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Dominique Le Mèner
Question N° 105157 au Ministère de la Santé


Question soumise le 12 avril 2011

M. Dominique Le Mèner attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur le statut des sages-femmes, et leur importance dans le dispositif d'accompagnement de la grossesse et de la maternité. Face à la pénurie de médecins gynécologues et obstétriciens qui provoque une attente de plusieurs mois pour les femmes souhaitant un rendez-vous, un renforcement du rôle des sages-femmes permettrait de décharger ces spécialistes des actes courants liés à la grossesse. Par ailleurs, avec des taux de césariennes de 20 % - contre 5 % à 15 % préconisés par l'OMS - de péridurales de 75 % et d'épisiotomies de 30 %, la France fait figure de mauvais élève en Europe. Ces chiffres témoignent notamment d'un déficit d'information et de suivi pendant la grossesse qu'une prise en charge par les sages-femmes pourrait pallier. Enfin, au regard des tâches effectuées, et du niveau de rémunération des médecins pour des actes équivalents, il semble légitime d'envisager une revalorisation, notamment financière, du statut des sages-femmes. Il lui demande donc quelles mesures pourraient être prises en ce sens.

Réponse émise le 1er mai 2012

Soucieux de la situation des sages-femmes de la fonction publique hospitalière, le ministre chargé de la santé a renoué le dialogue avec cette catégorie de professionnels. Des réunions de concertation ont lieu depuis le début de l'été avec les organisations syndicales, les associations de professionnels et l'ordre national des sages-femmes. Les grands axes de revendications sont les suivants : Une évolution statutaire qui doit nécessairement tenir compte de celle actée par le protocole du 2 février 2010 pour d'autres catégories telles que les cadres de santé et les infirmières spécialisées ; un positionnement institutionnel permettant la reconnaissance des sages-femmes en tant que profession médicale avec la création de structures physiologiques autonomes ; L'accompagnement de l'intégration de la formation à l'université par la création d'une filière maïeutique autonome ainsi qu'un nouveau statut pour les sages-femmes enseignantes permettant à la fois l'exercice clinique et les fonctions universitaires (ce dernier point devant être étudié conjointement avec le ministre chargé de l'enseignement supérieur). A la suite de ces rencontres, des négociations vont s'engager avec les partenaires sociaux afin de travailler à l'amélioration de la situation des sages-femmes dans la fonction publique hospitalière.

5 commentaires :

Le 17/04/2011 à 18:44, martine desmares a dit :

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SAGES FEMMES, LES RAISiNS DE LA COLERE sont MURS !

par Martine Desmares, (CGT Le Havre) dimanche 17 avril 2011, 17:45

Merci de votre soutien Monsieur Le Mèner,

le 12 mai les sages femmes débuteront un mouvement dur, je l'espère !

Chaque jour la pénibilité de la profession de sage femme s'aggrave et les conditions de travail se dégradent pour les professionnels de santé.

Les sages femme profession MEDICALE doivent participer par leurs hautes compétences au maintien des femmes en santé. Mais qui s'intéresse à la santé des sages femmes !

De plus en plus de situations s'avèrent insoutenables.

1/ Les collègues libérales n'ont reçu aucune revalorisation de leurs actes SF depuis 8 ans, alors que les médecins n'ont de cesse d'obtenir des députés des petits "arrangements" entre amis ! Elles voudraient bien aller au domicile des mamans qui sortent souvent trop vite de maternité. Leur présence peut garantir une protection pour la relation mère enfant , épauler le père dans ses débuts hésitants, repérer les situations de désorganisations qui peuvent faire présager une dépression maternelle débutante. (Conf l'émission sur France inter ce jour Mères à vif). Comment parvenir à apporter ces soins quand les actes ne permettent plus d'amortir les frais de gestion, alors que les femmes réclament ce type de suivi dans une continuité rassurante, tel que F Molénat le recommandait dans le plan de périnatalité 2005/2007.

Le blocage des honoraires et la montée en force des charges , occasionnent la fermeture de cabinets de sage femme, alors que la politique est l'accroissement de l'activité de proximité. On emprisonne l'activité sage femme économique alors qu'on se plaint de la surcharge des médecins et du défaut de service !

