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a déploré que les négationnistes du peak oil persistent dans leur aveuglement. L'hypothèse n'est-elle pas désormais avérée, pour tous les liquides, hormis les agrocarburants ? Le phénomène est-il plutôt pour aujourd'hui, pour dans dix ans ou pour dans vingt ans ? Comment les cours des hydrocarbures, notamment du pétrole, sont-ils appelés à évoluer dans les mois et les années à venir ? Les services de Bercy, depuis cinq ans, se sont toujours trompés : pour le budget 2008, ils ont prévu un prix moyen de 75 dollars alors qu'il atteindra vraisemblablement le double. Les pays producteurs étant pris d'une sorte de nationalisme pétrolier qui les incite à conserver une partie de leurs réserves pour la consommation dome...
...sme que de penser que l'on arrivera peut-être un jour à une production quotidienne de 100 millions de barils tous liquides confondus. J'estime que nous atteignons en 2008 le « pic tous liquides ». Quelle date retenez-vous pour votre part ? Confirmez-vous que le pic conventionnel a été atteint en 2005 ? Si tel est bien le cas, comment soutenir que les prix pourraient se stabiliser ? En réalité, le pétrole à 130 dollars le baril n'est pas cher, pas plus que l'essence à 1,50 euro le litre. Goldman Sachs avance le chiffre de 180 ou 200 dollars, Patrick Artus celui de 350 dollars dans quelques années. Ne pas faire état de ces estimations, c'est mentir par omission. Sur le NYMEX New York mercantile exchange on peut acheter des barils jusqu'en décembre 2016. Depuis 1983, lorsque le baril a été coté...
...i de l'énergie, puisque l'on parle du prix des produits pétroliers. Vous connaissez le paysage énergétique mondial. Les grandes énergies du monde, ce sont les énergies fossiles, qui représentent plus de 84 % de l'énergie primaire. Le reste l'hydroélectricité, les énergies renouvelables, la biomasse, le nucléaire , ce n'est pas grand-chose, 2 ou 3 % du total. Et parmi les énergies fossiles, le pétrole représente 40 % de l'énergie primaire. Le pétrole est donc la grande énergie du monde, d'autant plus que les prix des autres énergies, le gaz par exemple, sont indexés sur les cours du baril à New York. Lorsque le prix du pétrole varie, cela produit donc des conséquences massives. En France, on n'a évidemment pas de pétrole, mais c'est encore pire, puisque la proportion du pétrole dans l'énergie...
Le pétrole, disais-je, représente 50 % de l'énergie finale en France. L'impact des variations du prix du pétrole est donc massif, un impact à la fois écologique, économique et social. Il fallait rappeler cela pour mesurer dans quel contexte, mondial, européen et français, s'inscrit la proposition de loi du groupe socialiste. J'en ai examiné l'ensemble des articles. Je souscris à la proposition de prélèvem...
...e du monde énergétique. Désormais, comme j'ai essayé de vous le dire, la hausse du baril est appelée, moyennant quelques oscillations hebdomadaires, à devenir permanente. Nous entrons dans le monde de l'énergie chère. Nous ne sommes plus dans celui où, depuis un siècle et demi, l'énergie était très bon marché. J'ai entendu M. le secrétaire d'État nous parler de « la flambée actuelle des prix du pétrole ». Mais il n'y a pas de « flambée actuelle » ! Ne croyez surtout pas qu'un baril à 95 ou 100 dollars, ou un litre d'essence à 1,50 euro, ce soit cher ! En 2008, en 2009, en 2010 et au-delà, les prix seront bien plus élevés. On se souviendra de l'époque actuelle avec amertume, et même un peu de nostalgie : « En novembre 2007, le litre d'essence n'était qu'à 1,50 euro, le baril de pétrole n'était q...
Il ne faut pas être attentif à la seule dimension économique du problème. Bien sûr, la demande est maintenant structurellement beaucoup plus forte. Je dis bien structurellement, à cause de la nôtre, mais aussi de celle de la Chine, de l'Inde, du Pakistan, de l'Afrique du Sud, du Brésil, d'autres pays encore. Mais il y a aussi les faits géologiques. La décroissance de la production mondiale de pétrole est appelée à se poursuivre pour toujours. Ne croyez pas que l'époque des mouvements de yoyo reviendra. D'une certaine manière, la fête pétrolière est finie. L'énergie bon marché, c'est fini, et pour toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à nous.
...ntent, il y a une petite élasticité de la demande, qui baisse un peu, de sorte que si les recettes de TVA augmentent, celles de TIPP baissent, mais en plus, cette année, sur les neuf premiers mois de 2007, les recettes de TVA ont même baissé. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas que le carburant, il y a aussi le fioul domestique. Or, nos concitoyens, à juste titre, considèrent qu'il faut réserver le pétrole aux usages les plus nobles, la pétrochimie, les lubrifiants, et les transports. Brûler du pétrole pour faire de la chaleur ou de l'électricité, c'est totalement idiot. Nos concitoyens ont donc remplacé leurs chaudières à fioul par des chaudières à charbon. Du coup, les ventes de fioul domestique ont énormément baissé : moins 20 % ! Par conséquent, même les recettes de TVA ont baissé cette année :...
