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Interventions sur "commandement" de Laurent Fabius


13 interventions trouvées.

...ur le ministre d'État qu'il y ait rapidement un débat, ici, dans cette maison sur ces sujets : les pays arabes, les révolutions et l'attitude de la France et de l'Europe. Ce n'est pas à ce décalage-là que je pense, mais plutôt à celui qui tient à nous-mêmes, plutôt à vous. Vous vous rappelez sans doute qu'il y a de cela près de deux ans, en mars, nous avions discuté de la réintégration dans le commandement militaire de l'OTAN. Nous avions des positions différentes et je me rappelle fort bien, puisque j'étais monté à la tribune au nom de mon groupe, que nous avions demandé au Gouvernement et j'ai le sentiment qu'il avait accepté, mais peut-être me trompé-je de faire le bilan de cette réintégration un an après. Nous sommes, malheureusement, plutôt deux ans après, et nous allons le faire, même trè...

...nte. Alors prenons les faits. En ce qui concerne l'influence au sein de l'OTAN et la défense européenne, je ne m'égarerai pas, parce que ce serait trop long, même si c'est fort intéressant, sur l'augmentation ou la diminution de notre influence en matière de politique étrangère. Je crains que les choses n'aillent d'un certain côté, et ce n'est pas sans rapport avec notre réintégration au sein du commandement militaire de l'OTAN, parce que ce que nous avions depuis des dizaines d'années, la spécificité française, devient très difficile à percevoir lorsque nous sommes en quelque sorte banalisés. Indépendamment de cet aspect, pour ce qui concerne spécifiquement l'OTAN, nous constatons que nous avons obtenu, c'est tout à fait exact, un commandement suprême de la transformation. J'ai un peu de mal, tout ...

Oui, mais il ne vous rend pas compte, sinon vous-même devriez nous rendre compte des décisions qui sont prises. En tout cas, ce serait une erreur pour tous ceux et c'est votre cas à tous qui connaissent le fonctionnement de l'OTAN de considérer que ce commandement de la transformation est le commandement par excellence. D'ailleurs, sans entrer dans les détails, il siège à Norfolk. À l'époque, et c'est un reproche qu'on faisait, il y avait à la fois et à côté un commandement américain considérable. Désormais, le commandement américain est parti, donc il siège tout seul. Certains diront qu'il est plus indépendant. D'autres diront qu'il ne reste que ces 300 p...

...ons tous, sur tous les bancs, regretter la décision de Mme Ashton, qui, semble-t-il, prend les décisions, qui a contribué à ce que les Français n'aient pas vu leur représentativité reconnue. En tout cas, je ne pense pas que l'on puisse soutenir que notre influence ait augmenté au sein de l'OTAN. C'est si vrai que, lors de la réunion de 1999, nous avions obtenu, alors que nous n'étions pas dans le commandement militaire et probablement parce que nous n'y étions pas , que l'on ne puisse pas engager les forces s'il n'y avait pas une décision de l'ONU, contrairement au souhait des Américains et d'autres. C'est probablement en raison de notre spécificité que nous avons obtenu satisfaction alors que, cette fois-ci, sur la question de la défense et du bouclier antimissile, personne ne soutiendra que la ...

Monsieur le président, mes chers collègues, je souhaite, monsieur le Premier ministre, commencer mon propos en formulant à votre égard un compliment. Je trouve qu'il faut beaucoup de talent et vous en avez pour exposer pendant une demi-heure les raisons qui justifient, selon vous, la réintégration de la France dans le commandement militaire de l'OTAN, sans aborder les trois contradictions majeures qui faussent ce débat. La première, évidente, est chronologique. Vous affirmez que ce débat est décisif ; sauf que la décision a déjà été prise et rendue officielle par le Président de la République la semaine dernière. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

... vaut pas. La deuxième, ce sont les fameuses « contreparties ». Je veux m'y arrêter un instant, si toutefois on veut bien, sinon m'entendre, du moins m'écouter. Vous nous dites, monsieur le Premier ministre : il y a des contreparties militaires. Les ministres nous ont parlé en commission, et j'imagine que vous n'allez pas le démentir, du fait que nous seraient « promis », si nous réintégrons le commandement militaire, un commandement à Norfolk, en Virginie, et un autre à Lisbonne. Et je vois le ministre des affaires étrangères qui approuve. Tous les spécialistes de ces questions, et il y en a de nombreux dans cet hémicycle, savent que ces commandements comment dire, pour ne vexer personne ? ne sont pas les commandements majeurs.