Mais qui sait, parmi les usagers que la sage femme a les qualifications pour le suivi de grossesse physiologique et la contraception, enfin la gynécologie hors pathologie ( n'en déplaise à certains dont les débats ignares font honte à nos institutions !)

A quand la campagne d'information prévue pour faire connaître aux femmes le rôle des sages femmes , alors

que le proctologue passe chaque jour à la télé ! Il semble que les tuyauteries d'évacuation intéresse

beaucoup plus que l'horizon de la naissance et de la reproduction ! Le maintien en Santé des femmes

semble peser si peu lourd aux yeux des décisionnaires obsessionnels peut-être !

Quand on parle aux députés et sénateurs de la naissance naturelle, 75 % au moins, et du respect de la physiologie en maison de naissance, on frise le délire de "catastrophe" ! Il faut dire que la peur sécuritaire maladive, parasite la prévention de base ! On a fini de VEILLER SUR, maintenant on SURVEILLE ! On vous a à l'oeil dans une société de la norme et du poids idéal ! On s'intéresse à votre indice de masse corporelle, là où il faudrait voir l'angoisse qui le fait croître. On vous pèse et mesure, et on veut que l'entretien devienne psycho social. Madame Morano a raison les situations "préoccupantes" doivent être signalées. Pas de crèches, employeurs harceleurs, journée coupée et recoupée qui oblige les ouvrières à des horaires impossibles et qui font courir des risques de prématurité (dénoncé SOS préma). Les femmes ont des salaires intenables et des modes de garde insuffisants, qui parfois oui les poussent à s'arrêter pour souffler et allaiter six mois ( Plan Nutrition Santé). Bien sûre que j'arrête les infirmières qui travaillent à l'hôpital, elles sont rappelées sur leur week end de repos, n'ont plus de remplacement si collègue souffrante, tout le monde à couteau tiré à l'hôpital, autant protéger ce bébé de la folie ambiante, mais je ne peux prescrire que 15 jours en prévention!

Me Badinter a raison ce n'est plus un choix, la femme n'a plus le choix...elle est piégée par des salaires médiocres, des loyers exorbitants, ne peut emprunter en CDD et cette double journée de "viedemeuf pourrie" la rend nerveuse et stressée !

2/ Quand on est sage femme territoriale on se coltine la misère de ce monde tous les jours. Les grossesses accidentelles et de mineures qui sont des catastrophes psychiques et aggravent la prématurité. Pourtant les SF trouvent pour chacune une solution au sein d'équipes pluridisciplinaires. Mais les journées sont épuisantes, la précarité s'aggrave et on revoit des bébés maltraités, non pris en charge pour leurs soins, ou des ictères graves pour lesquelles une sortie trop précoce peut s'avérer une catastrophe.

3/ Dans les maternités privées et publiques c'est la mise en concurrence. L'usager n'aura plus le choix, c'est l'ARS qui le fait. Après tout, on a organisé le manque de gynéco obstétricien en réduisant le numerus clausus, il fallait que cela finisse comme cela ! Les transferts mal organisés tiennent à la paresse de certains "on verra ça demain", mais c'est l'ensemble du service qui paye ! Car aujourd'hui tout est chiffré ! Si tu envoies trop de bébé en réapédiatrique, depuis un niveau I , c'est que tu fais une erreur de stratégie et l'ARS t'a en ligne de mire !! Tu seras sur la liste des prochaines maternités fermées : sages femmes lisez les statistiques de vos services , un trésor est caché dedans , enfin si vous acceptez les infos troubles fêtes !

Ainsi, nous voici dans les gros pôles, que je nomme "accouchodrôme" pour faire tourner la rentabilité ! On compte , mesure, soupèse, ce qu'on pourrait supprimer !

Trop de personnels pour 24 lits ! On oublie qu'il y a aussi 24 berceaux !!!

Trop de personnel en grossesse pathologique, on oublie que le placenta praevia rôde, ou que l'éclampsie peut flamber !

Qui n'a pas couru pour une procidence, ou un hématome rétro-placentaire , ne peut mesurer le caractère "épée de Damoclès" de ces services.