...nationale de l'énergie, qui fait référence en la matière, des centaines d'experts patentés ingénieurs, économistes et géophysiciens affirment qu'en 2020, en 2030 et même au-delà, toutes les énergies du monde vont croître. Quelle illusion pour nous, en tant que politiques, de croire que, dans les prochaines décennies, la production énergétique va croître, quelle que soit l'énergie primaire, le pétrole, le gaz, le charbon, l'hydro-électricité, la biomasse, voire l'uranium ! On tire des plans sur la comète, et dans tous les secteurs technologique, économique, social, bref, politique en croyant que cette croissance, à laquelle nous sommes drogués, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale, va continuer pour encore longtemps. La répartition de la consommation globale de la planète montre qu...
Il en est de même pour la Russie qui, si elle reste un grand exportateur de pétrole, a atteint dès 1986 le maximum de sa production. Aujourd'hui, la déplétion est franche. Les mêmes méthodes géophysiques des équations différentielles ont été appliquées aux gisements du monde entier. On en a conclu, avec quelques incertitudes il serait évidemment absurde de citer une date précise , que le pic serait franchi vers 2010, soit très bientôt. Pendant ce temps-là, bien entendu,...
...je ne parle même pas des postes de télévision, des réfrigérateurs, des mobylettes ou des téléphones portables , il lui faudrait environ 600 millions de véhicules ! Mais cela n'arrivera jamais, je peux vous l'assurer. Jamais les Chinois ne vivront comme nous ; pas parce qu'ils n'en ont pas envie au contraire , mais pour des raisons matérielles : il n'y aura jamais assez d'acier, de platine, de pétrole, de ciment, de gaz, de gallium ou de molybdène ! C'est impossible ! Car toutes ces ressources, extraites du sous-sol, seront bientôt en déplétion, quand elles ne le sont pas déjà.
Observons les chiffres mensuels de l'Agence internationale de l'énergie d'un côté, et de l'Energy information administration qui dépend du département américain de l'énergie de l'autre : ils indiquent que, depuis mai 2005, la production mondiale de pétrole conventionnel est en baisse, tandis que le total des liquides hydrocarbonés l'est depuis juillet 2006. Est-ce le pic ? Je ne sais pas. Il faudra plusieurs années pour s'en rendre compte. Mais si c'est le cas, le monde va beaucoup changer. Comme le disent certains de nos amis Anglais y compris au sein du Gouvernement , il nous faudra alors penser l'impensable. À ce choc géologique va s'ajouter...
Ainsi, la guerre en Irak comme d'ailleurs la guerre du Golfe, en 1991 est-elle due au pétrole, comme nous le savons tous depuis 2003. Bien sûr, certains ont voulu la justifier par la dictature de Saddam Hussein. Mais la moitié des pays membres de l'ONU sont des dictatures. Alors, pourquoi aller là plutôt qu'ailleurs ?
Ensuite, on a prétendu que le président irakien possédait des armes de destruction massive. Mais tous ces arguments n'ont pas tenu bien longtemps. En fait, comme le disait la semaine dernière Alan Greenspan, dont la lucidité est bien connue, les Américains ont envahi l'Irak parce qu'on y trouve du pétrole qui plus est à bas coût d'extraction. On peut toujours explorer les bassins sédimentaires à la recherche de gisements, mais le pétrole polaire ou off shore, les huiles lourdes de l'Orénoque, les sables bitumeux de l'Athabasca, au Canada, tout cela coûte cher à extraire et réclame de gros investissements énergétiques et financiers. Le pétrole à bas coût d'extraction, c'est sur les rives de la Ca...
Une telle politique a même été décrite par l'AIE. Certes, j'ai beaucoup à redire à propos de cette institution, dont le scénario de référence auquel, bien entendu, je ne crois pas prévoit, à l'horizon 2030, une production de pétrole et de gaz toujours en croissance. Elle a pourtant publié, il y a deux ans, un autre document, que certains d'entre vous ont peut-être consulté : Saving Oil in a Hurry pardonnez-moi de le citer en anglais, mais, hélas, l'Agence ne publie qu'en cette langue, contrairement à l'Office européen des brevets.
Sans doute. Traduit en français, cela donne : « Comment économiser le pétrole rapidement ? ». Ce document propose une douzaine d'orientations destinées au pays riches, ceux de l'OCDE puisque l'AIE est au service de ces grands consommateurs. Voici quelques-unes des mesures que propose cet ouvrage c'est autre chose que le Grenelle de l'environnement ! Je ne vous citerai, parmi la douzaine de mesures, que quelques-unes des plus remarquables. Tout d'abord, la speed restr...
...ible de prendre de l'essence. Ce serait socialement beaucoup plus juste. Actuellement, en effet, nous connaissons déjà le rationnement : il s'agit du système des revenus et des prix. Ainsi, une personne riche ne se rationne pas, mais une pauvre a du mal à rouler avec sa vieille diesel de dix ans et regarde le prix à la pompe ! Le système de la carbon card responsabiliserait chacun face au prix du pétrole et aux émissions de gaz à effet de serre. Telle est l'idée que je vous soumets, monsieur le secrétaire d'État.