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Interventions sur "nomination" de Michel Françaix


8 interventions trouvées.

Madame la ministre de la culture et de la communication, nous voici aujourd'hui appelés à conclure cette année de bataille audiovisuelle par un projet de loi organique qui matérialise la mainmise de « l'omniprésident » sur les sociétés nationales de programmes : la nomination des patrons de France Télévisions, de Radio France et du holding audiovisuel extérieur de la France. Faisons un peu d'histoire. La nomination en conseil des ministres n'est pas une invention récente : elle a été pratiquée jusqu'en 1982, avec un permanent insuccès et, selon le mot d'Hervé Bourges, elle faisait de la télévision française un objet d'interrogation ou plus exactement de stupeur p...

...sible quand le chef ultime sera nommé par l'exécutif. À propos du risque de révocation, vous me direz peut-être que la procédure ne sera jamais utilisée. Cependant, il faut avoir conscience que cette épée de Damoclès va modifier profondément les comportements. Cette seule éventualité aura un effet paralysant sur les décisions éditoriales et journalistiques. Plutôt que de chercher à politiser la nomination du PDG, le pouvoir aurait été plus inspiré de sécuriser le financement à long terme de l'audiovisuel public, et de lui accorder une large autonomie opérationnelle. Certes, on aurait pu sans doute imaginer de perfectionner le mode de nomination existant des membres du CSA, afin d'équilibrer le nombre de représentants de la majorité et de l'opposition. On aurait pu réfléchir à un conseil d'administ...

...vice public. Qui aura le courage d'expliquer au Président de la République que la France n'est pas une entreprise privée au service d'un homme ou d'un parti ? Que les médias publics doivent rester indépendants au service de tous les Français pour garantir le pluralisme des idées ? La majorité s'est époumonée à nous expliquer que tout cela était plus clair, et mettait fin à une hypocrisie sur les nominations. Depuis quand la politique doit-elle entériner le pire et non le meilleur ? Notre rôle n'était-il pas de trouver le moyen de mettre en place une instance totalement libre de toutes pressions comme ont su le faire d'autres pays ? Certains gogos estiment que le nouveau mode de nomination a le mérite de la simplicité ; cette réponse de gribouille est applaudie à la fois par les naïfs et les cynique...

Avant-hier, le CSA fêtait ses vingt ans. Triste anniversaire ! Sur son site web, nous pouvons encore lire : « Le CSA nomme les présidents des télévisions et des radios publiques. » Dans huit jours, nous lirons sans doute : « Le CSA donne son avis conforme sur la nomination des présidents des sociétés nationales de programme. » Chers collègues, ne sentez-vous pas la régression démocratique ?

Vous qui représentez la République, la démocratie et le pluralisme, vous devriez comprendre qu'un homme seul ne peut décider pour tous de la nomination du président de France Télévisions, ni surtout de sa révocation au seul motif du caprice du prince !

Qui a annoncé aux journalistes des Echos la nomination de Nicolas Beytout par Bernard Arnault à la tête du quotidien économique ?

...é consulté par Jean-Pierre Elkabbach avant le recrutement, pendant la campagne électorale présidentielle, de la rédactrice en chef du service politique d'Europe 1 ? Quand a-t-on décidé de nommer Etienne Mougeotte à la tête du Figaro Magazine ? Le fait qu'Alexande Bompard, dont on connaît les rapports avec M. Sarkozy, ait été nommé à la tête d'Europe n° 1, relève-t-il du hasard ? Et que dire de la nomination de Jean-Claude Dassier, qui a pris la direction de l'information de TF1 pour fusionner les rédactions de TF1 et de LCI ? (Interruptions sur les bancs du groupe UMP.) Sans oublier Patrick Poivre d'Arvor, qu'on a fait partir un peu plus tôt que prévu parce qu'il fallait faire arriver Laurence Ferrari ! Ni le départ de Jacques Espérandieu du Journal du Dimanche ! NI celui d'Alain Genestar de Paris M...

Le pouvoir de révocation des présidents des sociétés de l'audiovisuel public ne peut être exercé que par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Les garanties d'indépendance qu'offre le CSA, dont nous n'approuvons ni le mode de nomination, ni les attributions ni le fonctionnement, sont certes minimes, mais il a au moins le mérite d'être cette instance de régulation que nous nous sommes efforcés de mettre en place depuis 1981, afin de couper définitivement le cordon ombilical entre le pouvoir exécutif et l'audiovisuel public et de protéger celui-ci des pressions politiques. Reste à savoir si la majorité entend sauver cette instanc...