur ce sujet, en soulignant l'échec cinglant de la formation des maîtres telle que vous l'avez initiée en 2008. Cela ne surprendra pas ceux d'entre nous qui, dès cette époque, vous avaient alerté sur la nocivité de cett...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Martinel :

...tion des maîtres. Ainsi, en 1969, on a fort opportunément porté d'un à deux ans la durée de la formation, selon les préconisations du plan Langevin-Wallon. Vingt ans plus tard, avec la création des IUFM en 1989, la majorité de gauche et le ministre de l'éducation nationale d'alors, Lionel Jospin, ont voulu rapprocher la formation professionnelle, jusqu'alors cloisonnée, de ces différents corps d'enseignants intervenant dans le même domaine de l'enseignement obligatoire, primaire et secondaire. Ce rapprochement avait pour objectif de tirer au niveau de la formation des enseignants les conséquences de l'unification de fait du système scolaire : collège unique, scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans, développement de l'accès au baccalauréat. Ce n'est donc pas un hasard si les différents...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Martinel :

..ce texte amplifierait la désaffection pour le métier d'enseignant, déjà largement engagée, et l'aggravation des performances médiocres de la France en matière d'éducation nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je veux d'abord faire une remarque sur la forme. À écouter M. le rapporteur défendre sa proposition de loi, j'ai eu l'impression qu'il avouait que la suppression de la formation initiale des enseignants était illégale : en évoquant la nécessité de transcrire, dans la loi, une réforme déjà mise en oeuvre dans la pratique, il reconnaissait pour le moins qu'un passage en force avait eu lieu. C'est sans la moindre concertation, sans le moindre débat, que le Gouvernement a profondément modifié le système de formation des enseignants dans notre pays. Je constate d'ailleurs que, sur cinq ans de manda...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, la proposition de loi dont nous discutons est un étrange objet législatif, dans la mesure où son examen, a priori justifié par un souci de cohérence juridique, peine à mettre en évidence sa pertinence. Elle vient en conclusion de la réforme de la formation des enseignants, qui est apparue pour ce qu'elle est, à savoir un expédient pour faire des économies à court terme, sans souci de l'efficacité des conditions de transmission des savoirs et de l'apprentissage du savoir vivre ensemble. Cette proposition vise à faire juridiquement des universités la seule référence en matière de formation des maîtres en tirant la conséquence de l'intégration des IUFM dans les univ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

...r leur questionnement, tout mettre en oeuvre pour qu'ils puissent devenir des citoyens éclairés. Pour enseigner, il faut maîtriser le savoir ; c'est évident. Qui peut penser, d'ailleurs, qu'avec un master, c'est-à-dire une formation à bac plus cinq, un adulte n'aurait pas les savoirs académiques indispensables ? C'est d'autant plus vrai en ce qui concerne l'école primaire. Mais, pour être un bon enseignant, il ne suffit pas de maîtriser les connaissances requises : il faut être en capacité de transmettre le savoir, il faut maîtriser la pédagogie, et cela s'apprend dans les écoles normales, pendant des décennies, au sein des IUFM depuis une vingtaine d'années , ou plutôt s'apprenait car les IUFM, ou ce qu'il en reste, ne peuvent plus assurer correctement leur mission pédagogique. Votre majorité,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle :

...nd cette dernière, que vous donnez tant en exemple, a régressé dans les évaluations Pisa, elle a élevé le niveau de la formation des maîtres ; c'était donc vraiment une évolution en sens inverse de la nôtre. Tout le monde s'accorde à considérer que, pour lutter contre la crise et le chômage, il est nécessaire d'accroître la formation initiale, voire la formation tout au long de la vie. Seuls les enseignants échapperaient à cette règle : voilà qui est un peu étonnant ! Enseigner plusieurs l'ont dit est un métier qui s'apprend. Je vous imagine, les uns et les autres, après un master, passer toute une journée dans une classe d'école maternelle, tenir une classe de CP et apprendre à lire aux élèves ! Vraiment, je vous invite, mes chers collègues, à essayer. Allez donc dans un collège. Je vous mets...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Pérat :

...exte de la proposition de loi précise que la formation des maîtres serait assurée « notamment » par les universités, ce qui signifie ouvertement que cette formation ne serait plus uniquement de leur seule responsabilité. Quel est votre objectif, monsieur le rapporteur ? Voulez-vous faire disparaître les IUFM pour permettre à des établissements ou officines privés de participer à la formation des enseignants ? L'adverbe « notamment » doit être supprimé afin de maintenir l'indispensable équité nationale quel que soit le lieu de formation. L'université doit rester chargée de la formation des enseignants dans toutes ses dimensions, universitaires et professionnelles. C'est le lieu idéal de la création, de la recherche en éducation, de la transmission de savoirs avec une réelle volonté d'insertion prof...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Couanau :

Monsieur le ministre, à ce stade du débat, permettez-moi de poser quelques questions centrales. La nouvelle formation des enseignants, la mastérisation, répond-elle aux besoins de formation pratique, professionnelle, pédagogique, des enseignants ? La réponse est unanime, tant de la part des enseignants ou du rapporteur lui-même, qui a dénoncé les défauts de la formation, que de la part de la Cour des comptes, qui aujourd'hui même a démontré que les objectifs initiaux de la réforme n'étaient pas atteints. Nous sommes en train d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Couanau :

...de connaissance de l'enfant et des méthodes pédagogiques. Par ailleurs, les IUFM ont-ils un rôle à jouer dans la formation pédagogique des professionnels ? L'université elle-même peut transmettre le savoir, mais ne peut, à elle seule, transmettre la façon de transmettre le savoir. Il faut donc faire appel à des spécialistes. La France serait-elle l'un des seuls pays où l'on n'apprendrait pas aux enseignants à exercer leur métier ? Les IUFM ont bel et bien un rôle à jouer. Peut-être fallait-il les réformer, peut-être devaient-ils subir certaines évolutions, mais on ne réforme pas en supprimant purement et simplement. Or la proposition de loi ne précise nullement ce que sera leur rôle. Ce texte était-il nécessaire maintenant ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Couanau :

Il l'était si l'on a l'idée de verrouiller. Pour ma part, j'ai plutôt celle de construire quelque chose qui profite aux générations à venir. Chaque année, monsieur le ministre, ce sont 15 000 enseignants qui ne reçoivent plus de formation pratique et pédagogique, et il faut déjà multiplier ce chiffre par quatre années. Si nous perpétuons ce système, si nous n'innovons pas tout de suite, il faudra encore ajouter une année, ou plusieurs ! Vous imaginez les dégâts que cela peut entraîner tant chez les élèves que chez les enseignants. Ce texte ne s'imposait pas en ce moment, ni même pour répondre a...