Et d'ailleurs, si je devais avancer une preuve irréfutable de ce que j'avance, je rappellerais que le Président Chirac, qui avait lui-même examiné la possibilité de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN,

avait exigé des contreparties. Mais celles proposées, les commandements de Norfolk et Lisbonne, ne pouvaient suffire.

Si vous contestez cela, M. le Premier ministre pourra nous répondre tout à l'heure. Je voudrais savoir si ces commandements sont bien les mêmes qu'avait demandés en vain le Président Chirac, ou bien si vous avez simplement abaissé les demandes de la France. Il y a un domaine fort important que vous n'avez pas abordé, monsieur le Premier ministre, et qui pourtant devrait tous nous intéresser, mes chers collègues, je veux parler des contreparties industrielles. Ce sujet est très souvent abordé dans les milieux spé...

Mais bien sûr ! Ça nous intéresse tous ! Et là, il est un mot que vous n'avez pas employé, monsieur le Premier ministre, mais vos ministres l'ont fait en commission. Il nous ont dit : il faut faire un « pari ». Si la défense européenne n'avance pas, c'est parce que nous n'avons pas réintégré le commandement de l'OTAN. Donc, parions, et les choses vont avancer. D'abord, je vous mets en garde : en matière de sécurité, je me demande s'il faut faire des paris. C'est une première question.

...nservons totalement notre indépendance nucléaire, de même que nous conservons la possibilité d'engager ou non nos troupes. Mais l'indépendance, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs de l'UMP, ce n'est pas simplement une question juridique. C'est une question de volonté, et une question pratique. Au moment de la deuxième guerre d'Irak, qui peut croire que si nous avions réintégré le commandement militaire de l'OTAN, la France aurait pu car si l'on parle de l'Allemagne, elle n'était pas à la tête de ce mouvement , avec la vigueur qu'elle a suscitée, prendre la tête d'un mouvement qui était juste et qui a fait école partout dans le monde ? Nous aurions été dans l'incapacité pratique et politique de le faire. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

...il ne s'agit pas simplement, monsieur de Charette, d'entrer dans un énième comité. Si elle se trouvait confirmée, cette décision briserait le consensus. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Cette remarque faite, j'en viens aux questions. Lorsque l'on a une stratégie, il n'est pas toujours aisé de la faire partager ; que dire alors quand on n'en a pas ! Or on nous propose de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN sans savoir exactement à quoi servira cette organisation ; on nous dit que la question sera examinée postérieurement. J'ignore si c'est extravagant, mais ce n'est pas très logique ! Le Gouvernement devrait au moins prendre position sur certains points. Par exemple, messieurs les ministres, êtes-vous favorables à ce que l'on propose à la Russie de faire partie de l'Alliance, à...

...il ne s'agit pas simplement, monsieur de Charette, d'entrer dans un énième comité. Si elle se trouvait confirmée, cette décision briserait le consensus. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Cette remarque faite, j'en viens aux questions. Lorsque l'on a une stratégie, il n'est pas toujours aisé de la faire partager ; que dire alors quand on n'en a pas ! Or on nous propose de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN sans savoir exactement à quoi servira cette organisation ; on nous dit que la question sera examinée postérieurement. J'ignore si c'est extravagant, mais ce n'est pas très logique ! Le Gouvernement devrait au moins prendre position sur certains points. Par exemple, messieurs les ministres, êtes-vous favorables à ce que l'on propose à la Russie de faire partie de l'Alliance, à...