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Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, nous le savons tous et les sondages successifs le confirment, l'emploi est la priorité numéro un des Français. Dans les quartiers bénéficiant de la politique de la ville, ce problème est encore plus aigu, puisque le taux de chômage y est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. On constate aussi qu'il frappe particulièrement, avec des taux qui avoisinent 50 % dans certains quartiers où la précarité est particulièrement marquée, trois types de demandeurs d'emploi : les jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans, les femmes c...
... le ministre, depuis le débat sur l'identité nationale, votre majorité dénonce une communautarisation de notre pays et les risques que celle-ci ferait peser sur nos principes républicains de laïcité et d'égalité entre les femmes et les hommes. Il n'y aurait aucune efficacité à stigmatiser ces dérives sans la volonté d'en regarder avec lucidité les causes. L'échec des politiques publiques dans les quartiers en difficulté, la politique de la ville, aussi nécessaire soit-elle, n'intervenant qu'à la marge, en est une. Notre incapacité à corriger les erreurs urbanistiques du passé a produit un vaste mouvement de ségrégation sociale qui s'est le plus souvent accompagné d'une ségrégation culturelle, ethnique ou religieuse. Je ne suis pas de celles et ceux qui prétendent qu'il y aurait incompatibilité on...
Il faut aller dans les quartiers, monsieur le ministre. Bien sûr, nous savons que c'est un travail de longue haleine.
Ce que nous devons aujourd'hui engager, c'est la déconstruction des préjugés qui s'attachent à une vision tronquée et stéréotypée de nos quartiers populaires. Cela passe évidemment, nous en reparlerons avec la PPL sur le logement, par la mixité sociale : mixité des centre-villes, qui ne doivent pas être inaccessibles à une majeure partie de la population, mais aussi mixité et donc attractivité des quartiers périphériques. Il nous faut aussi tracer des perspectives collectives, encourager les initiatives nombreuses qui, dans ces quartiers...
...hacun aura été particulièrement frappé par la découverte de l'autre, de ce voisin à qui jamais on n'aurait adressé la parole, du fait de sa différence culturelle ou générationnelle. À l'heure où les crédits décentralisés de la culture pour la politique de la ville comptent parmi les premières victimes de la rigueur, ce type d'exemple peut nous inspirer. Monsieur le ministre, notre regard sur nos quartiers doit changer. Les valeurs de la République ne doivent pas être agitées pour susciter les peurs et nous préserver de leurs habitants, mais, bien au contraire, pour réaffirmer que chacun, où qu'il se trouve sur le territoire, doit être regardé avec la même considération.
Mes chers collègues, notre ministre de la ville a très justement affirmé hier, dans cet hémicycle, que « c'est dans les quartiers que la République a rendez-vous avec elle-même ». La politique de la ville est certainement l'enjeu sociétal le plus difficile de nos politiques publiques depuis la fin des années soixante-dix. La République est-elle vraiment impuissante dans ces quartiers ? Ces quartiers ont-ils été abandonnés ? Tous les élus locaux concernés vous affirmeront le contraire lorsque l'on voit ce qui a été réalisé...
En 2008, le Président de la République a présenté son projet de nouvelle politique en faveur des banlieues qui a vocation à faire travailler ensemble l'éducation nationale, les bailleurs sociaux, la police, les élus locaux, les travailleurs sociaux, les entreprises et le milieu associatif, à qui il faut rendre hommage pour son action déterminante dans ces quartiers et qui a reçu un soutien constant de la part du Gouvernement. Ces quartiers connaissent une population jeune qui est directement aux prises avec la réalité et la conjoncture économique. On trouve parmi ces jeunes une énergie extraordinaire. J'ai moi-même enseigné dans le quartier ouest de Colmar, classé en zone sensible. J'y ai vu des parents s'investir totalement et se sacrifier pour la réussi...
Il me semble que la réponse à la problématique de la proposition de loi est énoncée dans son intitulé : « prendre des mesures d'urgence en faveur des villes et des quartiers en difficulté » : faut-il répondre par l'urgence à une problématique lourde qui existe depuis plusieurs décennies ? J'aurais préféré une vision positive et que l'on évoque l'accompagnement public de la mutation de nos banlieues. En effet, l'évolution de ces quartiers et de ces villes passe essentiellement par la perception qu'en ont leurs habitants et le respect qu'ils portent à leur cadre et l...
malgré un cadre budgétaire contraint, est aujourd'hui largement saluée. Les projets de rénovation rencontrent parfois une certaine hostilité, mais obtiennent, après coup, un taux de satisfaction très élevé. Ainsi, à Colmar plus de 90 % des locataires sont satisfaits des conditions de leur relogement. Dans ces quartiers rénovés et dé-densifiés, qui prennent parfois l'allure de quartiers résidentiels,
...es promoteurs immobiliers afin d'intégrer cette dimension dans leur programme. Les maires connaissent parfaitement leur territoire. Imaginer que les préfets vont les remplacer pour aménager l'espace afin de créer des logements relève d'une vision dirigiste de l'urbanisme, digne d'une autre époque. J'ai rencontré récemment Heinz Buschkowsky, maire de l'arrondissement de Berlin-Neukölln-Kreuzberg, quartier qui accueille une forte proportion de populations d'origine étrangère dans des situations parfois très précaires. Ce quartier réputé difficile est, selon Daniel Cohn-Bendit, « une île de tranquillité sereine comparée à ce qui existe en France ». La situation de nos banlieues n'est pas comparable à celle de nos voisins allemands parce que l'Allemagne ne connaît pas l'urbanisme de nos quartiers qui...
