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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 13 octobre 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Nous partageons avec vous beaucoup des points évoqués. Nous avons plaisir à voir arriver à la tête de l'AFP quelqu'un qui avait auparavant transformé l'INA dans le bon sens. On ne peut en effet parler de cette troisième agence mondiale comme d'une entreprise quelconque.

Nous n'avons aucun problème avec la plupart de vos orientations : développement de la langue arabe, des vidéos, des archives… Nous sommes simplement interrogatifs sur quelques points.

En premier lieu, doit-on aller vers une évolution ou une révolution ? Je dirai qu'il convient de mettre en oeuvre une évolution révolutionnaire.

En deuxième lieu, devez-vous rester des « grossistes » ? C'est une question que vous n'avez pas tort de poser à l'heure actuelle et le débat peut avoir lieu. Y a-t-il mise en danger des entreprises de presse ? Je ne le pense pas. Si la presse est en difficulté, d'autres raisons structurelles, antérieures à cette réflexion, en sont la cause.

S'agissant de la gouvernance, nous sommes d'accord : la stabilité est importante. Il est effectivement temps de passer de la IVe à la Ve République pour l'AFP ! De ce point de vue, contrairement à la majorité, les socialistes sont un peu en avance car ils ne sont pas loin de la VIe République ! Mais cette réforme pose question : certes, la composition du conseil d'administration doit changer. 10 % des membres du conseil d'administration ne peuvent à eux seuls continuer de faire la décision. Mais qui pour les remplacer ? Si les entreprises deviennent majoritaires, on parlera de privatisation. Si ce sont les ministères que l'on renforce, on parlera d'étatisation. À mon avis, ce dossier va nous retenir un certain temps…

Concernant le rôle de la presse quotidienne nationale et régionale, elle ne peut effectivement plus avoir l'influence qu'elle avait par le passé. On ne peut être à la fois client et actionnaire. Il est impossible de gérer des intérêts aussi contradictoires.

Un autre problème à mon avis : vous indiquez vouloir devenir une entreprise comme les autres. Cela signifie-t-il que vous demanderez moins d'aides à l'État ? Il me semble que l'État ne doit pas se retirer de cette agence. Mais cela vous impose du même coup un certain nombre de devoirs… Ce statut de l'AFP est peut-être bizarre mais il ne peut pas être si mauvais que cela puisqu'il a résisté plus de 50 ans. Pour que cela fonctionne, le gouvernement doit aussi vouloir que cela fonctionne.

En résumé, l'AFP doit rester une grande agence internationale influente. Une vraie modification du statut est indispensable. La réflexion sur la composition du conseil d'administration est fondamentale. Enfin, l'AFP doit se pencher sur cette question : comment rester le journal des journaux tout en devenant une sorte de journal pour les particuliers ?

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