7 interventions trouvées.
...t de loi qui nous est présenté aujourd'hui ne saurait donner lieu à un énième épisode de la querelle des Anciens et des Modernes. Non, il n'y a pas, d'un côté, les Anciens conservateurs, égoïstes, protectionnistes, repliés sur leurs trésors et, de l'autre, les Modernes, forcément généreux, ouverts sur les autres et prêts à faire profiter le monde entier de nos oeuvres éclairantes. La question du Louvre d'Abou Dabi est certainement plus complexe. Elle mérite un débat lucide et approfondi, qui sache faire l'économie des caricatures et des affirmations simplistes, d'autant qu'il s'inscrit dans un contexte préoccupant d'où l'indispensable refondation de notre politique culturelle n'aura jamais été aussi absente. Jamais cette grand-messe qu'est la conférence budgétaire du ministre de la culture n'au...
...rofessionnels et d'un patrimoine artistique que le monde entier nous envie soit un honneur pour nos musées, cette politique ambitieuse de coopération internationale doit également être interprétée comme une pierre apportée à l'édifice du dialogue si nécessaire entre les cultures. Elle représente à ce titre une opportunité unique de rencontres et d'échanges entre les civilisations. D'ailleurs, le Louvre est déjà engagé dans plusieurs grands projets hors les murs, sans que ces échanges aient jamais suscité aucune polémique. Le Louvre-Lens a permis la réalisation d'un musée de 22 000 mètres carrés financé par les collectivités locales et l'Union européenne, au coeur d'une région qui connaît de lourdes difficultés économiques. Un partenariat étroit s'est noué par ailleurs pendant plusieurs années a...
En cela, ce projet du Louvre d'Abou Dabi est particulièrement ambitieux pour les Émirats arabes unis, qui souhaitent se positionner comme le centre culturel du monde arabe, et préparer ainsi leur entrée dans l'ère post-pétrolière. Mais il soulève de nombreuses questions qui restent encore sans réponse et sur lesquelles nous attendons aujourd'hui des éclaircissements de la part du Gouvernement. Notre première inquiétude conc...
...ire dans les domaines touchant à l'activité muséale. Cette agence sera notamment chargée de fournir à la partie émirienne des prestations d'assistance et de conseil en matière de stratégie d'acquisition des collections permanentes du musée, de programmation des expositions temporaires, ou de recrutement et de formation du personnel. Dans le cadre de cette aide globale, le musée portera le nom de Louvre d'Abou Dabi pour une durée rendez-vous compte ! de trente ans et six mois. En attendant que le musée universel dispose de ses propres collections, la France s'engage à l'aider à ouvrir progressivement ses galeries au public en prêtant, sur dix ans, d'abord 300 oeuvres, puis, après trois ans d'activité, 250, puis, à partir de la septième année, 200. Cette opération promet d'être pour le moins ...
...te sur les moyens de mise en oeuvre du projet et sur ses conséquences. Malgré les éclaircissements apportés ici ou là, toutes nos craintes n'ont pas été dissipées. Une de nos interrogations porte sur la manière dont notre plus grand musée pourra faire face à cette nouvelle décentralisation en termes non seulement d'oeuvres, mais aussi de personnel qualifié. Il semble en effet que les réserves du Louvre, contrairement à ce que certains veulent faire croire, ne disposent plus guère d'oeuvre. Dès lors, nos partenaires se contenteront-ils de pièces considérées comme mineures mais disponibles dans les réserves ou, à l'inverse, Français et touristes seront-ils privés, pour des périodes relativement longues, des quelques-unes des oeuvres majeures de notre patrimoine ? Par ailleurs, en ce qui concerne...
...fet ! Notre troisième inquiétude a trait aux finalités mêmes du projet, notamment à ses retombées pour la France et à sa signification, compte tenu du fait qu'il associe des contreparties industrielles et financières à un partenariat culturel. À nos yeux, ce projet de musée universel est nouveau. Il ne constitue pas, comme dans le cas de Lens ou d'Atlanta, le simple déploiement d'une antenne du Louvre en région ou à l'étranger. Comme Catherine Tasca l'a rappelé lors de l'examen du projet de loi au Sénat, il opère de fait un tournant préoccupant de notre politique d'échanges culturels internationaux en ne s'inscrivant qu'en apparence dans le processus séduisant du déploiement hors les murs des grandes institutions culturelles françaises. En effet, il émane non de l'institution elle-même, mais d...
...euses questions, notamment sur les contreparties accordées, surtout quand on songe au contexte budgétaire préoccupant des musées en régions, marqué notamment par la pauvreté des moyens financiers, le sous-effectif, ainsi que la marginalisation des compétences, des qualifications et des recrutements. De fait, les questions soulevées par notre groupe portent sur le sens et la finalité du projet de Louvre à Abou Dabi. En quoi contribue-t-il au rayonnement culturel de la France ? Au-delà de la simple aubaine financière qu'il représente, quel en est l'intérêt et quels en sont les risques ? Ses fondements sont-ils économiques et culturels ou sont-ils la contrepartie de projets industriels ? Je l'ai rappelé au début de mon intervention, l'internationalisation des institutions culturelles françaises e...