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Intervention de Claudie Haigneré

Réunion du 16 décembre 2009 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Claudie Haigneré, présidente de la Cité des sciences et de l'industrie, présidente du conseil d'administration du Palais de la découverte :

Nous travaillons ensemble fréquemment et en confiance. Il sait quels sont mes préalables : que le Palais de la découverte demeure au Palais d'Antin, sans translation. Mais je suis ouverte à une rénovation architecturale qui pourrait, en particulier, faciliter l'accès des flux de visiteurs entrants. Le Palais de la découverte reçoit chaque année quelque 600 000 scolaires, dont beaucoup d'adolescents gentils mais parfois remuants. On comprend qu'il serait préférable de distinguer leur circuit d'accès de celui des visiteurs généralement plus âgés qui viennent voir, par exemple, l'exposition Renoir. M. Cluzel et moi discutons donc, et je discute aussi avec l'architecte des Monuments historiques, toute l'aile Sud étant en cours d'éco-rénovation, car il y a eu, en 2005, un échange salon d'honneur – aile Sud entre le Palais de la découverte et le Grand Palais. Nous sommes aussi d'accord sur la nécessité d'une unité architecturale. Nous sommes très proches et je participe à la rédaction du rapport que M. Cluzel doit remettre en mars 2010, mais je ne doute pas que vous serez, comme je le suis, vigilants lorsque le projet définitif vous sera soumis. Pour moi, un Grand Palais des arts et des sciences est une bonne chose à condition qu'il s'agisse vraiment de cela : un Grand Palais des arts, un Grand Palais des sciences, un Grand Palais des arts et des sciences. M. Cluzel l'a compris. Nous verrons comment nous organiser en bonne intelligence ; j'ai l'habitude de la bataille. Les mots « démantèlement », « éparpillement », « déstructuration » ont été prononcés ; je les récuse, car tel n'est pas mon propos.

La communauté scientifique est-elle derrière moi ? Celle avec laquelle je parle, à qui j'explique, l'est. Les scientifiques qui reçoivent des courriels leur expliquant à tort que le site du Grand Palais va disparaître le 1er janvier 2010 ne sont pas derrière moi parce qu'ils sont mal informés. L'Académie des sciences, l'Académie de médecine, l'Académie des technologies et l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) ont compris que le site du Grand Palais ne disparaît pas. Il est utile que des signaux d'alerte soient lancés, et les lettres qui ont été envoyées au Président de la République, aux ministres de la culture et de la recherche et à moi-même pour dire l'attachement au Palais de la découverte m'ont plutôt aidée, et m'ont fait plaisir. Mais la communauté scientifique qui connaît mon projet réel a, comme vous, envie que cela marche.

S'agissant enfin de la place des femmes dans les métiers scientifiques, il est exact qu'il existe toujours un plafond de verre. J'ai eu la chance de le franchir mais nombreuses sont celles qui n'y parviennent pas en dépit de leur talent. Lorsque j'étais étudiante en médecine, à la fin des années 1970, il y avait autant de jeunes femmes que de jeunes hommes sur les bancs de la faculté – mais, à présent, combien de professeurs de médecine sont des femmes ? Il y a beaucoup de femmes vétérinaires et magistrates, mais l'on en compte encore très peu dans le secteur des sciences dures, des technologies de l'information et de l'aéronautique. Il faut donc, en effet, conduire une action spécifique les concernant. J'ajouterai pour finir que le déséquilibre entre les sexes n'est pas le seul : il en est un, aussi, entre scientifiques et littéraires, la société française étant ainsi faite que l'on est vite catalogué « littéraire » ou « scientifique », et qu'ensuite les deux appartenances paraissent difficilement compatibles.

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