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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 13 janvier 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Qu'attend-on d'une agence de presse ? Je ne suis pas persuadé que nous répondions tout de la même façon à cette question ; j'ai même cru déceler certaines divergences chez les personnes que nous venons d'auditionner.

Pour un archaïque comme moi, une agence de presse est avant tout le journal des journaux. Si nous retenons cette acception, l'AFP est la première agence de presse au monde. S'il s'agit de diversifier pour progresser encore dans cette voie, je suis d'accord. Mais s'il s'agit de copier Reuters et d'assigner comme objectif à l'AFP de se consacrer avant tout aux entreprises, je m'y opposerai.

Je constate qu'il est question de changer le statut de l'AFP au moment où elle se porte le mieux : les déficits ont été réduits, un certain équilibre a été trouvé. Sans doute doit-on faire évoluer les structures, mais pourquoi de façon précipitée – dans les quinze jours –, sans une réflexion préalable à laquelle les journalistes seraient associés ?

Comme l'a dit Patrick Bloche, ce sont les clients qui décident de tout. Il est curieux de voir que la presse quotidienne régionale, qui a suscité la création de l'Agence mais a fait en sorte de freiner son évolution, réclame aujourd'hui un changement.

Il est certain que l'AFP doit se diversifier pour maintenir son rayonnement international. Mais je ne pense pas qu'elle soit en danger, encore moins que la modification de son statut puisse régler tous les problèmes. Ce statut est peut-être ringard, mais il n'a jamais empêché l'État d'aider l'AFP à redresser la barre. Au contraire, c'est lorsque l'État n'a pas joué son rôle que les choses n'ont pas fonctionné. La question du statut n'est pas centrale. Il faut avant tout se mettre d'accord sur l'essentiel : une agence de presse doit être le journal des journaux.

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