M. Éric Raoult attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme sur la situation des droits de l'homme au Zimbabwe. En effet, l'organisation civique des femmes au Zimbabwe (WOZA) y serait soumise par les autorités à une pression croissante. Cette association de femmes mène pourtant un combat pacifique pour la reconnaissance des droits économiques et sociaux des femmes du Zimbabwe. WOZA a été créée en 2003, elle est présente dans les deux plus grandes villes (Harare et Bulavago). Ces associations de femmes organisent périodiquement des manifestations afin d'interpeller le gouvernement du Zimbabwe sur la crise des droits économiques et sociaux qui semble s'aggraver et qui les empêche d'élever, de nourrir et de soigner convenablement leur famille. Ces femmes du WOZA effectuent un travail constructif au sein de leur pays. Ainsi, au cours de l'année 2006, elles ont mené des consultations sur le thème de la justice sociale. Lors des 284 réunions publiques, en milieu rural et urbain, au moins 10 000 personnes ont pu exprimer leurs souhaits pour un nouveau Zimbabwe. Le résultat de ces consultations a permis la rédaction d'une « Charte du peuple » que WOZA a adressée aux autorités, le 1er février 2007, accompagnée d'une lettre ouverte réclamant plus de justice sociale et l'ouverture d'un dialogue constructif avec la société civile. Les femmes du WOZA semblent régulièrement être arrêtées par la police, battues, détenues sans charge et dans des conditions indignes. Ces femmes de WOZA subissent des mesures d'intimidation, des menaces de mort et des passages à tabac. Il paraît nécessaire, comme le réclame à raison Amnesty International, de protéger les femmes de WOZA, de leur permettre de continuer leur action pacifique et constructive, en leur permettant d'exercer leur droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion sans crainte d'être arrêtées. Le gouvernement du Zimbabwe se devrait d'entamer avec les femmes de WOZA un décalage constructif en vue de permettre à leur famille de vivre dignement. Il serait important que le nouveau gouvernement français puisse intervenir en ce sens auprès des dirigeants du Zimbabwe. Il lui demande donc si elle compte agir en ce sens.
Le respect des droits de l'homme au Zimbabwe constitue une préoccupation majeure et constante des autorités françaises. Une attention également soutenue est portée aux droits des femmes. Parmi les acquis récents, on note l'entrée en vigueur, en octobre 2007, de la loi sur la violence domestique, dont l'objet est de prévenir les abus, notamment physiques, à l'encontre des femmes. Cette avancée a résulté de longues années d'efforts. Mais de nombreuses difficultés perdurent. À l'égal des autres catégories de population, les femmes sont victimes des régulières violations des libertés d'association, de réunion et d'expression. C'est ainsi que WOZA (Women of Zimbabwe Arise / Debout, Femmes du Zimbabwe) est régulièrement ciblé par les autorités et ses membres fréquemment arrêtés, puis relâchés. Elles souffrent aussi de la difficulté de s'approvisionner en produits de base du fait de la crise économique qui sévit depuis de longues années. La « Charte du Peuple » (People's Convention), document qui se veut apolitique et qui a bénéficié d'un soutien financier de la délégation de la Commission européenne à Harare, résulte de la réflexion conjointe d'une cinquantaine d'ONG de défense des droits de l'homme, dont WOZA. Ce document a été rendu public le 8 février 2008. La délégation de la Commission, comme les États membres, suivront de près l'impact que pourra avoir cette initiative. L'ambassade de France au Zimbabwe fait montre d'une constante vigilance concernant le respect des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, de tous, notamment des femmes. Cette attention se traduit par des démarches régulières sur ce thème, à l'instar de celle qui a été effectuée tout récemment, au nom de l'Union européenne, dans la perspective des élections générales du 29 mars 2008. Notre vigilance est d'autant plus soutenue que la France exerce actuellement la présidence locale de PUE, avant de l'assurer pleinement à compter du 1er juillet 2008.
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