La salle de naissance offre encore des compétences suffisantes dans les CHU où les braves étudiantes sont taillables et corvéables à merci. Mais dans les GH, leur absence manque durement lors des "coup de feux" fréquents des services d'urgence ! La femme et la sage femme peuvent être en danger quand le médecin se fait attendre, quand le bébé donne des signes SOS, quand l'hémorragie détectée attend le bon vouloir du médecin obstétricien ou anesthésiste! Chaque minute est précieuse et ce sont toujours les retards d'appel que les juges condamnes ! Les portables ont amélioré la visibilité des faits, et difficile aujourd'hui de dire qu'on était pas joignable !

Qui n'a pas croisé le regard terrorisé du papa ou inquiet du pédiatre devant le petit être que la création nous présente dans le creux d'une main ne sait pas ce qu'est un boulot stressant ! Qui n'a pas tenu le bébé mort dans ses bras ne sait pas ce qu'est le métier de sage femme !

Épuisement physique et moral et expérience c'est ce qu'on a acquis au bout d'un nombre d'années ! On peut transmettre la patience et le respect si souvent éprouvés et racontés dans un groupe post natal ! Ecrire "Mémoire de Flaubert" avec des parents et Françoise Edmonde Morin restera inoubliable pour moi ! Les préconisations des parents du Groupe Homogène de Malades ( pas malades pour nous, mais patients très patients) sont un enseignement en cette année des DROIT DU PATIENT 2011.

Mais le stress est constant ! Ce qui fait le charme du métier où l'adrénaline coule à flot , devient une galère quand on sent qu'on frise la catastrophe ! La chance n'est pas toujours là et c'est une vigilance constante, une organisation sans faille qui est attendue des professionnels ! La justice attend celle ou celui qui aura eu une minute d'inattention et condamne pour inattention ou négligence...avec sursis !!

Voilà donc un métier passionnant, à grandes responsabilités, que nous aimons faire, qui permet de participer à un moment exceptionnel de la vie des familles. Nos pratiques, si elles sont respectueuses sont inoubliables pour les familles, comme pour nous ! Pour bien traiter les usagers il faut de la patience et de l'attention, mais quel respect est accordé aux professionnelles ? Car ce sont plus souvent des femmes, comme dans les professions de la petite enfance, qui ont subi cet écart de salaire injustifié et tenace, qui doit depuis longtemps être revalorisé.

Le 12 mai les sages femmes HOMMES ET FEMMES seront dans la rue , ! il y aura aussi les enseignants qui attendent le Master 2, les sexologues, les échographistes, les acupuncteurs, les tabacologues, les ostéopathes, les consultantes en lactation et en périnatalité, les retraitées qui ont si longtemps espérées...qu'elles soient cadres ou cadres supérieures, elles dénoncent cet incroyable discrimination d'une profession largement féminisée qui a subit longtemps le patriarcat médical dont il serait grand temps de se défaire !

Le ministère de la santé, La DGS et les commissions nationales des naissances, l'Urcam, les fonctions publiques hospitalières et territoriales doivent enfin entendre notre SOS? AVANT QUE les chiffrages statistiques ne rendent compte des erreurs commises en fermant de trop nombreuses maternités et centre d'IVG, en entravant la pratique d'une obstétrique de proximité, public, privée et libérale.

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Le 17/04/2011 à 21:25, Nicolas DUTRIAUX a dit :

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Merci M. Le Méner d'avoir pris conscience de la situation des sages-femmes qui s'épuisent chaque jour un peu plus dans les "hyper-maternités" dont la surcharge amène à offrir du "discount" à nos patientes avec les risques pour elles, leur enfant et leur devenir de parents !

Il est dommage qu'un certain nombre de vos collègues parlementaires - médecins pour la plupart - "cassent" de la sage-femme dans leurs propos infâmes et odieux (voir la discussion au Sénat sur la révision de la loi HPST ! - vous pourrez leur demandez copie du mail que je leurs ai envoyé !).

Vous pouvez les prévenir que la colère gronde. Il y a juste 10 ans, les sages-femmes avaient mené la plus grande grève de leur histoire et 2011 pourrait fort ressembler à 2001 si les choses n'évoluent pas !

