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...ropre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internationale. Un déclin que semble signifier l'ultime épisode de l'entrée en guerre de la France contre la Libye, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Au-delà de l'élan politico-médiatique de ces derniers jours, l'intervention militaire en Libye repose sur deux fictions. En premier lieu, l'Élysée et ses porte-parole, relayés avec une certaine cécité par la majorité des médias, prétendent qu'il y aurait une unité de la communauté internationale pour soutenir les bombardements en Libye. Au mieux, il s'agit là d'une erreur d'analyse. Permettez-nous, en effet, de souligner les méfiances et les oppositions qui s'expriment autour de ...
... l'Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis, pétromonarchies amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'interdiction de l'espace aérien pour protéger Gaza de l'aviation israélienne, qui a fait mille cinq cents morts ? Chers collègues, vous l'aurez compris, notre voix ne s'associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l'intervention militaire en Libye.
... changé d'avis sur un dictateur sanguinaire comme Kadhafi. Et nous conserverons cette même opinion demain, quand bien même la majorité nous promettrait, la main sur le coeur, que l'homme serait devenu à nouveau fréquentable et qu'il pourrait sauver notre pays en crise. Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme. En revanche, le discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la Libye à laquelle la France participe, une intervention soutenue par la majorité des forces politiques avec un entrain qui frise l'indécence. Nous restons convaincus, avec l'écrivain algérien Boualem Sansal, que « la guerre entre le bien et le mal n'a jamais profité qu'au mal ». Pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question incontournable des risques d'engrenage et de c...
... a-t-elle été prise en compte avec tous les risques d'affrontements tribaux ? Les leçons du fiasco somalien ont-elles été tirées ? Le pire a-t-il été envisagé ? Quel plan est prévu dans l'hypothèse probable d'un enlisement, d'une partition du pays et d'une division de la communauté internationale encore plus marquée qu'elle ne l'est aujourd'hui ? Trop d'incertitudes pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le risque d'une escalade est trop grand. Et s'il y a un prix à payer dans l'avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas au peuple libyen de le faire. Il paye déjà trop cher le maintien d'une dictature dont il ne veut plus. Du reste, nous ne cautionnerons pas la moindre intervention qui, comme de plus en plus de voix l'affirment au-delà de nos frontières, ne viserait qu'à fa...
...on d'une défense européenne. À partir du moment où la France qui défend, jusqu'ici, un pilier européen se sera elle-même ralliée à une intégration de l'OTAN, croyez-vous sincèrement, monsieur le Premier ministre, que les pays de l'Est, et d'autres, vont défendre ce concept que la France elle-même aura d'une certaine manière, à leurs yeux, abandonné ? Croyez-vous qu'ils engageront les dépenses militaires nécessaires ? Nous ne le croyons en aucun cas. Vous nous dites que la réintégration dans le commandement militaire va encourager la défense européenne, vous risquez au contraire de la tuer. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Je veux ajouter deux ou trois arguments qui mériteraient d'être examinés. D'abord, une question absolument incontestable se pose, celle du consensus. Il n'y a...