M. Jacques Myard attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur le nombre croissant de cyclistes qui ne respectent pas les règles de circulation sur la voie publique, notamment en milieu urbain. Franchissement de feux rouges, refus de priorité, ou encore sens interdits sont devenus monnaie courante, mettant gravement en danger la sécurité des cyclistes eux-mêmes ainsi que celle des autres usagers, piétons, et même automobilistes. Cet accroissement des infractions au code de la route est évidemment lié à l'augmentation du nombre d'utilisateurs de deux roues dans les villes, notamment depuis la mise en service de distributeurs de vélos. Or la promotion de ce moyen de transport écologique ne peut se faire sans une véritable discipline et respect des règles de conduite, au risque de voir se multiplier le nombre d'accidents. Trop de cyclistes se croient aujourd'hui affranchis des règles de circulation qu'ils considèrent comme une contrainte exclusivement dévolue aux automobilistes, et un réel sentiment d'impunité semble dominer. Les automobilistes ressentent d'ailleurs comme particulièrement injuste le laxisme envers les deux roues, alors qu'eux-mêmes font l'objet d'une tolérance zéro qui a permis par ailleurs de réduire considérablement le nombre de tués sur les routes. En effet, le code de la route dispose que les mêmes règles de circulation s'appliquent à tous les usagers. Il lui demande en conséquence quelles mesures elle entend prendre afin que les cyclistes respectent les règles du code de la route dans leur intérêt bien compris.
Le respect des règles du code de la route s'impose à tous les usagers, y compris les cyclistes. Si les mesures prises pour lutter contre l'insécurité routière ont permis d'obtenir d'excellents résultats, les progrès accomplis n'ont pas encore permis de faire baisser l'accidentalité des cyclistes. Le nombre des cyclistes tués sur les routes reste, en effet, sensiblement au même niveau, mais ils sont proportionnellement plus nombreux parmi les victimes d'accidents mortels : 3,30 % en 2004 (173 cyclistes sur 5 232 tués), 3,38 % en 2005 (180 sur 5 318) et 3,84 % en 2006 (181 sur 4 709). L'augmentation du nombre d'usagers de la bicyclette contribue, certes, à expliquer cette évolution, mais le comportement de nombreux cyclistes qui ne respectent pas les règles est également en cause. C'est pourquoi les forces de sécurité ont reçu des instructions pour réprimer les comportements les plus dangereux des cyclistes. Entre janvier et août 2007, 6 311 cyclistes ont ainsi été sanctionnés (circulation en sens interdit, non-respect des feux de signalisation,...) à Paris, contre 2 579 en 2006.
1 commentaire :
Le 14/07/2011 à 16:59, visiontransport a dit :
Les questions récurrentes de nombreux députés concernant la sécurité des cyclistes dénotent une méconnaissance totale du dossier développement du vélo comme mode de transport. Le vélo est, de par son énergie cinétique très faible, le mode de transport mécanisé le moins dangereux de tous. Le nombre de victimes est très faible et en baisse malgré l'augmentation de l'usage. Le problème des accidents de la circulation en ville est en immense majorité affaire de vitesse et de conduite brutale des véhicules motorisés, surtout les deux roues à moteur. Les statistiques sont édifiantes sur le sujet.
Plutôt que d'alerter sans cesse les ministres sur la sécurité des cyclistes, les élus seraient plus inspirés de développer l'usage de masse de ce mode, élément essentiel dans la sécurité des cyclistes et des autres usagers de la voirie. Plus il y en a, moins il y a d'accidents tout mode confondu.
En sus, il sera impossible de tenir les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans faire
passer l'usage du vélo de 2 à 3% des déplacements à 10% au moins.
Quels sont les principes de base devant guider l'action publique? La majorité de nos collégiens 6ème 3ème devrait aller à l'école à vélo. Il suffit de rendre obligatoire la mise en place de cyclobus.
Ensuite, l'ensemble des voiries hors autoroutes devrait être ouvert aux vélos dans les deux sens, ce serait une mesure efficace.
Ensuite, il faudrait inverser la logique de vitesse en ville: 30 par défaut et 50 par exception. Cette mesure serait de nature à cultiver la conduite apaisée sur tous les réseaux.
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