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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 9 décembre 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Voilà cinquante ans que l'on soulève les mêmes questions au sujet de l'AFP : faut-il en faire ou non évoluer le statut, à quel rythme, etc. ? Il serait bon, au préalable, de savoir si l'État et le Parlement ont une idée précise de ce qu'ils souhaitent. Voulons-nous une agence véritablement internationale ? Dans ce cas il conviendrait de s'intéresser aux marchés financiers car il est à craindre que les choses ne deviennent compliquées pour le budget de l'État.

L'AFP a réussi son évolution dans le domaine de la photographie, elle donne la priorité à l'information numérique, mais il est des domaines dont il faut se demander s'ils correspondent à sa vocation.

Le statut de l'Agence est incompréhensible, on le sait, et pourtant ça marche. Certes, il y a eu d'importantes difficultés et les responsables successifs en portent une lourde responsabilité. Il fut une période où la presse régionale tenait véritablement l'AFP et bloquait toute évolution car cela ne l'intéressait pas – pour une raison d'ailleurs fort compréhensible : elle était cliente et non pas actionnaire. Dès lors qu'elle n'y trouve plus son intérêt, il est normal qu'elle envisage de se désabonner.

Donner un rôle plus important à l'État n'est pas une mauvaise idée. Il est cependant à craindre, étant donné l'importance des ambitions affichées, que celui-ci ne soit très vite obligé de sous-traiter. La « nationalisation » ne serait alors qu'un passage vers d'autres formes dont on peut se demander si elles ont été bien étudiées.

Quoi qu'il en soit, je suis heureux d'entendre les syndicats de presse affirmer la prééminence de l'indépendance éditoriale. Je ne doute pas qu'ils seront les premiers à se battre pour que tous les journaux jouissent de cette indépendance et disposent d'une charte rédactionnelle !

Certes, une évolution est nécessaire, mais pourquoi vouloir soudainement avancer à marche forcée alors que la prudence a été de mise pendant de si nombreuses années ? Nous devons d'abord savoir à quoi sert l'AFP, ce qu'elle doit faire pour être avant tout une agence internationale et pour éviter de répéter les fautes lourdes commises par Reuters, et quels sont ses objectifs.

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