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Éric Raoult
Question N° 21039 au Ministère des Affaires étrangères


Question soumise le 15 avril 2008

M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur l'observation par la France des élections au Zimbabwe. En effet, d'après les informations parues dans la presse internationale, il semblerait que de nombreux pays n'aient pu obtenir l'autorisation de venir contrôler le bon déroulement et surtout la sincérité de scrutin national au Zimbabwe. Cette interdiction semble avoir atteint les pays du Commonwealth et, d'une manière générale, les pays européens et les nations occidentales. La France avait eu une attitude d'ouverture non critique à l'égard du pouvoir de Mugabe qui dure depuis 28 ans. Il serait donc important de connaître la position française sur cet ostracisme, sélectif dans le contrôle des opérations électorales au Zimbabwe.

Réponse émise le 13 avril 2010

Les pays occidentaux, notamment l'Union européenne (UE), n'ont pas été invités à observer les élections générales qui se sont tenues au Zimbabwe au printemps 2008. Seuls, les « amis » du Zimbabwe l'ont été : la Southem African Dévelopment Community (SADC), l'Union africaine (UA) et le Parlement panafricain. Par l'intermédiaire de Zimbabwe Election Support Network, la société civile a, pour sa part, joué un rôle central lors du premier tour. C'est en effet à cette organisation nongouvernementale que nous devons de connaître les résultats du scrutin historique du 29 mars 2008, qui a permis la victoire du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) aux élections législatives et l'arrivée en tête de son candidat, Morgan Tsvangirai, au premier tour des élections présidentielles. Ces résultats ont provoqué, dès le 3 avril, une vague de violences qui s'est prolongée jusqu'au lendemain du second tour (27 juin), auquel Morgan Tsvangirai dut renoncer à participer afin de ne pas exposer la vie de ses partisans. Bien qu'originaires de pays « frères », les trois organisations qui ont observé le second tour (UA, SADC et Parlement panafricain) en ont toute critiqué le déroulement (« non conforme aux normes de l'UA », « ni libre ni équitable », etc.). Ces observations ont conduit l'UA à recommander la formation d'un gouvernement d'union nationale, lors de son sommet des 31 juin et 1er juillet 2008 à Charm-El-Cheikh. À titre bilatéral, mais aussi dans le cadre de l'UE, de l'ONU ou du G 8, la France n'a cessé de demander l'arrêt des violences et l'organisation d'élections libres, justes et transparentes. Nous avons, enfin, qualifié d'illégitime le résultat du second tour. Notre pays a salué la signature, le 15 septembre 2008, d'un Accord politique global (GPA) entre l'ensemble des partis politiques zimbabwéens, puis la formation d'un gouvernement d'union nationale, le 13 février 2009 De concert avec l'Union européenne et l'ensemble des Occidentaux, le France demande aujourd'hui la mise en oeuvre effective du GPA, qui prévoit notamment le rétablissement de l'État de droit.

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