Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Interventions sur "soixante" de Jean-Marc Ayrault


24 interventions trouvées.

pour ne pas dire mensongères. Lorsque, aujourd'hui, M. Sarkozy affirme sans rire que le relèvement de l'âge de départ en retraite de soixante à soixante-deux ans « protégerait les petites retraites », de qui se moque-t-il ? Les petites retraites sont versées aux personnes qui ont eu de faibles revenus d'activité. Le passage à soixante-deux ans maintiendra ou plongera ces personnes dans la précarité. Et la précarité, dans le cadre de votre réforme, n'ouvre pas droit à des pensions plus élevées. Est-ce protéger les gens que de les mainte...

C'est la réalité. Comment osez-vous parler de justice quand, parmi les salariés, ce sont les plus modestes sur qui portera tout l'effort, quand les inégalités s'accroissent. Chaque année, 300 000 personnes partent à la retraite à soixante ans, en ayant déjà cotisé jusqu'à deux années de plus que ce qui était nécessaire, sans que cela leur apporte un centime de plus de retraite. Et vous voulez que celles-là cotisent quarante-trois ans, quarante-quatre ans pour avoir droit à une pension décente ! C'est cela votre projet ? (« C'est scandaleux ! » sur les bancs du groupe SRC.) Et cela ne vous gêne pas ? Où est la justice lorsque vous ...

...qu'il est en danger, qu'il a besoin de financement à hauteur de 45 milliards, à l'horizon 2025. Tout le débat que nous avons avec vous porte sur la façon de dégager des recettes qui permettront de remettre ce régime d'assurance vieillesse en équilibre Que propose le Gouvernement ? De financer l'essentiel de son projet par le relèvement de deux ans des bornes d'âge celle du droit à la retraite à soixante ans, celle du départ sans décote à soixante-cinq ans. Cette mesure n'est pas autre chose qu'un nouvel impôt prélevé sur les Français, mais pas n'importe quels Français. Ce ne sont pas les salariés qui seraient de toute façon allés au-delà de soixante ans pour atteindre quarante et une anuités et demie, pas davantage ceux qui ont eu des carrières complètes et qui ne seraient jamais contraints d'a...

Pourtant, comparons ce qui est comparable. Vous nous dites que chez nos principaux voisins, l'âge de départ à la retraite est déjà de soixante-cinq ans.

Chez nous, soixante-cinq ans est l'âge de départ sans décote.

C'est tellement vrai que si l'on se penche non plus sur les âges légaux de départ à la retraite, mais sur l'âge effectif, c'est-à-dire celui auquel les salariés quittent le marché du travail, la proximité des situations en Europe est frappante : 61,6 ans en France et en Espagne contre soixante-deux ans en Allemagne. Nous sommes donc dans des situations comparables. À y regarder de plus près puisque les systèmes sont souvent différents qu'en est-il dans ces pays, paraît-il, si responsables ? En Allemagne, on peut partir dès trente-cinq ans de cotisations.

Pour un cadre de la génération de 1956 qui devra attendre soixante-deux ans pour partir à la retraite, la perte de pension représentera entre 1500 et 2000 euros par an.

La discrimination dont sont victimes les femmes dans le monde du travail est annonciatrice pour beaucoup d'entre elles de pauvreté et de précarité dans la vieillesse. C'est pour cela que nous sommes, je le répète, résolument hostiles comme l'ensemble des organisations syndicales au relèvement à soixante-sept ans de l'âge auquel on peut percevoir la retraite sans décote.

Or, sur ce front, les nouvelles restent mauvaises. Ainsi, le chômage des personnes de plus de cinquante ans ne cesse de progresser ; il a augmenté de 19 % en un an. Le taux d'emploi des plus de cinquante-cinq ans reste inférieur à 38%, et à peine plus d'un salarié sur deux âgé de cinquante-cinq à soixante ans qui est en situation de travailler est effectivement en situation d'emploi bien loin des 80 % des pays scandinaves, ou même des 70 % de l'Allemagne ou des Pays-Bas. L'emploi des seniors a servi de variable d'ajustement depuis plus de trente ans, parce que l'on pensait que l'emploi des jeunes s'en trouverait amélioré ; c'est le contraire qui s'est produit. Parallèlement, l'indifférence à la...

La pénibilité, ce n'est pas la maladie ou l'incapacité : votre publicité, payée par les contribuables, est mensongère puisqu'elle prétend qu'un salarié souffrant du dos pourrait partir à soixante ans. (« Oh ! » sur les bancs du groupe SRC.)

...lles n'auraient pas dû être indemnisées ? Car, avec votre texte, elles ne l'auraient pas été ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Comment pouvez-vous dire à celles et ceux qui travaillent de nuit, portent des charges lourdes, sont exposés à des produits toxiques qu'ils ont bien de la chance oui, de la chance ! de ne pas être malades à soixante ans, qu'ils devraient se réjouir au lieu de penser que leur espérance de vie en bonne santé, une fois retraités, sera plus courte. Et ce sont les chiffres du ministère du travail qui le montrent ! Je vous encourage, comme l'a fait Marisol Touraine, à relire les textes écrits par Pierre Laroque à la fin de sa vie, à la fin des années quatre-vingt, et dans lesquels il revient sur les conditions de...