Comme j'ai entendu certains collègues le murmurer, il est bien entendu normal qu'un élu de Seine-Saint-Denis intervienne sur ce sujet de la politique de la ville et des quartiers en difficulté. La principale différence entre nous, chers collègues de la majorité, c'est que nous, nous souhaitons penser la métropole globalement.
...ue nous ayons des lieux de décision identifiés à l'échelle de chaque métropole, avec des élus en responsabilité entière et effective, et des possibilités pour les citoyens d'évaluer les politiques publiques qui sont menées. Le texte que nous vous proposons aborde aussi cette question d'une gouvernance appropriée à l'échelle métropolitaine sur chacun des territoires en difficulté. Si l'on parle de quartiers sensibles, c'est bien parce qu'il y a des quartiers « insensibles », des quartiers qui développent l'entre-soi, des quartiers qui ont des moyens mais qui ne font pas ce qu'il faut pour que, à l'échelle de la métropole, chacun puisse se sentir bien, accueillant vis-à-vis de des voisins. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Il arrive, en effet, que le PIB par habitant soit divisé ...
Prenons le temps d'examiner ce qui s'est passé exactement dans le cadre des démolitions-reconstructions de l'actuel PNRU. Il ne suffit pas de constater qu'il y a eu une reconstruction pour une démolition, il faut aussi voir quels types de logements ont été reconstruits et dans quels quartiers. Quand on démolit un F 4 pour le remplacer par un F 2, cela ne concerne pas les mêmes familles ! Je demande donc que l'on se penche attentivement sur le sujet. Se pose aussi la question des moyens de droit commun. Tout le monde en est d'accord, la politique de la ville ne peut pas tout, notamment pour pallier les défauts de remplacement des enseignants dans les collèges et les écoles primaires ...
...stre, chers collègues, je tiens tout d'abord à saluer le travail sur la politique de la ville fait par notre groupe, notamment par François Pupponi, responsable de ces questions. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Depuis trente ans, malgré la volonté de faire évoluer les choses, malgré les chantiers ANRU, les gouvernements successifs n'ont pas été en mesure de régler le problème des quartiers dits en difficulté. On constate aujourd'hui l'échec du plan « Espoir banlieues » de Fadela Amara,
la baisse de 40 % des crédits de la politique de la ville, notamment ceux destinés aux associations, la diminution du nombre de policiers et de gendarmes dans ces territoires du fait de l'application, année après année, de la RGPP. Cela traduit l'abandon des habitants des quartiers, monsieur le ministre. Cela donne le sentiment d'un travail inachevé.
Face à cette situation, il nous est apparu nécessaire de proposer une politique d'urgence permettant d'éviter une nouvelle dégradation et de mettre en oeuvre, à moyen et long terme, des actions publiques adaptées aux besoins dans ces quartiers. Je m'attarderai sur le sujet du renouvellement urbain et du logement, car parler de politique de la ville, c'est parler du logement, secteur essentiel non seulement parce qu'il a des implications économiques directes, mais aussi parce qu'il reflète la santé sociale d'un pays et sa capacité à endiguer ou à creuser les inégalités. Aujourd'hui, le constat est clair : des territoires totalement m...
Ce triste constat de ghettoïsation des quartiers défavorisés n'est que le fruit de la politique a minima menée dans ces quartiers et de votre laxisme face aux territoires hors-la-loi. Des solutions existent, et nous vous en proposons. C'est la construction de logements sociaux, voire très sociaux, dans les communes qui ne respectent pas les 20 %. Ainsi, l'article 19 substitue les préfets aux communes où sont constatées des carences à l'articl...
...if qu'ils compteraient des « dodus dormants ». Je vous rappelle, monsieur le ministre, que la taxation des HLM concerne plus de 75 % des organismes HLM ; on ne peut absolument pas dire qu'il y a 75 % de dodus dormants en France. J'appelle votre attention sur un autre point. La politique de la ville suppose aussi de promouvoir une démarche collective. Comment faire en sorte que les habitants d'un quartier adoptent ensemble une telle démarche ? Il y faudrait des crédits. Je songe notamment aux crédits de la culture, qui ont quasiment disparu, comme l'a dit Pascale Crozon.
C'est tout à fait dommageable. On a tendance à penser que l'action en faveur des populations des quartiers difficiles se résume à l'action sociale individuelle, mais ce n'est pas vrai. Il faut aussi des animateurs, du développement social. Or ces crédits, qui devraient servir à doter notre société d'une dimension collective, font défaut. Voilà pourquoi, je le répète, le rattachement au Premier ministre est à nos yeux absolument essentiel. (Le vote sur l'article premier est réservé.)
De tout temps, les villes ont dévoré leurs faubourgs ; aujourd'hui, la ville se développe en dévorant les quartiers construits il y a vingt ou trente ans. Les habitants de ces quartiers sont, eux, chassés toujours plus loin. Je souhaite pour ma part que le Premier ministre réunisse le Comité interministériel des villes tous les six mois, et que ce soit vérifié. Si nous voulons une ville habitable par tous, alors il faut forcer la reconstruction des logements dans les centres-villes, et cesser de repousser l...