Merci Martine d'avoir compléter cette question ouverte si justement !

En espérant une réponse de Mme la secrétaire d'état qui ne sera pas que du blabla pré-électoral ! Qu'elle apportera un calendrier viable et surtout rapide et non des annonces dont les sages-femmes connaissent la rengaine et n'y croient plus.

Nicolas DUTRIAUX

sage-femme (CH Argenteuil).

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Le 17/04/2011 à 22:16, martine desmares a dit :

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oui je trouve ce commentaire constructif DIX ans déjà de mensonges et moqueries !

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Le 19/04/2011 à 12:37, Selina Kyle (Fondatrice du GRENN) a dit :

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Bravo Martine !

Ton indignation t'honore.

Ce qui est tout aussi effarant, c'est que les politiciens ne prennent pas la mesure de ce que subissent les femmes. Ce qui compte, ce sont les chiffres ! Faudrait surtout pas dépenser trop... Alors, on met la pression aux pros parce que les résultats en termes de mortalité maternelle et périnatale ne sont pas franchement fameux en France, mais on persiste dans la direction qui y contribue : hypermédicalisation, du début de la grossesse jusqu'à l'accouchement, et gestion serrée des coûts !

Un gynécologue obstétricien ne dispose pas des compétences d'une sage-femme en matière de physiologie ! L'aptitude en la matière ne dépend pas du nombre d'années d'études mais du domaine dans lequel on s'est spécialisé. Remettre le suivi de grossesse et l'accouchement physiologique entre les mains d'un spécialiste de la pathologie, c'est le meilleur moyen de voir des pathologies éclore : tout simplement parce que ce praticien ne connaît pas l'immense variété des situations physiologiques et que de surcroît, il est pétri par l'angoisse compréhensible d'être face à une catastrophe (comme il en affronte souvent dans sa pratique) s'il n'intervient pas au moindre signe qui lui semble suspect.

Or en France, la grande majorité des femmes enceintes sont suivies par un gynécologue obstétricien... Et pire, beaucoup ne savent même pas que des sages-femmes proposent un suivi en cabinet libéral !

Alors, certains de ces Messieurs-Dames offusqués parleront de lobbying en lisant ton texte et répéteront, comme pour mieux s'en convaincre, que ce ne sont que les revendication d'une profession qui s'estime injustement déconsidérée...

La vérité, c'est que les femmes ne sont que des pions sur un échiquier où on mène une partie visant à réduire les coûts ! Ce ne sont que des ventres ! Leur ressenti est secondaire... Batterie d'examens effectués en routine, liste d'interdictions alimentaires en mains, consultations de 10 minutes : pesée, toucher vaginal (inutile la plupart du temps !), prise de tension, remontrances si prise de poids jugée excessive, rédaction d'ordonnance, "Au revoir, au mois prochain" ! Et le jour J : perfusion, monitoring, péridurale, pieds dans les étriers, "Poussez Madame", "Félicitations" !

Pas le temps d'écouter, pas le temps de parler, pas le temps d'accompagner, pas le temps de faire autrement, pas assez de monde : on essaie juste d'avoir le moins de morts possible avec le moins d'argent dépensé.

Qui aura le courage d'injecter des moyens financiers pour refondre le système, pour offrir aux femmes un vrai choix et plus de respect ? On sera probablement surpris de constater qu'on y gagne sur tous les plans. Les deniers de l'Etat sont mal investis. Il faut desserrer les cordons de la bourse mais surtout, répartir les moyens différemment ! Évidement, il est à parier que cela déplaira à ceux qui y gagnent aujourd'hui le plus et qui détiennent le monopole du marché de l'obstétrique... Dénoncer un lobbying des sages-femmes est une manière implicite de manifester ses craintes d'y perdre financièrement...

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Le 05/05/2011 à 12:21, martine desmares a dit :

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Aujourd hui journée internationale des sages femmes, qui interviendra en leur faveur pour protéger de façon plus économique la santé des femmes et de leurs enfants ?

Martine Desmares Sage femme au Havre

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