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Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, je vais faire plaisir à notre collègue Rochebloine en me situant dans le prolongement de son propos. Puisqu'il s'intéresse à la pénibilité du travail des infirmières et les assure de sa grande vigilance sur ce sujet, allons-y ! Je vais donc vous parler de cette fameuse lettre rectificative,
que tout le monde, me semble-t-il, reconnaît, y compris sur les bancs de l'UMP, quand bien même, mes chers collègues de la majorité, vous ne le dites pas explicitement. Il s'agit clairement d'un renoncement à la prise en considération de la pénibilité des conditions de travail des infirmières. Celle-ci n'a pourtant rien d'abstrait. Je voudrais vous rappeler quelques chiffres issus des études des services des ministères dont vous avez, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, la charge, notamment des études menées par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, qui avait sondé à ce sujet à peu près 5 000 personnels soignants en 2003. Les ré...
Il paraît d'ailleurs qu'il vous reste des stocks, madame la ministre ; peut-être fera-t-on une distribution gratuite tout à l'heure Les infirmières sont donc soumises aux risques liés à l'exposition aux virus et aux bactéries mais aussi aux traitements, qui peuvent être toxiques ou irradiants ou nécessiter l'usage de matériel lourd ou dangereux à manipuler. 87 % des infirmières et des infirmiers, bien sûr s'estiment exposés à des blessures physiques.
Deuxièmement, la montée des violences dans la société se retrouve dans les couloirs de nos hôpitaux. 73 % des infirmières redoutent d'être exposées aux agressions et 60 % déclarent en avoir été victimes. Contrairement à ce qu'affirmerait sans doute, s'il était présent, M. Hortefeux, la vidéosurveillance ne suffirait pas à régler cette question. Il ne s'agit pas d'un simple sentiment, puisque l'observatoire des violences hospitalières confirme une forte progression des faits signalés : 3 500 agressions en 2008. Tr...
Tout cela concerne, il faut le souligner, une population au sens des responsabilités particulièrement aigu, et pleinement conscient de la gravité des conséquences que pourrait avoir une erreur professionnelle. 93 % des infirmières vivent dans cette crainte. On retrouve là, vous l'aurez remarqué, l'essentiel des critères de la pénibilité tels qu'ils avaient été définis dans la négociation plus globale Régis Juanico y a fait allusion tout à l'heure prévue par l'article 12 de la loi de 2003 sur les retraites. Mais si la négociation sur la définition et la prise en compte de la pénibilité par les régimes de retraite n'av...
Pour conclure, je voudrais revenir sur la spécificité du métier d'infirmière : la difficulté de ce métier est reconnue de tous nos concitoyens. Je n'ai jamais entendu personne dénoncer les infirmières comme privilégiées, bien au contraire ! Lorsqu'elles revendiquent quelque chose, nous ne sommes pas face à une revendication corporatiste, mais face à une vraie question sur la qualité des soins et sur la prise en compte des malades. Voilà pourquoi, madame la ministre, mons...
...e très disciplinée. Le second avantage, c'est la majoration de durée d'assurance d'un an par période de dix années de service effectif, prévue à l'article 78 de la loi Fillon du 21 août 2003 Régis Juanico y a fait allusion tout à l'heure , majoration créée pour tenir compte de la pénibilité des tâches effectuées par les personnels hospitaliers en catégorie active. Si elle était supprimée, les infirmières ne pourraient partir qu'à compter de 60 ans, mais, avec l'allongement de la durée des cotisations, elles seraient obligées, pour avoir une retraite à taux plein, de partir à 62 ans sauf si elles ont eu deux enfants, ce qui leur permettrait de rattraper les deux années perdues. Faites le compte : baccalauréat à 18 ans, plus trois années d'études 21 ans et 41 annuités : 62 ans.
Avec le couperet du III de l'article 30, vous allez beaucoup plus loin que vous ne voulez bien le dire : non seulement vous tapez dans les retraites, mais vous allez amener les infirmières à prendre leur retraite à 62 ans ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Effectivement, cela représente la moitié du bouclier fiscal ! Le choix politique auquel vous avez procédé est très clair : vous accordez le bouclier fiscal aux très riches comme l'a démontré Pierre-Alain Muet cet après-midi et le financez en prenant sur la retraite des infirmières. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. Protestations sur les bancs du groupe UMP.)