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Amendement N° 120 (Retiré)

Réforme des retraites

Déposé le 6 septembre 2010 par : M. Decool.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 

Le Gouvernement présente au Parlement, avant le 31 décembre 2011, un rapport sur les modalités selon lesquelles la notion de pénibilité peut être adaptée pour s'appliquer aux travailleurs et anciens travailleurs, victimes de l'amiante.

Exposé Sommaire :

L'affaire de l'amiante constitue un véritable drame sanitaire pour bon nombre de travailleurs et d'anciens travailleurs exposés aux fibres de ce matériau, comme en attestent les 3000 décès par an mais aussi les estimations de 100 000 morts d'ici 2025.

Il convient donc de voir comment ces « travailleurs de l'amiante », pathologiquement atteints, à leur insu, peuvent se voir appliquer la notion de pénibilité dans le cadre de leur retraite.

1 commentaire :

Le 30/11/2011 à 11:09, philou (cessation activitée amiante) a dit :

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Il est tout à fait dommage que l’amendement n°120 ait été retiré, car comme il est justement indiqué, les travailleurs de l’amiante sont pathologiquement atteints, à leur insu. L’indemnité ACAATA que touchent ces travailleurs est dans la majorité des cas très faible et inférieure à ce qu’ils toucheraient en retraite. Un départ anticipé au titre des travaux insalubres serait un véritable ballon d’oxygène pour tout ceux qui à leur insu, ont une épée de Damoclès au dessus de la tête et ce à chaque instant, à chaque minute. Le mardi 11 mai 2010, la Cour de cassation a reconnu qu'ils pouvaient bénéficier d'une indemnisation pour préjudice d'anxiété.

Cette décision va dans le sens de cet amendement retiré.

Témoignage personnel d'un instant répétitif de notre vie quotidienne:

Et dire qu’ils savaient.

Ils savaient le caractère nocif des poussières d’amiante depuis le début du XXème siècle.

Ils savaient le caractère cancérigène de celles-ci dès le milieu des années cinquante.

Ils savaient et n’ont entrepris avant 1977 aucune recherche "afin d’évaluer les risques pesant sur les travailleurs exposés à ces poussières d’amiante, ni pris de mesures aptes à éliminer ou à limiter les dangers"(extrait de l’arrêté du 3 mars 2004 du conseil d’état).

C’est à tout cela que je pense ce lundi matin en poussant la porte de l’hôpital .J’aperçois Alain, assis dans la salle d’attente du service radiologie.

« Salut Alain, tu viens faire un scanner »

« Et oui, il parait qu’à cinquante ans, il vaut mieux contrôler l’état de l’objet »

L’objet signifie pudiquement le poumon, motif de bien des angoisses et de larmes.

En ce moment précis, Je pense à Yvon, Michel, Jean, Jacques, …………. ,"attrapés." par le mésothéliome et qui me regardent de la haut, très haut.

Je pense également à Gérard, Lucien, Louis, Pierre,………… atteints de plaques pleurales ou d’un épaississement de la plèvre, vivant au quotidien avec leur handicap, la peur au ventre que ces symptômes se transforment en pathologie lourde.

Mon compagnon de l’arsenal vient juste d’être pris en main par une jeune femme fort sympathique, souriante, un vrai rayon de soleil dans ce monde si cruel. Ça fait du bien, ça fait beaucoup de bien.

Je patiente depuis trois quarts d’heure. Inconsciemment, je suis anxieux pour Alain, je ronge le peu d’ongle qui subsiste sur mon pouce droit et mon pied gauche part dans un mouvement de va et vient, de plus en plus rapide. Au bout d’une heure, je vois une mine défaite revenir dans la salle d’attente :

« Examens complémentaires » me dit Alain.

Nous n’ajoutons rien de plus, car nous savons, nous savons que derrière ces deux mots se lit une immense détresse, un grand désespoir. Je perçois dans ses yeux un appel au secours, mais hélas, inconsciemment, je détourne le regard. Je m’en veux, je m’en veux de ce geste lâche et indigne. Je m’en veux mais n’y peut rien. Nous nous serrons la main, longuement, avec tous les deux les yeux humides. Je me lève car le radiologue m’appelle.

« Bonjour, monsieur, allongez vous sur la table. Je vous sens tendu, rassurez vous, ça ne fait pas mal »

Quel imbécile, c’est le résultat de l’examen qui me fait peur, pas l’examen.

Il avance la table vers le tube et se dirige vers sa cabine. J’ai les jambes qui tremblent, le cœur qui bat vite, très vite. Le tube se déplace.

« Bloquez votre respiration »

Le tube s’agite, s’arrête, bloquez, débloquez, le tube s’agite, s’arrête, bloquez, débloquez… Une éternité, un véritable calvaire. J’ai l’impression que l’heure s’est arrêtée.

Puis plus rien. Je suppose que le radiologue analyse les clichés.

Et on repart pour un tour.

Le tube s’agite, s’arrête, bloquez, débloquez, le tube s’agite, s’arrête, bloquez, débloquez…

La sueur dégouline sur mon front, descend dans mon dos, glaciale. Je me sens mal, très mal.

« C’est terminé, monsieur, il n’y a rien à signaler, tout va bien. »

Alors là, un sentiment indéfinissable vous envahit, une joie immense, des frissons vous parcours tout le corps,

« Je vous revois dans deux ans » me lance le radiologue en quittant la salle d’examen, me ramenant par ces quelques mots à la réalité, une angoisse permanente jusqu’à ………..

Jusqu’à quand ? Qui peux dire aujourd’hui où je serais dans deux ans, dans un an, demain !

Porée Philippe Janvier 2007

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