Les amendements de Pierre Moscovici pour ce dossier
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d'insérer la rigueur budgétaire dans le marbre du droit des États membres. Quid, dans ce texte, de la stratégie de croissance, si souvent évoquée et jamais traitée ? Quid de la stratégie de Lisbonne dédiée à l'investissement et à l'innovation ? Quid aussi des eurobonds, les euro-obligations qui auraient pu permettre à l'Europe de mutualiser l...
Puisque je parle de la dette, je veux dire ici que la réduction des déficits et de la dette correspond à une ardente obligation que la gauche a d'ailleurs toujours su remplir bien mieux que la droite. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Eh oui ! Les chiffres sont là. Souvenez-vous de la période allant de 1997 à 2002 et comparez c...
Le cadre proposé ici ne propose aucune dynamique vertueuse ; il n'enclenche aucune stratégie de croissance qui permette d'accroître les recettes, mais se borne à prévoir une punition. Ce pacte, dont le Président de la République et votre gouvernement sont les coauteurs vous le revendiquez est avant tout un pacte de sanction ou de purge. Il ...
Il ne fera en réalité, vous le savez, qu'accentuer encore la distance que ressentent nos concitoyens à l'égard de l'Europe. Et ce n'est pas la timide référence à la nécessité de réfléchir à une taxe sur les transactions financières qui pourrait nous rassurer.
Je ne me plains pas que vous repreniez cette idée, qui a émergé des rangs de la gauche, bien au contraire.
Mais il ne suffit pas de l'évoquer ; il faut la mettre en oeuvre avec une ambition suffisante. Ce n'est pas le cas ; nous vous le demandons. C'est d'autant plus vrai que votre erreur sociale est aussi une erreur économique, car la crise de liquidités couve toujours. Vous avez parlé des stress tests que devraient subir les banques ; c'est un ca...
C'est aussi une erreur économique parce que cette politique d'austérité ne peut que briser la faible reprise économique constatée en Europe, et d'ailleurs bien plus en Allemagne qu'en France. Ce tournant, dangereux pour la France et pour l'Europe, nous entendons le combattre. Une autre voie est possible.
C'est celle qu'ont tracée les propositions du parti socialiste européen à Athènes le 4 mars dernier. Oui, il faut un pacte européen, mais pas le vôtre. Nous en appelons, avec l'ensemble des socialistes européens, à un pacte pour l'emploi et le progrès social qui passe par une politique industrielle européenne, par l'instauration de normes soci...
Pourquoi, monsieur le ministre d'État, n'avez-vous pas demandé que l'Europe examine une politique industrielle européenne de nature à répondre aux inquiétudes profondes qui s'expriment dans notre pays sur le déclin industriel ? Pourquoi n'avez-vous pas demandé je sais que vous êtes sensible à ce sujet que l'Union européenne avance rapidemen...
Les faiblesses de votre politique d'abord, car comment prêcher l'exemple quand les chiffres du chômage, du déficit public ou du commerce extérieur plombent chacun de nos pas et dessinent sur le plan économique le sombre bilan de votre politique, (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
quand votre gouvernement réussit le tour de force de changer de stratégie économique tous les ans ? C'est en réalité parce que vous avez échoué que vous consentez aujourd'hui à une politique d'austérité qui n'est dans l'intérêt ni de l'Europe, ni de notre pays.
Enfin, je voudrais dire un mot de votre incapacité à penser notre relation avec l'Allemagne. Il y a exactement un an, Christine Lagarde appelait les Allemands à relancer plus fortement leur économie et à creuser leur déficit pour soutenir la demande en Europe. Un an après, le changement de posture du gouvernement français est complet puisque, ...
Certes, mais la crise est la même pour tout le monde ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) La monnaie est la même pour tout le monde. La notation AAA de la dette est la même pour la France et pour l'Allemagne, l'effort de relance budgétaire est similaire et, pourtant, on constate un échec d'un côté, une réussite de l'autre. Voilà ce...
Cet échec, c'est enfin celui d'une certaine approche de la gouvernance européenne, une approche unilatérale, qui ignore le Parlement européen comme les institutions européennes, qui affaiblit la Commission européenne.
Elle est aussi la vôtre dans l'accompagnement des transitions démocratiques en cours dans certains pays arabes, que le Conseil européen devrait également examiner. Là-dessus, vous avez fait entendre votre voix, vous avez tenté d'introduire de la cohérence dans notre politique arabe.
Vous avez insisté sur l'audience qui est la nôtre, d'après vous, dans ces pays. Moi, je pense, comme le groupe socialiste, qu'en réalité, cette audience est très dégradée.
Parce que le Président de la République, dans un premier temps, face aux révolutions arabes, a fait preuve de complaisance à l'égard des régimes en place : mieux valait, à ses yeux, un dictateur confirmé qu'une démocratie perçue comme une menace. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Le voilà maintenant, et l'on sait que vous n'appréciez guère cela, monsieur le ministre d'État, transformé, sous l'influence d'émissaires qui ne viennent pas de votre ministère, en une sorte de « va-t-en guerre », comme si, après avoir engagé une réconciliation forte avec le colonel Kadhafi, il lui fallait maintenant porter seul l'estoc au coeu...
Tout cela, et j'en termine, monsieur le président, nous conduit à penser et à dire, comme nos amis socialistes européens, que l'Europe n'est pas entre les bonnes mains...
et, ajouterai-je, que la France n'est pas entre les bonnes mains. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est bien pourquoi, avec la gauche et l'ensemble des hommes et des femmes inquiets du statut et du crédit de notre pays en Europe, nous souhaitons proposer une alternative à la hauteur de ce qu'attendent les Français. (Huées sur plus...