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Sur la question du tout sécuritaire, notre architecture institutionnelle et notre organisation de défense datent pour l'essentiel de l'ordonnance, remarquable, de 1959. Ne convient-il pas, un demi-siècle plus tard, de tirer les conséquences des évolutions internationales, d'ailleurs rappelées très justement dans le Livre blanc, de tenir compte de cette évolution stratégique qui tend à effacer la distinction entre temps de paix et temps de guerre, pour permettre une architecture plus cohérente qui irait, nous vous en donnons acte, vers une stratégie globale, une stratégie totale ? C'est exactement ce que préfigurait, en 1963, le général Beaufre dans sa remarquable Introduction à la stratégie, dans laquelle il prop...
...les capacités et les outils de sa sécurité et de sa crédibilité politique. Cette réflexion appelle trois questions : sur la cohérence du projet politique au regard des menaces, sur la définition des orientations stratégiques et du format capacitaire qui en découle, enfin sur les moyens qui y sont consacrés. Elles fourniront le cadre de mon intervention. En ce qui concerne le projet politique, le Livre blanc nous a proposé une analyse des perspectives internationales et des menaces dont on a salué l'exhaustivité. J'insisterai néanmoins sur trois points mentionnés dans la loi de programmation. Tout d'abord, l'hypothèse de voir émerger de nouveaux conflits interétatiques est malheureusement vraisemblable. Qui peut dire comment évoluera le jeu de coopération-compétition entre les grandes puissanc...
Au total, le Livre blanc puis le projet de loi de programmation proposent une articulation pertinente entre l'analyse de la situation internationale et notre projet politique.
...ts ont eu lieu sur notre politique de défense. Ici même, sur certains bancs plus que sur d'autres, il fut question de l'agressivité de la France et de la nécessité louable de faire prévaloir la force du droit. Cinq ans plus tard, nous connaissions le plus grand désastre de toute notre histoire. La politique de défense est une chose grave, elle touche à l'essentiel : la pérennité de la nation. Un Livre blanc est un moment important, parce qu'il est fondateur. Celui-ci, monsieur le ministre, est fondateur à quatre égards, me semble-t-il. Premièrement, il a eu recours à une méthode inédite, car, pour la première fois, il s'est appuyé sur une large consultation. Deuxièmement, il a manifesté la volonté de faire procéder le format de nos armées de la réflexion politico-stratégique et non l'inverse. ...
.... Toujours est-il que notre avenir international ne serait plus du tout ce qu'il est aujourd'hui parce que, pour la première fois de notre histoire, la puissance dominante ne serait pas une puissance occidentale, ce qui constituerait un bouleversement stratégique encore plus important que l'effacement de l'ordre bipolaire ou le passage des États-Unis au statut d'hyperpuissance plus récemment. Ce Livre blanc dernier aspect fondateur pose un diagnostic lucide sur l'état de notre outil de défense. Il avait à intégrer un triple héritage et il l'a fait : deux héritages positifs et un négatif. Le premier héritage est l'héritage gaullien, avec la construction de la dissuasion nucléaire qui, des décennies plus tard, continue de constituer le socle de notre défense, ultime garantie et outil d'indép...