J'ajoute que ce que vous dites est faux. L'Italie s'engage sur cette voie. En France, dès le xixe siècle, dans le cadre des sociétés de secours mutuel, était admis le principe d'une usure différente selon les métiers et de leur séparation par l'attribution plus ou moins précoce d'une pension. La loi du 30 décembre 1975 avait du reste ouvert le droit de bénéficier d'une retraite à taux plein dès soixante ans, notamment à des salariés ayant exercé à la chaîne, aux fours ou ayant été exposés aux intempéries. Le problème se posait donc déjà. Depuis, bien d'autres dispositifs de cessation anticipée d'activité ont été institués, par exemple pour les routiers, les travailleurs de l'amiante je l'ai dit ou certains chefs d'exploitations agricoles. Certaines entreprises acceptent, par la voie de la n...

Vous avez trahi bien des engagements, à commencer par ceux de vos prédécesseurs, pourtant du même bord que vous, et vous avez raté la grande occasion qui s'offrait à vous de faire avancer le droit social dans notre pays. À ce titre, la retraite à soixante ans est bien une façon de prendre en compte la pénibilité au travail et de donner aux personnes qui travaillent dur, qui sont exposées à des contraintes physiques et des produits toxiques, dont l'espérance de vie est moins importante que d'autres, un temps de retraite digne de ce nom. La retraite à soixante ans, c'est le bouclier social des ouvriers. C'est pourquoi il faut leur laisser la libert...

... ; sinon, elle est remise en cause. Malheureusement, c'est la voie que vous avez choisie. Comment voulez-vous espérer l'adhésion à votre réforme ? Même si vous essayez de passer en force malgré l'opposition populaire qui ne fait que grandir, vous échouerez comme en bien d'autres circonstances auparavant. Il faudra reprendre cette réforme en 2012, s'agissant notamment de la question des seuils de soixante ans, de soixante-cinq et de soixante-sept ans parce que ce sont ces dispositions, qui mettent en jeu la justice sociale, que nous voulons combattre et remettre en cause. Tous ces éléments, vous les connaissiez, ils étaient à votre disposition. Vous auriez pu les mobiliser pour que cette réforme soit juste. Je vous le dis avec gravité, tant les enjeux sont majeurs : c'est l'avenir du pacte socia...

...our faire de la prise en compte de la pénibilité le socle de votre réforme, pour offrir d'autres horizons que le chômage aux seniors et proposer d'autres rêves que le travail à perpétuité aux jeunes qui enchaînent les stages et les CDD. Tout cela ne compte pas pour vous : votre seule obsession vous n'en faites pas mystère est de vous attaquer au symbole de l'âge légal de départ en retraite à soixante ans. Votre unique préoccupation, c'est 2012, l'échéance de M. Sarkozy. Ce n'est pas en passant en force, ce n'est pas avec les oeillères du dogmatisme et de l'idéologie qui est la vôtre que l'on s'attaquera aux grands enjeux de demain. Les Français veulent d'autant moins de votre réforme qu'elle se fait au prix du reniement de tous les engagements pris. Comment oublier que Nicolas Sarkozy, tou...

Une parole de chef de l'État, normalement, ça compte, mais j'ai l'impression que celle de notre président se dévalue de jour en jour. Et lorsque, l'année suivante, le MEDEF et Mme Parisot se mirent à réclamer le relèvement de l'âge légal à soixante-deux ou soixante-trois ans, il n'hésita pas à répliquer : « Elle a le droit de dire ça, je dis que je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons, et la première, c'est que je n'en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle. Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Français, je n'ai donc pas de mandat pour faire cela, et ça compte, vous savez, pour moi. »

Il s'agit d'un plan juste et c'est dans cet esprit que nous avons abordé ce débat pour autant que vous acceptiez de le mener avec nous au lieu de caricaturer chacune de nos positions. Je le dis, je le répète, l'âge légal doit rester fixé à soixante ans

car c'est une protection pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes, qui sont les plus modestes, et c'est une liberté pour les autres. Nous le rétablirons en 2012 si les Français nous font confiance. Je le dis solennellement, l'âge de départ à la retraite sans décote doit rester fixé à soixante-cinq ans parce que c'est le meilleur rempart pour les hommes et femmes usés par des parcours chaotiques.

Il y a quelques années, juste avant 1982, la gauche a fait accomplir, avec François Mitterrand, un bond social considérable à notre pays, en instaurant le droit à partir à la retraite à soixante ans.

Je rappelle que nous proposons et c'est un engagement que nous prenons si nous revenons au pouvoir en 2012 que les personnes qui souhaitent et peuvent partir à soixante ans retrouvent ce droit que vous voulez leur supprimer. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous proposons aussi la retraite à la carte. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)